L' art: revue hebdomadaire illustrée (12.1886 (Teil 2))

LES MUSEES AMERICAINS.

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Conclusion des plus justes à laquelle se ralliera tout lecteur qui suivra jusqu'au bout l'extra-
ordinaire bilan artistique dressé par M. Ripley Hitchcock. Pour nous qui l'avons lu et relu, nous
nous surprenons fréquemment à méditer la parole d'un des hommes éminents de ce temps et l'un
des premiers, sinon le premier des collectionneurs contemporains. « Si la plupart des Américains
achètent aujourd'hui à tort et à travers, nous disait-il il y a quatre ans, avant dix ans l'expérience

aura développé, formé leur goût, car ils auront appris à leurs dépens ;
ce jour-là, ce seront eux qui accapareront toutes les plus belles œuvres
d'art, tous les plus précieux objets de curiosité. »

u train dont marchent les choses, il ne faudra pas dix
ans, nous le craignons fort, pour que la prédiction se
réalise.

Chez les collectionneurs américains, l'épuration du
goût suivra vraisemblablement une évolution
analogue à celle qui s'est si heureusement
produite dans le talent des artistes des
États-Unis ; on doit aujourd'hui tellement
compter avec ces derniers, que nous enten-
dions tout récemment un des membres les
plus éminents de l'Institut, un de ceux
dont la modestie et la dignité de carac-

tère sont à la hauteur d'un rare mérite
trop peu compris, nous entendions M. Chaplain 1 reconnaître franchement qu'à l'Ecole des Beaux-
Arts, les premières places sont aujourd'hui la plupart du temps conquises par des étrangers et
surtout par des Américains.

(La, suite prochainement.) ALEXANDRE DE LaTOUR.

i. Dans le tome II de la n' année de l'Art, M. Maurice Albert a publié une très remarquable étude sur la Gravure en médailles
contemporaine, étude dans laquelle il rend éclatante justice au talent de M. Chaplain. Nous avons eu récemment la bonne fortune d'admirer
dans l'atelier de cet artiste ses médaillons d'après ses collègues, MM. Gounod, Gérôme, Guillaume, etc. Ce parfait galant homme, qui ne vit
que pour son art et ignore tout esprit d'intrigue, a également commencé le médaillon de M. Elie Delaunay, le peintre éminent non moins
modeste que M. Chaplain, et non moins ignoré du gros public routinier, qui trop longtemps ne fait écho qu'aux réclames banales et inté-
ressées; mais les deux artistes sont hautement appréciés des délicats et certains de se survivre, sort glorieux que la postérité ne réserve pas
aux éphémères réputations aussi tapageuses que frelatées qu'inventent et propagent les Barnums.

e

Notre photogravure reproduit, d'après la somptueuse
publication de MM. Boussod et Valadon, —■ les Dessins
d'ornements de Hans Holbein, fac-similés en photogravure
des dessins originaux, avec des notices explicatives et un
introduction générale par M. Edouard His, — un des
chefs-d'œuvre de l'orfèvrerie de la Renaissance, la coupe
de Jeanne Seymour, composée par Holbein, exécutée par
les orfèvres de Henri VIII et conservée dans le Trésor
de la couronne d'Angleterre jusqu'en 1625.

L'Art reviendra prochainement sur cette publication
qui montre Holbein sous un jour si nouveau, comme un
artiste familiarisé avec les principes de la Renaissance
italienne, dans ce qu'ils ont de plus pur et de plus émi-
nemment décoratif.

Nous avons voulu, en attendant, signaler à nos lec-
teurs, avec tous les éloges qu'elle mérite, la monographie
préparée avec tant de conscience par M. His, le savant
directeur du Musée de Bâle, et éditée par les successeurs
de la maison Goupil avec le goût et le luxe que tout le
monde connaît.