recherches sur plusieurs plantes
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ment du <cz> égyptien qu'un artifice orthographique servant à rendre le J = h sémitique.
Ce mot arabe, en effet, sert à désigner justement le Juncus acutus L. ou Jonc des van-
niers, et vient confirmer l'interprétation de M. H. Brugsch.
Ibn-Baithar, à propos de la plante J~J, écrit : « C'est le jL—, dont on fabrique des
nattes, et c'est faire erreur, comme nous l'avons exposé plus haut, que de le considérer
comme appartenant au genre yiôl. » Puis l'auteur arabe cite le passage suivant d'Abou-
Hanifa : « C'est le ùVjT^ qui n'a ni bois ni rameaux, mais donne naissance à de minces
tiges. On en fait des nattes et des cordes; de ses fibres, on confectionne des tamis. Il ne
croît que clans les endroits humides1. » Enfin, Ibn-Baithar donne en entier, toujours à
propos de la plante jj, le passage de Dioscoricle (De mat. medic, TV, 52) relatif au
S/_oTvoc ïlzict, plante qui répond au Juncus acutus L. ou J. maritimus Lam. \
Dans un autre endroit de son livre, à propos de la plante ^ol (Andropogon Schœ-
nanthus L.), Ibn-Baithar dit qu'il existe une plante analogue, mais qui pousse dans les
marais et qui n'appartient pas à la même espèce. « On la nomme, — ajoute-t-il, —■
oUI en Arabie, jL_~*en Égypte, et ^3 en Afrique 3. »
Abou '1-qasim, dont je cite le texte parce qu'il est inédit, écrit* :
^% J-Vl j~ï ^iîl jfij j\ <J a) fM^J>\j f> ù^y y>j i>biîb £UÂH y1 u*jVI \jL
a Asal. — Description du port. — Il appartient au genre du ^-o, et c'est le jL~-
dont on fait des nattes. Il croit dans les prés où séjourne de l'eau stagnante. Ses tiges,
ressemblant â des aiguilles, s'élèvent de terre d'une hauteur d'environ une ou deux
coudées. Il y en a deux espèces : le mâle et la femelle. Le mâle n'a pas de graines; c'est
lui qu'on appelle Asal. La femelle a des graines semblables à celles du Dourah... \ »
La plante j-j, comme on le voit, est bien le s^oïvo? ïkeia de Dioscoride, c'est-à-dire
le Juncus acutus L. La chose est d'autant moins discutable que le synonyme jL—,
indiqué par Ibn-Baithar comme nom particulier cle l'espèce en Égypte, est précisément
mentionné dans les Flores de Forskal et de Schweinfurth 6 comme nom égyptien
vulgaire du Juncus acutus L.7.
1. Je traduis les passages d'Ibn-Baithar d'après une collation du texte arabe que m'a remise le D' L. Le-
clerc, auteur réputé d'une Histoire de la médecine arabe ainsi que d'une traduction de la Matière médicale
d'Ibn-Baithar.
2. Cf. C. Sprengel, Dioscor. opéra, t. II, p. 595. et C. Fraas, Synops. plantar. Jlor. classic, p. 294. Le
J. acutus Lam. répond au J. acutus a L., et le J. maritimus Lam. répond au ./. acutus (3 L. Les deux déno-
minations botaniques s'appliquent donc, en réalité, à deux variétés d'une même espèce.
3. Ed.-J. von Sontheimer, t. I, p. 20-21; cette édition porte à tort ,j\t ... au lieu de jU_-.
4. P. 25 de mon manuscrit.
5. Dioscoride (loc. cit.) fait la même distinction de sexes à propos du Syotvoç ïkzla.
6. Forsk., n» 207; Schw., n° 1074.
7. J'ai demandé, par curiosité, à M. J. Oppert s'il existait en assyrien un mot, analogue à A sir, ayant le
sens de Jonc. L'éminent assyriologue m'a répondu qu'on rencontre dans les textes cunéiformes un mot Ashéla
présentant la signification de S^oTvoç, Juncus mensorius. C'est donc bien là un mot de la même famille sémi-
tique que l'égyptien Asir.
