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29 Février 1884. Vingt-sixième Annee.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

• DIRECTEUR: M. AD. SIRET.

MEMBRE DE L'ACADÉMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Beaux-Arts : A propos de nos con-
cours. — La peintnre flamande par Wauters. —
Hissoire de voleurs. — Eeposition des arts in-
dustriels à Bruxelles. — Le musée de Douai. —
Chronique générale. — Cabinet de la curiosité.
— Annonces.

Beaux-Arts.

A PROPOS DE NOS CONCOURS.

Que la Jeune Belgique s'attaque à nous
et à nos amis, qu'elle nous prodigue ainsi
C[ue Y Art moderne, les insanités inquiètes et
Jalouses que l'on sait, soit ; ni nous , ni
Pie rre Gervais, ni aucun membre de la ré-
daction du Journal, ne s'en émeut. Nous lais
serons dire, c'est désormais ce que nous
avons de plus digne à faire, mais que la Jeune
Belgique injurie l'élite de nos artistes, c'est ce
f|u<> nous ne pouvons tolérer. -

En parlant de nos funambulesques concours
de gravure (L'Art moderne), la Jeune Belgi-
que, livraison de février, s'exprime ainsi :

"... ne fût-ce que pour supprimer ces con-
cours de gravures médiocres que vous lancez
chaque année dans le monde des gobards à qui
vous faites avaler des pochades pour des œu-
vres d'art. »

La Jeune Belgique ne sait pas ce qu'elle dit.
Nous allons le lui prouver. Qu'elle ne s'en
prenne qu'à elle si nous avons l'air de tailler
une réclame dans son article maladroit. D'a-
bord ce n'est pas nous qui décidons du mérite
de ces pochades ; ce sont des jurys pro-
nonçant en dehors de notre influence. Voici
jusqu'aujourd'hui les noms des membres de
ces jurys, jurys renouvelés à chaque con-
cours et se composant chaque fois de trois
Personnes. MM. Franck, Slingeneyer, Fétis,
ficWacqua, Stroobant, Boelofs Robert, de
Schamp/ieleer, Meunier, H. Hymans, Danse,
Van der Ouderaa, de Block, Kindermans,
ÏÏesvachez, Guffens, A. et J. De Vriendt,
Tscharuer, E. Huberti, C. Lemonnier

Quant aux pochades que nous lançons aux
Qobards, la Jeune Belgique ne les a jamais
vues, croyons-nous. Il y en a, jusqu'à pré-
sent, une centaine signée des noms aimés de
^egroux, Verlat, Dansaert, G allait, De
^igne, Léopold Flameng, Ndmans, LeMayeur,
Rops, Dell'acqua, Guiette, Verhaeht, A. et
Devriendt, Lenain, Van den Bos, Hannon,
Ûillens, Roelofs, Stroobant, Jacquelart.
''Ans, De Bardemaeker, Mm0 Rolin-Jacqcemyns,
U S.mits, Van Keirsbilck, Danse, Geets, Van
Kuyck, Elsen, Van Mol, etc.

Si la Jeune Belgique le désire, nous lui en-
yerrons en communication tout ce qui a paru
Jusqu'à présent.

Toutes les gravures éditées par le Journal

paraissant deux fois par mois.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : 9 FRANCS.

étranger : 12 fr.

des Beaux-Arts sont inédites (1) et ont été
tirées d'après le nombre des souscripteurs,
plus quelques exemplaires pour les amateurs
étrangers. Nos Albums sont recherchés dans
les ventes et il en est qui se vendent dix fois
le prix de souscription. Quelques gravures
isolées atteignent quelquefois 30 fi s, comme le
Départ du conscrit de De Groux, la Guerre de
Gai lait, les deux eaux fortes des Devriendt,
celles si archaïques de Geets, etc.

Si la Jeune Belgique trouve notre institution
mauvaise, elle en a le droit. Qu'elle cherche à
faire supprimer, par ses amis (?), la maigre in-
tervention de l'État, c'est autre, chose. Ce
n'est plus nous que cela louche, car nous
pourrions nous en passer, sauf à restreindre
l'importance de nos prix, mais c'est un acte
indigne qui atteint les artistes qui avaient
ainsi le moyen de se faire connaître en reti-
rant une rémunération équitable de leur tra-
vail. La Jeune Belgique croit peut-être pou-
voir faire mieux que nous. Pourquoi n'essaie-
t-elle pas?

En s'efforçant, de supprimer ce que nous
avons établi, la Jeune Belgique croit-elle ren-
dre service aux arts?

Que Messieurs les artistes, injuriés et dé-
pouillés par elle, répondent.

