ORIGINE DES MONUMENTS MÉGALITHIQUES.
381
On avait remarqué que ie fer ne ne trouve point dans l'intérieur des
dolmens, et que le bronze et l'or ne s'y trouvent pas souvent; l'or, toute-
fois, moins rarement que le bronze. Au contraire, les armes de fer d'une
forme antérieure à l'invasion romaine, et les armes de bronze de l'époque
qui a précédé ces armes de fer, se rencontrent en abondance dans de
petits tumulus dont les petites chambres ou caveaux ne présentent ni les
grands blocs ni l'aspect imposant des dolmens.
On ne pouvait douter que ces grandes épées de fer qu'on trouve parfois
ployées en deux, et qui rappeltent ces lames flexibles et de mauvaise
trempe dont parlent les historiens latins, n'eussent appartenu aux Gau-
lois des derniers temps de l'indépendance; et il n'était pas douteux non
plus que les armes de bronze, de même modèle et de même ornemen-
tation que les armes de fer, ne provinssent de l'époque gauloise anté-
rieure (t).
Des archéologues distingués conclurent de ces observations que la classe
de petits tumulus que nous venons de citer étaient les tombeaux des Gau-
lois, mais que les grands tumulus à dolmens, et, en général, les dolmens
couverts et découverts, dans lesquels dominent les armes et objets divers
de pierre polie, comme les métaux dominent dans les petits tumulus,
avaient été attribués par erreur aux Celtes, et qu'ils appartenaient aune
race antérieure et à un autre âge, l'Age de la pierre polie.
Ainsi qu'autrefois on avait attribué exclusivement les monuments de
pierres vierges aux Celtes, on posa cette hypothèse qu'ils appartiendraient
à un auire peuple unique, qui serait venu du nord le long de la mer, éle-
vant ses principaux groupes de monuments sur les côtes et le long des
grands fleuves, et faisant le tour de l'Occident pour aller finir dans le nord
de l'Afrique.
Nous ferons en passant la remarque que si, en ce qui regarde notre
France, l'ouest est incontestablement la région la plus riche en monu-
ments de grandes pierres,tandis que l'est est d'unepauvreté inexpliquée (2),
Î'Æmpioi fjg /a pierre et cia ôroHze J'aMfùyMifë aatëAÎ'^foriyMe (avec 93 fig. dans
te texte). — Voy. l'ouvrage du môme auteur, /'Romwe aaanf fRAfoire (un vo!. in-8,
avec 156 ligures). — Voyez dans la iteeMe ries CoM/w t. IV, p. 1 (1er dé-
cembre 1866), une conférence de M. Virchow sur ie^ et
tre^; p. 615 (24 août 1867), un article de M. Broca; p. 701, un article de M. de
Mortillet sur l'ert /e$ caeerne^; p. 721 (12 octobre 1867), une conférence de
M. Simonin sur r/u'$fo2're <%M /er; enhn dans ie tome 11 (1865), p. 618, 649, 666 et
812.
(1) On employait encore des armes de bronze à l'époque des armes de fer, et l'on
avait continué d'employer des armes de pierre à l'époque des armes de bronze; les
pauvres gens se servaient certainement encore de haches de pierre et de flèches de
silex, môme à l'époque du fer. Ces catégories ne peuvent être prises dans un sens
absolu.
(2) Il y a contestation quant aux Vosges, dont lesforôts contiennent un grand nom-
bre de blocs peut-être disposés de main d'homme et dont le caractère n'est pas suf-
fisamment déterminé encore par la science.
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On avait remarqué que ie fer ne ne trouve point dans l'intérieur des
dolmens, et que le bronze et l'or ne s'y trouvent pas souvent; l'or, toute-
fois, moins rarement que le bronze. Au contraire, les armes de fer d'une
forme antérieure à l'invasion romaine, et les armes de bronze de l'époque
qui a précédé ces armes de fer, se rencontrent en abondance dans de
petits tumulus dont les petites chambres ou caveaux ne présentent ni les
grands blocs ni l'aspect imposant des dolmens.
On ne pouvait douter que ces grandes épées de fer qu'on trouve parfois
ployées en deux, et qui rappeltent ces lames flexibles et de mauvaise
trempe dont parlent les historiens latins, n'eussent appartenu aux Gau-
lois des derniers temps de l'indépendance; et il n'était pas douteux non
plus que les armes de bronze, de même modèle et de même ornemen-
tation que les armes de fer, ne provinssent de l'époque gauloise anté-
rieure (t).
Des archéologues distingués conclurent de ces observations que la classe
de petits tumulus que nous venons de citer étaient les tombeaux des Gau-
lois, mais que les grands tumulus à dolmens, et, en général, les dolmens
couverts et découverts, dans lesquels dominent les armes et objets divers
de pierre polie, comme les métaux dominent dans les petits tumulus,
avaient été attribués par erreur aux Celtes, et qu'ils appartenaient aune
race antérieure et à un autre âge, l'Age de la pierre polie.
Ainsi qu'autrefois on avait attribué exclusivement les monuments de
pierres vierges aux Celtes, on posa cette hypothèse qu'ils appartiendraient
à un auire peuple unique, qui serait venu du nord le long de la mer, éle-
vant ses principaux groupes de monuments sur les côtes et le long des
grands fleuves, et faisant le tour de l'Occident pour aller finir dans le nord
de l'Afrique.
Nous ferons en passant la remarque que si, en ce qui regarde notre
France, l'ouest est incontestablement la région la plus riche en monu-
ments de grandes pierres,tandis que l'est est d'unepauvreté inexpliquée (2),
Î'Æmpioi fjg /a pierre et cia ôroHze J'aMfùyMifë aatëAÎ'^foriyMe (avec 93 fig. dans
te texte). — Voy. l'ouvrage du môme auteur, /'Romwe aaanf fRAfoire (un vo!. in-8,
avec 156 ligures). — Voyez dans la iteeMe ries CoM/w t. IV, p. 1 (1er dé-
cembre 1866), une conférence de M. Virchow sur ie^ et
tre^; p. 615 (24 août 1867), un article de M. Broca; p. 701, un article de M. de
Mortillet sur l'ert /e$ caeerne^; p. 721 (12 octobre 1867), une conférence de
M. Simonin sur r/u'$fo2're <%M /er; enhn dans ie tome 11 (1865), p. 618, 649, 666 et
812.
(1) On employait encore des armes de bronze à l'époque des armes de fer, et l'on
avait continué d'employer des armes de pierre à l'époque des armes de bronze; les
pauvres gens se servaient certainement encore de haches de pierre et de flèches de
silex, môme à l'époque du fer. Ces catégories ne peuvent être prises dans un sens
absolu.
(2) Il y a contestation quant aux Vosges, dont lesforôts contiennent un grand nom-
bre de blocs peut-être disposés de main d'homme et dont le caractère n'est pas suf-
fisamment déterminé encore par la science.