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RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES
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["□ j , qui ne peut signifier que « poussière, saleté de poutre ou de plafond »,
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àtnou devant être rapproché de awwn et de errera, Koitpia, stercus, fi mus. L'expression
ra __do mrn i s o m
¥\ ^z^> _ étant très vraisemblablement analogue à la précédente, on pourrait
songer à voir dans Mâki le prototype de AirtoeiK, xô-poç, stercus, Jimus. Dans les deux
cas, il s'agirait d'un médicament présentant d'intimes rapports avec le J^jC des méde-
cins arabes', ou « fiente de chauve-souris », médicament étrange que l'on retrouve
également dans la pharmacopée des Coptes sous le nom de cb^ipevci*,, lequel est traduit,
au moyen d'un piquant euphémisme, par JJ^Lljll f^oy>j JjjC, « Schizraq, c'est-
à-dire larmes de cliauve-souris 3 ».
Ceux qui ont visité à Thèbes le tombeau de Pétamoimoph, ou qui ont remarqué
le blanc revêtement que les colombes ont déposé sur le rebord de la haute colonnade
de Louqsor, se rendront exactement compte de ce que peut-être l'excrément de plafond
ou (Varchitrave des droguistes de l'ancienne Egypte. Le JjjuL est, au dire d'Ibn-Baithar,
souverain pour dissoudre les calculs de la vessie; il n'est même guère employé qu'à
ce seul usage. Le Mâki n'est préconisé que contre les ^\ <jj|> ^. Peut-être est-ce la
même chose. C'est, en tout cas, l'avis de L. Stern qui, dans le Glossaire du Papyrus
Ebers, a traduit ^<^'^^ par « valetuclo calculorum, calculi ».
Si, au lieu de se servir du copte pour traduire le mot V\ ^=^> , on préférait en
rechercher la racine égyptienne, on arriverait sensiblement au même résultat. Le radi-
cal - _n signifie « couvrir, recouvrir ». Il est dit, par exemple, des portes du naos
d'Edfou, qu'elles étaient ~ o 1 fX "^W1 , « en bois d'acacia mêlé
de bronze et recouvert d'or* ». Le « Mâki de plafond » des Egyptiens pourrait être
l'enduit qui, à la longue, recouvre une paroi, qu'il s'agisse de chauves-souris, — si elles
étaient abondantes dans les pièces sombres et peu habitées des maisons égyptiennes,
— ou simplement de suie ou de toiles d'araignées. Ces deux dernières substances, en
effet, sont enregistrées clans la Matière médicale d'Ibn-Baithar (nos 859 et 1592).
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Quoi qu'il en soit, en somme, du sens exact de ^\ , on voit que ce mot ne
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peut désigner un végétal, et que le terme y ( reste seul à pouvoir être considéré
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comme la forme ancienne de cjulkh. Il convient donc de rechercher si l'unique exemple
connu du mot peut confirmer cette hypothèse.
Le Q fl ^ ° 0 ^ ° *f\ 0 ^Qûr^ [Pap- Ebers, XL, 4-5), « Màqaï desséché,
broyé et trituré », est recommandé pour le cas où l'on trouve v& T o
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v\ v (Ib., XXXIX, 21-XL, 1), « une personne qui souffre d'une oppression
de l'estomac ». C'est là la seule propriété que nous connaissions du Màqaï; or, encore
de nos jours, la principale propriété de l'Anis est de favoriser les digestions pénibles.
