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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

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Müntz, Eugène: Notes sur Verrocchio considéré comme maitre et précurseur de Léonard de Vinci
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https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0110

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NOTES SUR VERROCCHIO

CONSIDERE COMME MAITRE ET PRECURSEUR DE LEONARD DE VINCI

~^"v ^lllllik Verrocchio conserva quelque chose de dur et de cru, comme il était

Cet arrêt porté sur Fauteur de l'Incrédulité de saint Thomas,
du David de bronze, du Colleone, peut paraître sévère, mais, après
un examen approfondi, on ne saurait entièrement donner tort au
biographe.

Pour nous, c'est surtout comme précurseur que nous entendons
étudier ici le maître florentin. Quel que soit le mérite de ses produc-

naturel chez un artiste qui devait plus à l'étude qu'à la nature :
« corne quello che con infinito studio se la guadagnô, più che col
« benefizio o facilità délia natura ».

« Dans la sculpture et la peinture, nous dit Vasari, le style de

Portrait de Verrocchio,

tions personnelles, son importance réside essentiellement dans les

point parler du Pérugin et de Lorenzo di Credi. La Renaissance a eu de ces contradictions
apparentes : le peintre Mantegna a été l'élève du sculpteur Donatello ; le sculpteur Michel-
Ange a été l'élève du peintre Ghirlandajo ; Andréa Pisano a fait ses premières armes sous
Giotto, et Benozzo Gozzoli sous Ghiberti. N'est-ce pas une preuve de plus de la fécondité des
relations qui, dans ces âges privilégiés, unissaient chaque art à tous les autres?

Andréa del Verrocchio naquit à Florence en 1435. Son père, Michèle di Francesco de' Cioni,
appartenait à cette classe si féconde des petits industriels; il exploitait un four (de briques?).
L'enfant commença par l'étude des sciences et cultiva particulièrement la géométrie, comme
l'avaient fait Brunellesco, Piero délia Francesca et tant d'autres artistes fameux. Ce n'était guère
alors une position sociale ; aussi ses parents mirent-ils le jeune Andréa en apprentissage chez un
orfèvre, dont l'élève reconnaissant joignit dans la suite le nom à son propre nom. D'après Baldi-
nucci, Andréa aurait également reçu les leçons de Donatello et aurait assisté celui-ci dans
l'exécution des lavabos en marbre de la sacristie de Saint-Laurent. Ce qui est certain, c'est
qu'Andréa, semblable en ceci à l'immense majorité des artistes ses compatriotes, débuta par la
pratique de l'orfèvrerie.

Les connaissances acquises comme orfèvre, cette initiation à un métier délicat et difficile
entre tous, ne furent pas inutiles à Verrocchio lorsqu'il aborda la pratique de la sculpture; elles
l'habituèrent à approfondir en tout et pour tout les secrets de la technique, à donner à ses
ouvrages le fini qui les distingue; on admire notamment son habileté dans le travail du bronze;
elle était si grande que, dès 1467, Luca délia Robbia lui confia la fonte des deux derniers
compartiments de la porte de la sacristie du dôme.

Parmi les ouvrages d'orfèvrerie de Verrocchio, Vasari cite quelques boutons de chape,
conservés de son temps au dôme de Florence, et des pièces de vaisselle. L'une de celles-ci, une
tasse, jouissait d'une grande célébrité ; elle se distinguait par une frise composée d'animaux, de
feuillages et d'autres ornements. Une seconde tasse avait pour décoration des enfants dansant,
d'une grande élégance : « un ballo di puttini molto bello ».

Verrocchio orfèvre ne nous est plus connu que par un petit bas-relief, la Décollation de
saint Jean-Baptiste, ciselée entre 1477 et 1480 pour le fameux autel d'argent du Baptistère de

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