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Piton, Frédéric
La Cathédrale de Strasbourg — Straßburg, 1861

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https://doi.org/10.11588/diglit.11171#0022
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14 LA CATHÉDRALE DE STRASBOURG.

une espèce de bière ou de l'hydromel avec le miel des
ruches sauvages ; c'était la boisson avec laquelle ils s'eni-
vraient à leurs fêtes, à l'issue de leurs combats. Ils rece-
vaient en récompense de leur bravoure, des mains de
leurs chefs, des armes de fer, des vêtements de luxe, des
chevaux d'une race plus noble que ceux qu'ils entrete-
naient en troupeaux autour de leurs habitations. Ces der-
nières étaient primitivement disséminées, elles consistaient
en misérables cabanes à moitié enfouies et couvertes de
terre et de peaux de bêtes sauvages. La guerre, la chasse,
la pêche, plus tard l'éducation des bestiaux, étaient leurs
seules occupations, et ils avaient voué un culte à Vodan ,
le farouche Jupiter du Nord, le dieu qui réglait, leurs
destinées.

Clovis , à l'exemple de Constantin, promit de se conver-
tir au Dieu des chrétiens s'il gagnait la bataille de Tolbiac.
Il la gagna, et, dociles à l'exemple de leur chef, ses sujets
devinrent adorateurs de la croix ; mais ils n'étaient rien
moins que chrétiens par la pratique des vertus chrétiennes.

C'est donc sous l'égide de la croix que commença cette
nouvelle ère de notre histoire.

Aussi primitif, aussi simple que fut l'Etat qui se forma
avec sa hiérarchie, aussi primitive, aussi simple fut la hié-
rarchie de l'Eglise. C'étaient cependant les seuls apôtres de
l'Évangile qui pouvaient parvenir à dompter les passions
fougueuses de ces hommes sauvages ; c'était chez eux seuls
qu'étaient restées les faibles traditions d'une civilisation
antérieure. Ce sont eux qui introduisirent la culture des
champs, qui commencèrent à assainir les terrains, en
desséchant les marais, à former au milieu de ces vastes
forêts de fertiles oasis, premier fruit d'une civilisation ou-
bliée. Il fallait à l'avenir un millier d'années pour recon-
quérir ce que deux siècles de barbarie avaient anéanti.
 
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