LA PEINTURE FLAMANDE
par M. A. J. Wauters (2).

(Suite).

Nous voici à Bernard Van Orlev, maître
peintre fameux. Selon nous, 011 n'a pas encore
bien étudié ce robuste Flamand qui se sou-
vient des gothiques et qui s'enamoure de Mi-
chel-Ange. Dans la notice que lui consacre
notre auteur 011 sent qu'il le tient, mais que
la nécessité et la forme du livre ne lui per-
mettent pas de s'attarder aux charmes d'une
étude approfondie. Les Coxcie, Coucke, le
maniéré Lambert Lombard, Kev, Goltz, Lam-
psonius, passent tour à tour sous nos yeux
avec des annotations claires, courtes, mais
substantielles. On voudrait en savoir davan-
tage si on ne se trouvait en présence d'un
manuel qui défend la causerie.

(1) A l'exception de deux gravures de la collec-
tion d'eaux-fortes de Verlat que l'éminent artiste a
bi^n voulu nous céder gracieusement.

(2) On nous fait observer que le silence de
M) Wauters sur les peintures murales n'a pas
été aussi complet que nous l'avons dit puisqu'il
mentionne celles de Leys, de Guffens et de Pau-
wels. Nous ferons remarquer que les peintures
de Leys sont en effet citées avec l'éloge absolu
contre lequel nous avons protesté, mais qu elles
n'entrent en ligne de compte que comme travail
individuel ne se rattachant aucunement au mou-
vement rie la grande peinture qui s'était si lar-
gement manifesté en Belgique à partir de 1845.
Quant à Guffens et à Pauw'els, ils ne sont que
cités clans le Résumé chronologique. Evidem-
ment ce n'est pas assez.

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE
a s'-nicolas (Belgique).

Frans Floris et les romanistes à Anvers
forment l'objet du chapitre XIII. M. Wauters
insiste sur l'influence fatale que Floris exerça
sur les artistes anversois. Pour dire vrai,
cette influence n'eut pas une longue durée et
il laut ajouter aussi que parmi ses nombreux
élèves il y en eut qui firent oublier le maître
et l'entrèrent dans le giron flamand, tels que
les Pourbus et les Franck dont le coloris pro-
teste contre l'affadissement de la palette de
Floris. L'engouement que les Anversois mani-
festèrent pour leur compatriote italianisé, les
couronnes dont on l'accabla, par mode et par
entraînement, ce succès contre lequel M.Wau-
ters proteste en disant qu'en fait d'art le dic-
ton vox populi n'est pas toujours vox Dei,
tout cela est d'autant plus juste que les mêmes
erreurs se reproduisent de notre temps avec
la même folie. Mais arrive le jour de la justice
et l'on s'aperçoit que de tout temps les faiseurs
ont largement exploité la bêtise humaine. Un
regard jeté de haut sur ce qui se passe dans
les régions de l'art au dix-neuvième siècle,
convaincra de cette vérité les philosophes et
les observateurs attentifs.

M. Wauters insiste avec raison sur cette
particularité que les grandes familles artisti-
ques sont une des caractéristiques les plus
curieuses de l'école flamande ; il les énumère
et arrive à cette indéchiffrable famille des
Franck ou Francken sur laquelle nous avons
nous-mênie versé pas mal d'encre. Wauters
lui aussi paraît avoir pâli sur cette formida-
ble tribu.

A la page 16o je remarque une observation
de M. Wauters qui m'étonne. Lui qui a si bien
et tant étudié cette pe'riode des romanistes, il
nous arrive avec 1111 véritable cliché qu'il est
temps de faire disparaître de la discussion.
Voici :

« C'est par le portrait principalement que le
génie national a protesté contre l'envahissement
de l'italianisme, pendant toute la période qui
s'écoule entre la mort de Quentin Metsys et la
venue de Rubens. »

Ceci est vrai, mais que dire de l'opinion
suivante de M. Paul Mantz que M. Wauters
fait sienne en la citant :

« Placés sur le solide terrain de la réalité,
ennemis de tout mensonge, systématiquement
hostiles aux séductions de l'idéal, les portrai-
tistes jouèrent en Flandre pendant tout le sei-
zième siècle, un rôle semblable à celui que Hans
Holbein, leur maître inconscient, remplit en
Suisse et en Angleterre. Ils n'eurent pas moins
que lui le respect des physionomies individuel-
les, le culte de la ressemblance intime, la forte
notion de la vie intérieure. »

Paroles que tout cela! Paroles et pensées
contradictoires non mûries. Nos Flamands
n'étaient pas systématiquement hostiles aux
 
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