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no 14 31 Juillet 1884. Vingt-sixième Annee.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE LA LITTÉRATURE,

DIRECTEUR: M AD. SIRET.

MEMBRE DE L'ACADEMIE ROY. DE BELGIQUE, ETC.

SOMMAIRE. Beaux-Arts : Un musée d'antiquités
à Anvers. — Deux lettres. — Poésie : Au bas de
la Dune. — Bibliographie. — Richter. — Le
musée Sout-Kensington. — Supplément au Dic-
tionnaire des peintres. — Rome d'après les vieux
peintres. — Chronique générale. — Cabinet de
la curiosité. — Annonces.

Beaux-Arts.

UN MUSÉE D'ANTIQUITÉS

a anvers.

La transformation de la vieille ville d'An-
vers s'accentue de jour en jour avec une vi-
vacité qui permet d'entrevoir ce qu'elle de-
viendra dans un court espace de temps.
Bruxelles, Liège, et Gand même, prennent
chaque jour une physionomie, nouvelle grâce
au prodigieux développement des relations
s°ciales provoqué par les chemins de fer et
t'ont l'action se fait principalement sentir dans
'e jeu des intérêts matériels.

Malheureusement dans ces transformations
c'e villes disparaissent de vieux monuments
à la conservation desquels ne préside pas
toujours une sollicitude bien intelligente. C'est
ainsi qu'à Anvers, notamment, ont disparu
('e par l'équerre d'ingénieurs indifférents à
toute idée de patriotisme, de par le vole d'hom-
mes d'affaires peu soucieux de traditions glo-
r,euses, des souvenirs qui,matériellement par-
ant, n'eussent jamais dù céder le pas à de
'Tlicules et fantaisistes alignements. Les
Monuments auxquels nous taisons allusion
ei|ssent pu être admirablement utilisés, 110-
ta m ment pour des Musées publics d'antiquités
1 '°nt Anvers est absolument dépourvu, car
'intéressant Musée du Steen ne saurait être
considéré que comme une armoire où sont
'émisées quelques vieilleries locales.

A Bruxelles on a eu l'heureuse idée de
c°nserver et d'approprier la porte de Hal à
' usage d'un Musée. A Liège l'ancien palais
sei't aux mêmes fins. A Gand on s'occupe
''utiliser dans le même but un vieux monu-
ment religieux. A Anvers rien encore; mais
1' •

si on le veut, on peut ériger le plus beau
'Musée du pays dans l'ancienne boucherie que
es travaux d'Anvers vont dégager du milieu
s°rdide où cette noble et éléganle construc-
l'°n se trouve enfouie.

^ Nous n'avons nul besoin de faire connaître
' mérite architectural de ce monument, élevé

PARAISSANT DEUX FOIS PAR MOIS.

PRIX PAR AN : BELGIQUE : g FRANCS.

ÉTRANGER : 12 FR.

par les boucliers pour leur servir de Halle, en
1801; c'est un des types les plus heureux et
lesmieux conservés de ces maisons élévées par
les corporations et où se peuvent lire et leur
puissance et leur influence dans les destinées
de la commune. Jadis, dans notre jeunesse,
nous pouvions admirer les richesses artisti-
ques de l'intérieur de cette Halle, qui n'a
plus conservé que son enveloppe, mais telle
qu'est encore celle-ci, elle défie toute compa-
raison.

Nous ne croyons pas qu'il se soit jamais
pro'duit une occasion plus belle de doter
Anvers d'un Musée d'antiquités, digne de son
importance et de son renom artistique. Cet
immeuble est aujourd'hui une propriété par-
ticulière, rien ne la préserve donc de la
destruction à laquelle pourrait la condamner
le caprice de celui à qui elle appartient et,
dans ce cas, on peut dire que le joyau de nos
anciens monuments disparaîtrait.

Certes, une semblable appropriation, sans
compter l'acquisition préalable, ne se ferait
pas sans beaux deniers comptants, mais il
nous paraît qu'il ne serait pas impossible de
créer une source très légitime de revenus
destinés à couvrir une partie des dépenses.
Prenons exemple sur ce qui se fait pour les
tableaux de Rubens à la cathédrale et aussi
sur ce qui se pratique dans diverses villes
d'Europe. Nous disons ceci un peu au hasard
sans y attacher une très grande importance ; la
ville d'Anvers, d'ailleurs, ne saurait ne pas se
mettre à la hauteur des circonstances. Nous
ignorons, il est vrai, si les propriétaires con-
sentiraient à céder cet immeuble qui a acquis
une si grande plus-value. C'est là un point de
détail qui avec beaucoup d'autres ne sont pas
de notre compétence. Ce qui nous importe,
c'est de ne pas voir perdre l'occasion qui
se présente de doter la grande métropole d'un
établissement unique en son genre.

DEUX LETTRES.

Nous revecons deux lettres qui nécessitent
de notre part quelques observations.

La première est signée, il est vrai, et nous
pourrions la publier sous la responsabilité de
l'auteur, mais comme il a trouvé bon d'in-
troduire des tiers dans sa lettre, nous jugeons
à propos de n'en donner que la substance.

M. V. nous signale la pression sur le gou-

ADMINISTRATION ET CORRESPONDANCE

A S ^-NICOLAS (BELGIQUE).

vernement d'un certain groupe de personnes
ayant visé l'achat, pour le musée de Bruxelles,
de la Conversion de saint Paul, par Rubens,
immense tableau qui vient d'être retiré à la
vente Miles à Londres, tableau au sujet
duquel on a publié des éloges hyperboliques,
dans le butévident d'influencer notre direction
des beaux-arts. M. Y. voudrait que dans nos
Histoires de voleurs et autres, nous consac-
rions un chapitre destiné à dévoiler ce genre
de commerce

Nous répondrons à notre correspondant que
la commission du Musée de Bruxelles est trop
pénétrée de sa mission pour croire qu'elle
obéit, comme le croit M. V. à l'influence de
certaines personnes intriguantes et, dans un
certain monde, maîtresses du pavé. D'ail-
leurs la commission du Musée est observée
ainsi que le groupe signalé, et M. V. peut être
persuadé qu'aucun abus du genre de celui qu'il
redoute n'est à craindre. Si dans les achats iaits
pour le Musée il y a eu des fautes graves,
nous prions M. V. de nous les signaler caté-
goriquement avec preuves à l'appui. On peut
s'être trompé de bonne foi sur le mérite d'une
œuvre acquise, mais de là à combiner les
floueries supposées par M. V. il y a tout un
monde.

L'autre lettre ne porte pas de signature.
Elle nous vient de Munich. Comme elle dé-
nonce un fait posé publiquement,nous croyons
devoir la donner.

« Monsieur le Directeur,

» Le Moniteur des Arts, de Paris, du 11 de
ce mois, contient à propos de l'exposition pro-
chaine de Bruxelles, un passage qui a produit
chez nous 1111 haussement d'épaules et ne pro-
duira que cela; mais je crois qu'il est bon
que le public connaisse l'immense orgueil dont
certaines gens sont véritablement gonflés.

» M. H. J. donc, dans le Moniteur des Arts,
en signalant les démarches que fait auprès des
artistes français pour obtenir leurs tableaux,
la commission de l'exposition belge, s'étonne
de ce qu'un journal ait demandé pourquoi de
semblables démarches ne sont point faites à
Londres, à Vienne, à Berlin. Ce à quoi
M. H. J. parlant au nom des Belges, répond
par la phrase suivante :
 
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