Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Piton, Frédéric
La Cathédrale de Strasbourg — Straßburg, 1861

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11171#0109
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA CATHÉDRALE DE STRASBOURG. 99

qui portaient le cachet du plus abject dévergondage de
mœurs. Wimpheling- et Pierre Schott, qui ont été specta-
teurs de ces scènes, en font une critique sévère dans leurs
écrits, et l'abbé Grandidier en parle de la manière suivante
dans ses Essais sur la Cathédrale: «Les fidèles dans les
« premiers siècles avaient coutume de veiller dans les tem-
« pies près des tombeaux des martyrs. Mais celle sainte
« pratique était dégénérée en un affreux libertinage. Le
« peuple de Strasbourg et d'une partie du diocèse s'assem-
« blait à la cathédrale le jour de la dédicace de cette église,
«le 29 août, fête de Saint-Adelphe. Les hommes et les
« femmes y passaient la nuit, non à chanter les louanges
« du Seigneur, mais à boire et à manger. Dans ces repas
« on se livrait aux excès les plus criminels : on ne connais-
« sait plus le respect dû au saint lieu. On y chantait des
«chansons profanes, on sautait, on dansait dans l'église
« avec toutes les postures indécentes dont les bateleurs se
« servent pour amuser la populace. Le grand autel servait
« de buffet, où il restait à peine de la place pour célébrer
« le sacrifice qui ne s'interrompait pas au milieu de ces
« abominations. On plaçait dans la chapelle de Sainte-
« Catherine un grand tonneau où l'on distribuait du vin à
« tous les étrangers, on y forçait même à boire, jusqu'à
« réveiller par des instruments pointus ceux que la lassi-
« tude ou l'ivresse avaient endormis. Les ténèbres cachaient
« encore souvent de plus honteux désordres. »

Un autre usage, pratiqué dans les temps passés, n'était
pas moins dégradant et était fait pour tourner en ridicule
les usages de l'Eglise : la fête des Innocents était célébrée
par les enfants de chœur. En ce jour, ces derniers tenaient
l'office, et l'écolâtre chantait la grand'messe. La veille des
Innocents, les enfants de chœur s'assemblaient et choisis-
saient parmi eux un évêque. Lorsqu'on chantait aux vêpres
le verset du magnificat, qui commence au déposait poten-
 
Annotationen