Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Piton, Frédéric
La Cathédrale de Strasbourg — Straßburg, 1861

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11171#0125
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA CATHÉDRALE DE STRASBOURG.

115

Statues.

L'arl statuaire semble avoir laissé les richesses de son
imagination dans la partie inférieure du monument, mais
nous trouvons cependant encore dans ces régions élevées
quelques-unes de ses productions qui attirent l'attention
de l'ami des arts: ce sont deux magnifiques statues, pla-
cées au-dessus de la cage de l'horloge, à droite et à gauche
de la haute haie occidentale de la tour. Sur la tête de celle
de droite, à longue barbe, on lit la dignité, le courage,
la colère, qui se marie toutefois à un triste abattement;
celle de gauche porte sur ses traits l'empreinte d'une ré-
signation religieuse, d'un douloureux abandon et d'un
noble dévouement. On reconnaît la dignité impériale de
l'une, au globe qu'elle tient d'une main, au sceptre qu'elle
porte de l'autre et au large manteau dont elle est drapée.
Dans l'autre, la modeste position du moine se révèle au
froc à vastes plis dont elle est vêtue ; mais il y a une telle
sympathie entre ces deux figures qu'on sent que le maître
qui les a taillées dans la pierre, inspiré de son sujet, les
a conçues d'un seul jet. La tradition nous apprend que
l'une doit représenter l'empereur Henri IV ou le Vieux,
qui, ayant donné tant de preuves de son courage personnel
en plus de cinquante batailles, excommunié par le pape
Grégoire VII, arriva comme pénitent, à Rome, le jour de
Noël, pour faire amende honorable, pieds nus, devant
l'allier prélat, et l'autre, le moine, son confesseur, la
seule âme fidèle qui lui prodigua encore les consolations
de la religion. Toutes ces profondes angoisses de l'orgueil,
de l'humiliation, de la résignation, sont empreintes sur
ces deux physionomies.

A droite et à gauche de la porte d'entrée dans la tour,
nous voyons encore quatre statues. Dans l'une des deux,
à droite, on reconnaît l'architecte au tablier dont il est
 
Annotationen