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Piton, Frédéric
La Cathédrale de Strasbourg — Straßburg, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.11171#0010
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2 INTRODUCTION.

monde, jette un regard comparatif sur ses beautés qu'il
n'a retrouvées nulle part, ni dans les sables de l'Egypte,
ni sur les bords de l'Inclus, ni sur ceux du Tibre, de la
Seine, de la Moselle, ni sur ceux du Danube, ni dans
les monuments de la verte Albion. L'archéologue y
cherche le produit architectural de chaque siècle, que
le style lapidaire y a profondément gravé. L'archi-
tecte mesure de l'œil ses proportions gigantesques, et
l'exécution de cette œuvre le rejette dans la réalité de
son art; elle absorbe ses pensées les plus élevées, et il
s'incline devant le maître dont le génie a enfanté cette
conception hardie et sublime. Le sculpteur admire le
travail de ces milliers de pyramides, de tourelles, de
clochetons, de pinacles, qui se superposent; il étudie
la fouille délicate et patiente de l'ornementation de la
pierre, les physionomies graves de ces statues, les larges
plis de leurs vêtements et la naïveté d'expression des
scènes de l'Histoire-Sainte. Le penseur chrétien recon-
naît au tout, à l'ensemble de cette œuvre imposante, le
temple consacré à Dieu, dont les créatures, inspirées
de son souffle divin, ont élevé pierre sur pierre en son
honneur et en sa gloire, animées d'une foi ardente que
le sceptique le plus endurci n'osera révoquer en doute.
Jusqu'au malheureux, poussé par la nostalgie et dont
le pied fugitif laisse à peine une trace sur le sol qu'il
foule en passant, il s'y arrêtera stupéfait, il dira : « c'est
beau, c'est grand;» mais ses pas se dirigeront vers
son modeste clocher de village, vers les montagnes qui
l'entourent. En revanche, le Strasbourgeois, éloigné
pendant longtemps de sa ville natale, ne saluera-t-il
pas avec enthousiasme cette pyramide que son œil aura
 
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