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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 12.1925

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Nr. 1
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Jamot, Paul: Nouvelles études sur Nicolas Poussin à propos de l'éxposition du Petit Palais
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https://doi.org/10.11588/diglit.24946#0087

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NOUVELLES ÉTUDES SUR NICOLAS POUSSIN 75

sujets de discussions que l’assemblée à peu près égale en nombre des Claude.
Car il est vrai que les tableaux, que je viens d’énumérer, sont de merveilleux
exemples d'une ou même de deux manières de Claude dont les visiteurs du
Louvre ne peuvent prendre une idée suffisante. Il est vrai aussi que plusieurs
avaient quitté pour venir au Petit Palais des collections privées qui ne sont
pas accessibles à toid le monde. Cependant leur existence était connue et
même célèbre; à part la joie de les contempler — qui est beaucoup — et
l’avantage de les tenir pour un temps ensemble au même lieu, nous avions
peu à en attendre pour modifier ou compléter notre connaissance du génie
de leur auteur.

Au contraire, en plus de joies et d'avantages analogues que nous assuraient
la vue et le rapprochement de toiles célèbres telles que le Parnasse de Madrid,
le Phocion du comte de Derby, les Bergers d’Arcailie du duc de Devonshire,
le contingent des Poussin nous apportait plusieurs œuvres importantes,
inconnues jusqu’ici ou connues depuis peu; et celles-là ou d’autres soule-
vaient quelques-uns des problèmes auxquels les Poussinistes s’attachent
spécialement depuis un certain nombre d’années.

Jadis et naguère, les critiques et les historiens se sont surtout contentés
d’études générales dont la philosophie de Poussin faisait les frais autant et
plus que sa peinture. Sans passer à l’excès contraire et sans négliger la
part de l’intellectualité dans le génie d’un grand peintre qui est l'un , des
plus grands esprits que l’on ait vus dans l’histoire des arts, on comprend
aujourd’hui, suivant le programme tracé par M. Paul Alfassa dans, son
récent article sur Poussin et le paysage ‘, qu'il y a tout intérêt à employer
des méthodes plus prudentes et plus modestes : on examinera un à un les
tableaux que nous avons conservés ; puis, par l’analyse et la compa-
raison, on s’efforcera de donner à chacun sa place et sa date dans la
carrière du maître.

Cette voie est celle que j’indiquais déjà en 1911, quand je présentais aux
lecteurs de la Gazette des Beaux-Arts un chef-d’œuvre alors brusquement
révélé, l’Inspiration du Poète. Le peintre des Bacchanales, continuateur à
sa façon des Vénitiens et en particulier de Titien, c’est surtout dans les
quinze premières années de son séjour à Rome qu’il produit la plupart des
œuvres auxquelles vont aujourd’hui toutes nos préférences. Sur ces nymphes
et satyres au repos, jouant ou dansant dans des paysages idylliques ou
élyséens, nous répétons volontiers ce que disait Eugène Delacroix célébrant
« ces bacchanales, ces allégories dans lesquelles [Poussin] excellait et qu’on 1

1. Gazette des Beaux-Arts, 1925, t. I, p, 265.
 
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