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teurs de Lambeaux sont connus. C'est un
travail dont la prétention Michel-angelesque
n'est pas suffisamment justifiée. J'aurais voulu
plus de simplicité dans la recherche des
poses. J'aime mieux le scabreux Baiser du
même, œuvre païenne s'il en fut mais de
grand souffle. — Les cires de M. Dubois
offrent de l'intérêt. — Le buste d'Em Sacré
par Van der Stappen, est un noble bronze. —
De plus, j'ai souri sans grand plaisir devant
quelques plâtres décharnés qu'on dirait mou-
lés sur des cadavres d'hôpital. — Et enfin,
j'ai vu de la belle, de la grande gravure en
médailles par M. Roti. A la bonne heure,
voilà comment à mon sens, il faut compren-
dre cet art difficile que les florentins ont si
logiquement compris. C'est la première fois
que la vue d'une médaille m'a été jusques
dans l'âme. Si M. Roti est un jeune, ou s'il
se croit tel, je lui dirai qu'il se trompe : il
date des maîtres de la renaissance italienne
qui savaient réfléter un sourire ou une haine
du Dante dans le cuivre moulé sous leurs
doigts.

En parcourant le catalogue, je constate
que j'ai parlé de tout sauf d'une seule œuvre,
or, c'est à dessein.

Recevez, Messieurs, l'assurance de ma con-
sidération distinguée.

Pierre Gervais.

LA PEINTURE FLAMANDE
PAR M. A. J. Wauters
1 vol. in-18 avec nombreuses gravures.

Paris-Quantin.

Enfin, voici un vrai livre ! Un Manuel défi-
nitif qui va devenir le Vade-Mecum de fous et
qui remplacera Waagen et Crowe et Caval-
easelle Sans doute le manuel de M. Wauters
n'affiche pas les prétentions esthétiques de
Waagen, mais ne sont-ce par ces mêmes pré-
tentions qui ont mis ce livre hors de combat?
Sans compter que l'auteur a eu la mortifica-
tion de devoir revenir sur la plupart de ses
attributions. Crowe et Cavalcaselle, supérieurs
à Waagen par la surelé de leur coup-d'œil,ont,
dans la littérature de discussion artistique,
une place acquise que sont venues fortifier les
savantes annotations de Pinchartet deRuelens,
mais ici nous avons affaire à un travail lim-
pide et clair qui semble la distillation d'une
matière énorme et confuse. Tout ce qu'on doit
savoir y est en termes vifs, nets, sans am-
bages, sans pédantisme.

C'est-ce que nous allons prouver.

Adoptant la théorie rationnelle de Taine,
M. Wauters divise son livre en six grandes
périodes. C'est une combinaison plus systéma-
tique que juste et cependant nous l'admettons
bien volontiers parce qu'elle introduit une
grande clarté dans l'histoire de notre école. La
première période commence aux approches
du xive siècle. C'est le prélude. La deuxième
prend un peu plus que tout le xve siècle, de
Jean Van Eyck a Quentin Metsys. La troi-

sième comprend le xvi° siècle, de Cossaert à
Otho Venius. La quatrième c'est Rubens. La
cinquième le siècle de la décadence,ainsi nom-
mée par comparaison, car à y regarder de
près, cette période oflre un vif intérêt et de
sérieux talents. La sixième c'est nous.

Et c'est à ce propos que je vais de suite for-
muler quelques critiques graves que j'ai a faire
à ce livre très important. Je me hâte de les
faire pour laisser après ma pin me courir pleine-
ment et joyeusement dans l'éloge.

Je signale donc à regret une lacune incom-
préhensible dans un livre de cette force. C'est
le silence gardé par l'auteur sur l'histoire de
la peinture murale religieuse et civile en Bel-
gique dans les temps anciens et modernes.
Et pourtant, il y a là des pages qui eussent dû
inspirer M. Wauters 11 doit savoir mieux que
tout autre que pendant les xiue, xive et xv° siè
cles il ne s'est pas construit une seule église ni
une seule maison échevinale ou communale
dans nos régions qui ne fut ornée de peintu-
res murales historiées ou tout au moins poly
chromées. Lui, qui a tant voyagé, que n'a-t-il
porté ses investigations sur ce coté éclatant et
merveilleux de la question (1). Les quelques
lignes par lesquelles son livre débute ne sau-
raient tenir lieu de ce qu'il était nécessaire de
nous apprendre à ce sujet.

Pour la pai t e moderne le sil 'nce est absolu.

