L' art: revue hebdomadaire illustrée (12.1886 (Teil 2))

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MEINDERT HOBBEMA

(FIN)

Osons le dire, Hobbema dans la plupart de ses œuvres
est fort inférieur au grand maître du paysage hollandais. Il n'a
ni cette fécondité, ni ce niveau constant, ni ce grand art de la
composition, ni cette force de sentiment, ni cette, entente de
l'unité, ni cette élévation poétique qui assurent à Ruisdael le
premier rang. Il n'a pas su caractériser comme lui, et d'une
manière définitive, quelques-uns des aspects les plus saisissants
de la Hollande, dans des types inoubliables comme le Buisson,
le Champ de blé, la Tempête, la Dune d'Overveen, la Plage
de Scheveningue, la Forêt du Musée du Belvédère ou le Marais
de l'Ermitage. Les créations d'Hobbema n'ont pas cette diver-
sité, ni cette valeur. Elles sont, en général, d'ordre moyen, et
ces contrées riches et plantureuses que d'ordinaire il a repré-
sentées ne pouvaient guère au surplus lui fournir des impres-

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sions aussi originales. C'est surtout par ses côtés mélancoliques, WB- -
tristes ou sauvages, que la nature du Nord nous frappe et nous
émeut, et c'est quand il traduit éloquemment l'austérité et la
désolation de ses coins les plus misérables que Ruisdael nous
captive le plus sûrement.

Il n'est que juste, d'ailleurs, de rappeler que, dans quelques-
uns de ses motifs, Hobbema se rapproche assez de Ruisdael
pour qu'on soit arrivé plus d'une fois à le confondre avec
lui. Ajoutons cependant que, si certaines de leurs compositions
se ressemblent, cette analogie toute superficielle ne s'étend pas
à leur exécution. Quiconque a un peu étudié le style et la

[. Voir VArt, 12° année, tome I"r, page 2by.

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Encadrement composé et dessiné pour « l'Art » par j. Habert-Dys.