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No 22.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE.

DIRECTEUR: M. Ad. SIRET. •

membre de l'académie roy. de belgique, etc.

paraissant deux fois par mois.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS

étranger ; 13 fr.

ADMINISTRATION et CORRESPONDANCE

a anvers (belgique) rue albert, 32.

SOMMAIRE. Beaux-Arts : Salon de Bruxelles,
Peinture etc. (fin1,. — Discours de M. Slingeneyer.
— Le Freyhir d'Emile Mathieu. — Société de
Vienne, nouvelles publications. — Bibliographie:
Petite histoire de grands peintres. — Correspon-
dance de Paris. — Chronique générale. — An-
nonces.

Beaux-Arts.

CONCOURS DE GRAVURE
A L'EAU-FORTE.

Nous espérons faire connaître prochaine-
ment le jugement du jury ; en attendant nous
constatons avec joie le succès de notre entre-
prise. Les planches envoyées marquent un
Progrès des plus caractérisés sur les concours
Précédents.

Nous profiterons de l'occasion pour faire
savoir à ceux de nos abonnés qui n'ont, pas
encore l'album de 1883-84, qu'il est à leur
disposition.

SALON DE BRUXELLES.

PEINTURE.

(Suite et fin).

SALLES il ET 12.

Sans aucun doute vous n'êtes pas plus fou
lue moi de ces trois cardinaux verdis et
Pourris que vient contempler le Pape Ur-
bain VI dont l'ignoble physionomie, plus
bestiale que satisfaite, ne me semble guères
conforme aux profils connus de ce pontife.
Cela est peint sans grand souci de faire
Srand. On sent que cette lois M. Laurens a
compté sur l'horreur du sujet pour contenter
son public.Il me rappelle assez dans cette cir-
constance le peintre anecdoctier Claudius
•'acquaud oublié aujourd'hui. Renvoyons M.
Laurens à une prochaine occasion et voyons
s il saura émouvoir sans exhiber son cadavre.

Il y a beaucoup d'air, de lumière et de
grâce dans cette toile de Stevens représentant
'e Départ, mais il semble positif que le va-
Peur qui fume au loin n'enlève absolument
r'en de cher au cœur de la dame qui assiste
a la scène aussi froidement que si elle était
•Assise sous les arbres du parc écoutant la
Musique d'Auber gazouillée par les pompiers,
'-es deux paysages du même sont honnêtes,
^ais c'est tout. Voici un portrait de M. Fer-
land Knopff sans le moindre accent. Ceci

n'est nullement de la peinture. Je ne trouve
pour ma part chez M. Knopff que de petits
essais, parfois réussis, qui méritent de sym-
pathiques encouragements, ce que je leur
accorde bien volontiers. Je souhaite au pein-
tre de voir clair et de ne pas chercher à
cacher ses faiblesses sous des semblants mys-
térieux ou des logogriphes picturaux.

Ev'a de Van Beers est sans doute le por-
trait de quelque pécheresse à la mode ; elle
a en effet cet air provocateur et indolent
qui... mais brisons là; ce sont ces petits airs
qui donnent aux peintures de Van Beers une
saveur que les Américains savent apprécier.
Du reste comme toujours c'est d'une tech-
nique merveilleuse, Le portrait de M. de
Lesseps par M. Bonnat est vivant et il
s'avance sur le spectateur comme s'il allait
percer un isthme. Quel dommage que ces
fonds noirs soient si... noirs !

—Voici un portrait de jeune bénédictin qui
me charme. Venez donc voir, Gervais, quelle
onction ! quelle âme dans ce visage naïf et
profond à la fois. Cela me hante comme un
portrait d'Holbein. C'est de M. Joseph Jans-
sens, un jeune qui peint comme les vieux. —
Un portrait de M. Robert très ressemblant
mais mou. — Un paysage de De Kuyff,
grand et triste. — Un tableau amusant de
Hannon. — Une Andalouse et comtesse de
Barrias parfaitement en situation. — Une
Toilette de M. Henri de Braekeleer véritable
horreur à laquelle les exagérés du trivial et
de la niaiserie font fête. — Un Plumot lu-
mineux et fin. -—- Un Werenskiold de beau-
coup de sentiment. — Un Verhaert dur et
lourd.

— Je désire, cher maître, vous signaler
quelques paysages flamands. Je veux dire
par là qu'ils sont nature en opposition aux
paysages français où la note poétique et
gracieuse est généralement dominante. Voici
de Coosemans un Chemin en Campine tout
vibrant, comme disent mes collègues de
plume, tout simple et d'un aspect effrayant
de vérité — de Lamorinière un Etang traité
à l'état de miniature avec une fatigante per-
fection et d'une couleur qui me semble con-
ventionnelle — d'Asselbergs un Soir à Genck
très puissant comme mélancolie et formant
une page superbe dans sa simplicité — de
Heymans une Vue de Campine trop raffinée
et qui semble indiquer que cet artiste pour-

rait bien noyer ses superbes qualités dans des
recherches oiseuses au lieu de s'attaquer
franchement à ce qui est — de de Scham-
pheler un lac d'Abcoude d'une composition
aussi riche qu'élégante où je signale avec
plaisir un ciel très vrai et un fond exquis —
de M. Rosseels une Bruyère vraie,mais d'un
intérêt complètement nul. Oui donc s'avisera
de contempler sans tomber dans une tristesse
affreuse, ce vaste et inutile champ de
perspectives ? —de Munthe un Hiver brossé
haut la main, mais avec les mêmes effets
toujours — de M|le Rolin un petit paysage
tout simple rempli de bonhomie et accusant
un tempérament — de Mme Tournier des
Fleurs superbement traitées où un talent
viril se mêle à une grâce souveraine.

Voici une Vierge et l'enfant Jésus de Ly-
baert d'une grande élégance de contours,
d'une exécution fine, serrée et cependant
d'une magnifique allure dans son petit cadre.
Peinture fraîche et riante qui n'est pas sans
rappeler quelque chose de la manière de
Jean de Mabuse avec plus de simplicité. —
de Markelbach la gilde flamande du XVIIa
siècle, excellente et vivante scène de mœurs
se rattachant à une série de sujets dont celui-ci
forme, je crois, le quatrième. Tout le monde
se rappelle le joli tableau si animé des Rhé-
toriciens qui est au musée. Celui-ci est com-
posé dans la même gamme joyeuse et dans
la même facture ferme et décidée. Je louerai
sincèrement, et comme il convient, la Cham-
bre de Gambetta de Cazin, tableau émou-
vant par sa simplicité et aussi par cette fac-
ture si sobre qui donne au motif une valeur
morale indiscutable; les deux jolis tableaux
de Glibert si spirituellement enlevés ; les
Emplettes de Th. Gérard; les Premiers pas
de Heyermans toujours net dans sa peinture
essentiellement flamande et raffraichissant,
avec beaucoup de tact, de vieux sujets; Hu-
bert dont les Scènes du maroc ont singu-
lièrement rechauffé et animé le sentiment
pictural; les paysages d'Emile Breton qui
devient d'une fécondité compromettante pour
sa renommée, les peintres qui produisent
beaucoup fatiguent vite ; Cluysenaer toujours
fort mais un peu sec ; Impens très personnel
et très véridique dans son Intérieur flamand-,
Cormon dont le portrait de Portaels, siadmi-
rablement peint et pensé, a déjà été loué ici
comme il convient ; Bonnet avec deux por-
 
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