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OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE
Je me contenterai donc d'indiquer ici le sens général de notre document; il ne faut
guère ajouter, d'après ce qui précède, que je ne le présente que sous toutes réserves.
Or, en regardant les titres de la commission souscrite, si je dois m'exprimer ainsi,
je suis frappé par ce fait que deux des cinq personnages occupent une charge qui se rat-
tache à la nécropole de Thèbes. Est-ce donc qu'il s'agit ici d'une mission quelconque en
rapport avec la nécropole, peut-être même avec les tombeaux royaux ? — C'est ainsi
que me venait à l'esprit une des tessères publiées à la dernière planche des papyrus
Rhind, dont voici la transcription hiéroglyphique et la traduction :
o \
I Si
Traduction. — « (1) La fille royale de Thutmes III Ti-^j (2) pour la maison des
enfants royaux. (3) Sa suite1 : (4) l'inspecteur TwgUj, (5) le gardien S', (6) le gardien
Nfrw-r-Htf, (7) l'habilleur Nfr-rnpt.
Le sens de cette plaque s'explique très nettement d'elle-même. La princesse Tî-Î,
une fille du grand Thutmosis, est dite avoir fait une action quelconque pour la maison
des enfants royaux, c'est-à-dire pour un tombeau royal. Ce n'est que par cette manière
de voir que nous comprenons bien la présence des noms d'employés de la nécropole*. Je
ne crois donc guère me tromper en supposant que cette tessère était attachée, comme
les autres, à une offrande ou dédicace quelconque destinée à révéler les sentiments
sincères des princesses pour les membres décédés de la famille royale3. Or, en exami-
nant notre texte sur le modèle du dernier, on est tenté d'y lire que, dans l'an LUI de
Ramsès II, deux de ses fils dédiaient une offrande quelconque dans les tombes royales.
Les noms de la famille royale mentionnés sur cet ostraconnous sont tous connus.
III. Ostracon 666 *.
ainsi qu'on serait tenté de traduire : « L'an LUI... lorsque les princes étaient suivis... » On se demande si les
deux n ne doivent pas leur existence fautive à la phrase précédente ms n par suite d'une négligence du scribe.
1. Mot à mot : « Qui [étaient] derrière elle. » Le'duplicata de M. Wiedemann (Â. Z.. 1883, p. 125) donne
nti sm m s;s (sic), « qui allaient derrière elle », comme simple variante de sens.
2. Je n'ignore pas que les rdes signifient « les inspecteurs » en général; cependant ici, à côté des hwti,
des s'w et des wt, on doit les prendre sans scrupule dans leur rôle comme fonctionnaires de la nécropole.
3. M. Birch, qui le premier a discuté ces plaques, n'a pas bien compris leur sens en prenant n pr n',n
ms sini comme génitif de Tl-'], tandis que l'opinion de M. Wiedkmann (Â. Z., 1883, p. 125) repose sur la
fausse lecture du groupe hiératique de ^^^p. — Toutes les tablettes Rhind sont percées de trous. Quant aux
pierres trouvées dans le même tombeau et contenant des noms de princesses, on peut bien supposer qu'elles
étaient déposées pour désigner l'auteur de l'offrande; il ne faut guère mentionner qu'elles ne pouvaient pas
servir comme étiquettes de momie.
4. Devéria, Catal., XI, p. 6. La hachure dans le fac-similé marque les parties rudes de la pierre lisse.
OSTRACA HIÉRATIQUES DU LOUVRE
Je me contenterai donc d'indiquer ici le sens général de notre document; il ne faut
guère ajouter, d'après ce qui précède, que je ne le présente que sous toutes réserves.
Or, en regardant les titres de la commission souscrite, si je dois m'exprimer ainsi,
je suis frappé par ce fait que deux des cinq personnages occupent une charge qui se rat-
tache à la nécropole de Thèbes. Est-ce donc qu'il s'agit ici d'une mission quelconque en
rapport avec la nécropole, peut-être même avec les tombeaux royaux ? — C'est ainsi
que me venait à l'esprit une des tessères publiées à la dernière planche des papyrus
Rhind, dont voici la transcription hiéroglyphique et la traduction :
o \
I Si
Traduction. — « (1) La fille royale de Thutmes III Ti-^j (2) pour la maison des
enfants royaux. (3) Sa suite1 : (4) l'inspecteur TwgUj, (5) le gardien S', (6) le gardien
Nfrw-r-Htf, (7) l'habilleur Nfr-rnpt.
Le sens de cette plaque s'explique très nettement d'elle-même. La princesse Tî-Î,
une fille du grand Thutmosis, est dite avoir fait une action quelconque pour la maison
des enfants royaux, c'est-à-dire pour un tombeau royal. Ce n'est que par cette manière
de voir que nous comprenons bien la présence des noms d'employés de la nécropole*. Je
ne crois donc guère me tromper en supposant que cette tessère était attachée, comme
les autres, à une offrande ou dédicace quelconque destinée à révéler les sentiments
sincères des princesses pour les membres décédés de la famille royale3. Or, en exami-
nant notre texte sur le modèle du dernier, on est tenté d'y lire que, dans l'an LUI de
Ramsès II, deux de ses fils dédiaient une offrande quelconque dans les tombes royales.
Les noms de la famille royale mentionnés sur cet ostraconnous sont tous connus.
III. Ostracon 666 *.
ainsi qu'on serait tenté de traduire : « L'an LUI... lorsque les princes étaient suivis... » On se demande si les
deux n ne doivent pas leur existence fautive à la phrase précédente ms n par suite d'une négligence du scribe.
1. Mot à mot : « Qui [étaient] derrière elle. » Le'duplicata de M. Wiedemann (Â. Z.. 1883, p. 125) donne
nti sm m s;s (sic), « qui allaient derrière elle », comme simple variante de sens.
2. Je n'ignore pas que les rdes signifient « les inspecteurs » en général; cependant ici, à côté des hwti,
des s'w et des wt, on doit les prendre sans scrupule dans leur rôle comme fonctionnaires de la nécropole.
3. M. Birch, qui le premier a discuté ces plaques, n'a pas bien compris leur sens en prenant n pr n',n
ms sini comme génitif de Tl-'], tandis que l'opinion de M. Wiedkmann (Â. Z., 1883, p. 125) repose sur la
fausse lecture du groupe hiératique de ^^^p. — Toutes les tablettes Rhind sont percées de trous. Quant aux
pierres trouvées dans le même tombeau et contenant des noms de princesses, on peut bien supposer qu'elles
étaient déposées pour désigner l'auteur de l'offrande; il ne faut guère mentionner qu'elles ne pouvaient pas
servir comme étiquettes de momie.
4. Devéria, Catal., XI, p. 6. La hachure dans le fac-similé marque les parties rudes de la pierre lisse.