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ment du <cz> égyptien qu'un artifice orthographique servant à rendre le J = h sémitique.
Ce mot arabe, en effet, sert à désigner justement le Juncus acutus L. ou Jonc des van-
niers, et vient confirmer l'interprétation de M. H. Brugsch.
Ibn-Baithar, à propos de la plante J~J, écrit : « C'est le jL—, dont on fabrique des
nattes, et c'est faire erreur, comme nous l'avons exposé plus haut, que de le considérer
comme appartenant au genre yiôl. » Puis l'auteur arabe cite le passage suivant d'Abou-
Hanifa : « C'est le ùVjT^ qui n'a ni bois ni rameaux, mais donne naissance à de minces
tiges. On en fait des nattes et des cordes; de ses fibres, on confectionne des tamis. Il ne
croît que clans les endroits humides1. » Enfin, Ibn-Baithar donne en entier, toujours à
propos de la plante jj, le passage de Dioscoricle (De mat. medic, TV, 52) relatif au
S/_oTvoc ïlzict, plante qui répond au Juncus acutus L. ou J. maritimus Lam. \
Dans un autre endroit de son livre, à propos de la plante ^ol (Andropogon Schœ-
nanthus L.), Ibn-Baithar dit qu'il existe une plante analogue, mais qui pousse dans les
marais et qui n'appartient pas à la même espèce. « On la nomme, — ajoute-t-il, —■
oUI en Arabie, jL_~*en Égypte, et ^3 en Afrique 3. »
Abou '1-qasim, dont je cite le texte parce qu'il est inédit, écrit* :
^% J-Vl j~ï ^iîl jfij j\ <J a) fM^J>\j f> ù^y y>j i>biîb £UÂH y1 u*jVI \jL
a Asal. — Description du port. — Il appartient au genre du ^-o, et c'est le jL~-
dont on fait des nattes. Il croit dans les prés où séjourne de l'eau stagnante. Ses tiges,
ressemblant â des aiguilles, s'élèvent de terre d'une hauteur d'environ une ou deux
coudées. Il y en a deux espèces : le mâle et la femelle. Le mâle n'a pas de graines; c'est
lui qu'on appelle Asal. La femelle a des graines semblables à celles du Dourah... \ »
La plante j-j, comme on le voit, est bien le s^oïvo? ïkeia de Dioscoride, c'est-à-dire
le Juncus acutus L. La chose est d'autant moins discutable que le synonyme jL—,
indiqué par Ibn-Baithar comme nom particulier cle l'espèce en Égypte, est précisément
mentionné dans les Flores de Forskal et de Schweinfurth 6 comme nom égyptien
vulgaire du Juncus acutus L.7.
1. Je traduis les passages d'Ibn-Baithar d'après une collation du texte arabe que m'a remise le D' L. Le-
clerc, auteur réputé d'une Histoire de la médecine arabe ainsi que d'une traduction de la Matière médicale
d'Ibn-Baithar.
2. Cf. C. Sprengel, Dioscor. opéra, t. II, p. 595. et C. Fraas, Synops. plantar. Jlor. classic, p. 294. Le
J. acutus Lam. répond au J. acutus a L., et le J. maritimus Lam. répond au ./. acutus (3 L. Les deux déno-
minations botaniques s'appliquent donc, en réalité, à deux variétés d'une même espèce.
3. Ed.-J. von Sontheimer, t. I, p. 20-21; cette édition porte à tort ,j\t ... au lieu de jU_-.
4. P. 25 de mon manuscrit.
5. Dioscoride (loc. cit.) fait la même distinction de sexes à propos du Syotvoç ïkzla.
6. Forsk., n» 207; Schw., n° 1074.
7. J'ai demandé, par curiosité, à M. J. Oppert s'il existait en assyrien un mot, analogue à A sir, ayant le
sens de Jonc. L'éminent assyriologue m'a répondu qu'on rencontre dans les textes cunéiformes un mot Ashéla
présentant la signification de S^oTvoç, Juncus mensorius. C'est donc bien là un mot de la même famille sémi-
tique que l'égyptien Asir.