LE RIJKSMUSEUM
D'AMSTERDAM'
(fin)
C'est avec un soin très louable que M. Obreen s'ap-
plique à combler les lacunes de l'école néerlandaise au
Rijksmuseum. Parmi les récentes acquisitions faites dans
cette intention, nous pouvons mentionner avec éloges un
remarquable tableau attribué à Esaias van de Velde, les
Amusements de l'hiver, mais dans lequel M. D. Franken
et M. Philippe van der Kellen, assurément bons juges en
pareille matière, croient reconnaître la main de Buytewech,
d'après l'étude qu'ils ont faite des gravures de ce maître
dont les peintures sont rarissimes, pour ne pas dire introu-
vables. La période des précurseurs, à laquelle appartient
cet artiste, est particulièrement intéressante, et, en atten-
dant que le Musée ait acquis quelque ouvrage de Pieter
Molyn, nous avons pu, grâce à l'obligeance de M. Obreen,
voir dans les magasins un autre Effet d'hiver, d'H. Aver-
camp, animé de ces spirituelles figures de patineurs qu'il
indiquait d'une touche si facile et si sûre ; deux beaux por-
traits de Frans Hais et un grand Portrait de famille, signé
de Bernaert Fabritius. Cette peinture, — elle représente
un architecte vêtu de noir, d'une physionomie aimable et
intelligente, avec sa femme tenant dans ses bras un jeune
enfant, — rappelle, à première vue, la couleur et même
l'exécution du grand coloriste J. Vermeer, de Delft, bien
que ce dernier passe pour avoir été l'élève de Carel et non
de Bernaert Fabritius. Les analogies d'intonations et de
facture entre Vermeer et B. Fabritius que nous signalons
dans ce portrait ont été d'ailleurs également notées par
M. Riegel à propos d'un tableau de ce dernier artiste,
le Berger, qui se trouve au Musée de Vienne. (N° 431.) ~
Pour s'orienter parmi toutes ces richesses, le visiteur
ne saurait avoir un meilleur guide que le catalogue de
M. A. Bredius, dont nous avons signalé la valeur, l'an der-
nier, dans le Courrier de l'Art*. Une édition récente (1886)
1. Voir l'Art, ia* année, tome H, page 41.
2. Bcitrdge %ur niederlândischen Kuntsgeschichte, par H. Riegel. Tome H,
pages 284 à 286.
3. Voir le Courrier de l'Art, 5* année, page 485.
Tome XLI.
D'AMSTERDAM'
(fin)
C'est avec un soin très louable que M. Obreen s'ap-
plique à combler les lacunes de l'école néerlandaise au
Rijksmuseum. Parmi les récentes acquisitions faites dans
cette intention, nous pouvons mentionner avec éloges un
remarquable tableau attribué à Esaias van de Velde, les
Amusements de l'hiver, mais dans lequel M. D. Franken
et M. Philippe van der Kellen, assurément bons juges en
pareille matière, croient reconnaître la main de Buytewech,
d'après l'étude qu'ils ont faite des gravures de ce maître
dont les peintures sont rarissimes, pour ne pas dire introu-
vables. La période des précurseurs, à laquelle appartient
cet artiste, est particulièrement intéressante, et, en atten-
dant que le Musée ait acquis quelque ouvrage de Pieter
Molyn, nous avons pu, grâce à l'obligeance de M. Obreen,
voir dans les magasins un autre Effet d'hiver, d'H. Aver-
camp, animé de ces spirituelles figures de patineurs qu'il
indiquait d'une touche si facile et si sûre ; deux beaux por-
traits de Frans Hais et un grand Portrait de famille, signé
de Bernaert Fabritius. Cette peinture, — elle représente
un architecte vêtu de noir, d'une physionomie aimable et
intelligente, avec sa femme tenant dans ses bras un jeune
enfant, — rappelle, à première vue, la couleur et même
l'exécution du grand coloriste J. Vermeer, de Delft, bien
que ce dernier passe pour avoir été l'élève de Carel et non
de Bernaert Fabritius. Les analogies d'intonations et de
facture entre Vermeer et B. Fabritius que nous signalons
dans ce portrait ont été d'ailleurs également notées par
M. Riegel à propos d'un tableau de ce dernier artiste,
le Berger, qui se trouve au Musée de Vienne. (N° 431.) ~
Pour s'orienter parmi toutes ces richesses, le visiteur
ne saurait avoir un meilleur guide que le catalogue de
M. A. Bredius, dont nous avons signalé la valeur, l'an der-
nier, dans le Courrier de l'Art*. Une édition récente (1886)
1. Voir l'Art, ia* année, tome H, page 41.
2. Bcitrdge %ur niederlândischen Kuntsgeschichte, par H. Riegel. Tome H,
pages 284 à 286.
3. Voir le Courrier de l'Art, 5* année, page 485.
Tome XLI.