L'Anis est la graine carminative par excellence. En lisant Dioscoride, Pline et Ibn-
Baithar, on verra que ces écrivains servent, en quelque sorte, de traits d'union entre
les médecins pharaoniques et les thérapeutistes modernes :
1. Pl. I, 11. 7-8, d'après L. Stern, dans le Glossaire du Papyrus Ebers, p. 13.
2. L. Leclerc, Le Traité des simples, par Ibn el-Beïthar, n° 1376.
3. A. Kircher, Ling. cegypt. restit., p. 188.
4. M. de Rochemonteix, Le Temple d'Edfou, t. I, p. 10.
RECHERCHES SUR PLUSIEURS PLANTES
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songer à voir dans Mâki le prototype de AirtoeiK, xô-poç, stercus, Jimus. Dans les deux
cas, il s'agirait d'un médicament présentant d'intimes rapports avec le J^jC des méde-
cins arabes', ou « fiente de chauve-souris », médicament étrange que l'on retrouve
également dans la pharmacopée des Coptes sous le nom de cb^ipevci*,, lequel est traduit,
au moyen d'un piquant euphémisme, par JJ^Lljll f^oy>j JjjC, « Schizraq, c'est-
à-dire larmes de cliauve-souris 3 ».
Ceux qui ont visité à Thèbes le tombeau de Pétamoimoph, ou qui ont remarqué
le blanc revêtement que les colombes ont déposé sur le rebord de la haute colonnade
de Louqsor, se rendront exactement compte de ce que peut-être l'excrément de plafond
ou (Varchitrave des droguistes de l'ancienne Egypte. Le JjjuL est, au dire d'Ibn-Baithar,
souverain pour dissoudre les calculs de la vessie; il n'est même guère employé qu'à
ce seul usage. Le Mâki n'est préconisé que contre les ^\ <jj|> ^. Peut-être est-ce la
même chose. C'est, en tout cas, l'avis de L. Stern qui, dans le Glossaire du Papyrus
Ebers, a traduit ^<^'^^ par « valetuclo calculorum, calculi ».
Si, au lieu de se servir du copte pour traduire le mot V\ ^=^> , on préférait en
rechercher la racine égyptienne, on arriverait sensiblement au même résultat. Le radi-
cal - _n signifie « couvrir, recouvrir ». Il est dit, par exemple, des portes du naos
d'Edfou, qu'elles étaient ~ o 1 fX "^W1 , « en bois d'acacia mêlé
de bronze et recouvert d'or* ». Le « Mâki de plafond » des Egyptiens pourrait être
l'enduit qui, à la longue, recouvre une paroi, qu'il s'agisse de chauves-souris, — si elles
étaient abondantes dans les pièces sombres et peu habitées des maisons égyptiennes,
— ou simplement de suie ou de toiles d'araignées. Ces deux dernières substances, en
effet, sont enregistrées clans la Matière médicale d'Ibn-Baithar (nos 859 et 1592).
a, g o
Quoi qu'il en soit, en somme, du sens exact de ^\ , on voit que ce mot ne
H fi I | O -trvfc \\ 111
peut désigner un végétal, et que le terme y ( reste seul à pouvoir être considéré
p I o 111
comme la forme ancienne de cjulkh. Il convient donc de rechercher si l'unique exemple
connu du mot peut confirmer cette hypothèse.
Le Q fl ^ ° 0 ^ ° *f\ 0 ^Qûr^ [Pap- Ebers, XL, 4-5), « Màqaï desséché,
broyé et trituré », est recommandé pour le cas où l'on trouve v& T o
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v\ v (Ib., XXXIX, 21-XL, 1), « une personne qui souffre d'une oppression
de l'estomac ». C'est là la seule propriété que nous connaissions du Màqaï; or, encore
de nos jours, la principale propriété de l'Anis est de favoriser les digestions pénibles.
L'Anis est la graine carminative par excellence. En lisant Dioscoride, Pline et Ibn-
Baithar, on verra que ces écrivains servent, en quelque sorte, de traits d'union entre
les médecins pharaoniques et les thérapeutistes modernes :
1. Pl. I, 11. 7-8, d'après L. Stern, dans le Glossaire du Papyrus Ebers, p. 13.
2. L. Leclerc, Le Traité des simples, par Ibn el-Beïthar, n° 1376.
3. A. Kircher, Ling. cegypt. restit., p. 188.
4. M. de Rochemonteix, Le Temple d'Edfou, t. I, p. 10.