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Institut Français d'Archéologie Orientale <al-Qāhira> [Editor]; Mission Archéologique Française <al-Qāhira> [Editor]
Recueil de travaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes: pour servir de bullletin à la Mission Française du Caire — 16.1894

DOI issue:
Nr. 1-2
DOI article:
Loret, Victor: Recherches sur plusieurs plantes connues des anciens égyptiens, [4]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.12252#0106

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RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES

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L'Anis, Pimpinella Anisum L., n'est pas une plante indigène de l'Egypte. On ne
le rencontre à l'état spontané, — et encore fait-on des réserves sur cette spontanéité, —
que dans les îles de Chypre et de Cliio, et en Béotie1. En Egypte, il est seulement cultivé.
Ni Prosper Alpin ni Forskal ne mentionnent l'Anis parmi les plantes égyptiennes.
Delile ne l'a vu en Egypte que dans les herboristeries2. Il est vrai que ces voyageurs
n'ont guère dépassé le Caire. G. Schweinfurth assure que la culture de l'Anis est assez
répandue dans la Haute-Egypte 3, et A. Figari désigne, comme principaux centres de
cette culture, les villes d'Esnéh, de Girgéhet de Siout, ainsi que le Fayoum *. On trouve,
chez les auteurs classiques, des traces plus anciennes de l'existence de l'Anis en Egypte.
Dioscoride et Pline, se servant à peu près des mêmes termes, nous apprennent que
l'Anis le plus estimé vient de Crète, et que l'on doit ranger immédiatement ensuite
l'Anis d'Égypte3. J'ajouterai qu'on n'a pas encore découvert, dans les tombes égyp-
tiennes, des restes antiques de cette plante.

Le nom copte de l'Anis, caikh ou ÂÏkk, nous permettra peut-être de poursuivre l'étude

de l'espèce égyptienne en utilisant la philologie. J'ai cherché en effet, dans ma collection

de noms hiéroglyphiques de plantes, s'il en était quelqu'un qui eût pu donner naissance
°__a o . n A I IO

au copte cavkh, et l'en ai trouvé deux : V\ maki, et y \ ^ màqaï.

1 ' J w III ©.liaHl ;

Je ne sais quelle impression, sans doute un peu subtile, m'a fait supposer a priori

que, de ces deux mots, le second seul pouvait être transcrit par caikh. Il m'a semblé que

le_û est trop long pour répondre au e et que le W est trop bref pour répondre au h. Au

contraire, le ( et la diphtongue aï m'ont paru se rapporter exactement aux lettres e et h.

L'examen des textes, d'ailleurs, m'a ensuite donné raison.

Dans les mots déterminés par °, on peut touiours hésiter entre un nom de matière

i III' J

végétale, — fruit, graine ou gomme-résine, — et un nom de substance minérale. Or,
l'hésitation n'est pas possible pour le Màqaï, dont on dit qu'on doit l'employer après
l'avoir fait dessécher; il est évident que ce ne peut être qu'un végétal. Le Maki, par
contre, semble ne pouvoir désigner une partie de plante.

Ces deux mots, malheureusement, sont rares dans les textes. Maki ne se rencontre

que deux fois au Papyrus Ebers, et Màqaï une seule fois, clans le même document. Le

n/r,j . , , „ . a. —q q m m i . ,, . .

mot Maki est employé dans l expression v\ _, qui désigne une substance

nommée deux fois de suite (25/16 et 26/4-5). Le mot ^__^ s'applique originellement à

toute pièce de pierre ou de bois reposant horizontalement sur deux supports, comme
une architrave, une poutre de plafond, un linteau de porte. Puis, le sens prenant de

l'extension le terme ra 1 désigne un plafond, et enfin, d'une manière générale; un endroit

cr~]

couvert.

Ce mot est employé au Papyrus médical de Berlin dans l'expression (

1. E. Boissier, Flora orientalis, t. II, p. 866.

2. R. Delile, Florœ œgypt. illustr., n" 345.

3. P. Ascherson et G. Schweinfurth, Illustr. de la Flore d'Égypte, p. 80.

4. A. Figari-Bey, Studii scientiftei sulVEgitto e sue adiacense, Lucca, 1864-1865, t. II, p. 97.

5. Diosc, De mat. medic., III, 58; Pline, Hist. nat., XX, 73.
 
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