L'ancienne chapelle des f rères peinte par Por-
taels, les peintures deLagyeà Anvers, les halles
d'Ypres ou trois hommes de talent ont passé,
Guffens, Swerts et Pauwels, celles de l'église
de la chapelle, celles de St-Nicolas de St-
Georges à Anvers,celles disparues de la cham-
bre de Commerce d'Anvers, de l'uuiversité de
Gand, de Ste-Anne et de St-Sauveur dans la
même ville, de Courtray, du musée d'An-
vers (2) ; voilà, pour citer ce qui nous vient en
ce moment à la mémoire, des œuvres qui
valaient, nous semble-t-il, la peine d'en par-
ler. Que signifie ce silence complet, ce mu-
tis:r.e agaçant chez l'historien de la gloire

(]) Les plus petits oratoires étaient ornés de
peintures. Dans le village roman de Dacknam j'ai
trouvé dans sa curieuse église un purgatoire peint
vers 1350. La vieille église de Basel renfermait, au-
dessus des voûtes construites au xvie siècle, de pré-
cieux'restes de peintures aujourd'hui disparues. Je
les ai vues en 1860 ; elles représentaient des person-
nages bibliques dont les bustes seuls existaient en-
core. Têtes charmantes, peintes en clair et coitfée à
la mode de la cour de duc Maximilien. A Cruybeke,
la charpente de l'église du commencement du xv°
siècle conserve encore de précieux motifs d'orne
mentation sur fond blanc. La charpente formait
voûte, à peu près comme partout dans les églises
de vidage. Aux environs de Namur, d'Audenarde,
de Gand, partout enfin, nous trouvons dans les plus
humbles localités la preuve de l'énorme épanouis-
sement qu'a eue pendant trois siècles la peinture
murale en Belgique.

(2) 11 est dèsobligéant pour nous d'avoir à con-
stater que cette histoire vient d'être faite par un
étranger M. Riegel.

pi cl «raie de noire pays? C'est à n'y rien com-
prendre, car nous ne pouvons supposer que
ce silence soit le résultat d'un système que
rien ne saurait justifier.

Un instant nous avons pensé que l'auteur
consacrerait à ce sujet un livre spécial et
nous en attendions l'annonce dans le courant
du livre; il n'en est rien. Seulement,une note
nous apprend que M. Wauters prépare pour
Quantin un livre sur Memling. Bien que ce
n'en soit pas tout à fait la place,ne pourrait on
dans l'Introduction combler en partie la lacune
que nous signalons? Cette annonce nous ré-
jouit fort et nous attendons l'apparition de ce
livre avec une vive impatience,bien que nous
ne voyons pas sans une certaine amertume la
France nous donner des leçons que nous ne
méritons que trop. Eh quoi ! Ce sont des édi-
teurs étrangers qui publient nos livres sur
nos gloires et de plus ce sont des étrangers
qui s'emparent, très légitimement du reste,
de nos grands hommes pour les populariser.
Guiffrey a pris Van Dyck, M. Des Jardins a pris
Jean de Bologne. Voilà M. Paul Mantz qui
nous prend Rubens... Le reste suivra. En
vérité, c'est peu digne à nous de nous laisser
faire la besogne aux autres alors que nous
pourrions la faire nous-mêmes. A plusieurs
points de vue on peut se féliciter de cet état
de choses, mais le point de vue national n'est
pas parmi ceux-là.

Du reste, l'école belge moderne, est traitée
sommairement et presque avec fatigue. M. C.
Lemonnier dans son Histoire des Beaux-Arts
depuis cinquante ans, a accumulé noms sur
noms et ne s'est pas fait laute de citer tout le
monde. M. E. Leclereq et M. Solvay,dans leurs
travaux sur ce thème, ont également été
d'une prolixité choquante qui a gâté leurs
aperçus généraux. De plus, ils ne sont point
géné pour affirmer urbi et orbi les artistes
selon leur cœur. C'est un tort grave en face de
la postérité. M. Wauters pêche par le défaut
contraire. De plus, je remarque qu'il tombe
dans la témérité qu'il réprouve.

« Il serait téméraire, dit-il page 386, sinon
impossible de vouloir mettre à leur place,
dès aujourd'hui, les hommes et les œuvres de
la période contemporaine. Nous manquons de
recul et de calme pour un tel travail. » Et
cependant que dit-il de Leys, page 384. » Ce
sont les dernières révélations de l'artiste. (Les
peintures de l'hôtel de ville d'Anvers). Celles
ou l'ordonnance caractéristique de ses compo-
sitions, leur beau sentiment d'ensemble, leur
grandeur d'aspect et leur force de coloration
atteignent le plus haut degré de l'expression.
Dans les quatre grands panneaux il est telles
figures (nous ne craignons pas d'en faire ici le
pronostic) qui prendiont rang parmi les plus
belles créations de la peinture au xixe siècle. »

Eh quoi! pas une réserve devant le dessin
impossible et parfois ridicule du panneau où
les bourgeois d'Anvers prêtent serment à leur
bourgmestre? Devant les erreurs criantes d'une

»
 
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