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Revue égyptologique — 3.1883

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Revillout, Eugène: Association de Ptolémée épiphane à la couronne et quelques autres associations royales
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https://doi.org/10.11588/diglit.10047#0024

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Eugène Revillout. Association de Ptolémée Épiphane.

l'antichambre du palais '. Ce plan atroce lui réussit. La malheureuse femme désespérée n'eut
plus le courage de la lutte qu'elle entreprenait surtout pour son fils, et quand elle apprit
qu'Alexandre de Syrie, le protégé et la créature d'Evergète II, menaçait, aussitôt vainqueur,
jusqu'à son bienfaiteur et s'apprêtait à entrer en Egypte, le patriotisme l'emporta sur toute
autre considération et un accord eut lieu2.

Ceci se passa entre Fan 45 et l'an 463; car en l'an 45 «Ptolémée et Cléopatre, sa
femme » figurent seuls sur les actes de Thèbes, tandisqu'en l'an 46 les contrats portent de
nouveau : «le roi Ptolémée et la reine Cléopatre, sa sœur, et la reine Cléopatre, sa femme».
Ces données sont, du reste, très concordantes avec celles de l'histoire, puisque, comme le
fait remarquer Champollion-Figéac, tous ces événements ont dû se passer pendant le règne
de Démétrius qui dura quatre ans et auquel succéda celui d'Antiochus Grypo, rétabli, en
dépit d'Alexandre, sur le trône de Syrie, par Évergète et Cléopatre, aussitôt après leur
réconciliation. Cette réconciliation se trouve donc fixée à quatre ans ou quatre ans et demi
de la révolution d'Alexandrie4.

A partir de ce moment5, les protocoles restent identiques jusqu'à l'an 52. Alors apparaît
le nom du dieu Phûopator 77°, associé au culte des souverains. C'est probablement une répa-
ration tardive faite à la vieille Cléopatre qui vit enfin désigner son second fils comme
héritier présomptif. Mais elle comptait sans sa fille qui eut grand soin de faire disparaître
le jeune prince et se fit rédiger à elle-même, par Évergète II, un testament lui confiant la
pleine direction des affaires et le choix du futur souverain.

Nous n'avons pas à raconter ici l'usage qu'elle fit de cette pièce en jouant, pour ainsi
dire, avec ses fils Soter II et Alexandre. Nous pouvons seulement constater que la vieille
Cléopatre disparaît des protocoles à la mort d'Evergète II et que le culte de Philopator ne
semble plus, dès lors, que commémoratif. En résumé, l'association des princes à la couronne
ou leur désignation formelle comme souverains futurs n'a jamais empêché, sous les Lagides,
aucune révolution, bien au contraire. La seule qui paraît avoir réussi, est celle de Philadelphe,
parce que Soter cédait complètement le trône qu'il semblait seulement partager. Notons, du
reste, que cette association-là était tellement fictive qu'elle continua à durer quand Soter
était mort depuis 20 ans.

1 Diodore de Sicile, XXXIV, 14.

2 Voir ces auteurs déjà cités par Champollion-Figéac, Annales des Lagides, t. II, p. 171 et suivantes.

3 Voir les n08 22 «, b et 23 de M. Lepsius. J'ai publié, en entier, ces contrats dans ma Nouvelle
C hrestomathie.

4 Annales des Lagides, t. II, p. 176.

5 Je signalerai deux contrats de l'an 50 publiés dans mon ancienne C hrestomathie, p. 85 et suiv., un
contrat de l'an 51 publié dans ma Nouvelle C hrestomathie, p. 148 et deux contrats de l'an 52 (Nouv. Chrest.,
p. 59). Ces deux derniers contrats ont été connus de M. Lepsius qui leur donne les n°^24 et 24 a. Le
n° 25 de M. Lepsius (contrat de l'an 52 également) a été copié par moi, mais n'est pas encore publié. J'en
parle plus loin, 'Oar son protocole est assez intéressant.

6 M. Lepsius (p. 14 de son travail plusieurs fois cité) a bien vu que Philopator II intervenait pour
la première fois dans les contrats du 3 Fâchons de l'an 52 auxquels il donne les nos 24 et 24a. Mais il
voyait dans Philopator II le fils de Philométor massacré par Évergète 26 ans auparavant, et qui, nous le
savons, n'était autre qu'Eupator. M. Lepsius attribue au mois suivant (Payni de l'an 52) un contrat auquel
il donne, le n° 25 et qui ne mentionne pas Philopator (par oubli, pense-t-il). Mais ce contrat, qui porte à
Berlin le n° 102, paraît, au contraire, être du 10 Méchir. C'est donc entre le 10 Méchir et le 3 Pachons,
c'est-à-dire dans un intervalle de moins de trois mois, que Philopator II a été associé.-
 
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