Se tu non fussi, il ciel sarehbe inferno,
Quel che non vive teco sempre, more.
Tu se' quel vero c sommo ben perfetto,
Senza il quai torna in pianto ogni diletto >.
Les dessins laissés par Fra Bartolommeo passèrent
à son principal élève Fra Paolino da Pistoia, qui les
utilisa dans ses propres tableaux. Vers la fin de sa vie,
Fra Paolino en fit présent à une religieuse dominicaine,
Plautilla Nelli, qui pratiquait la peinture et qui avait
peut-être reçu ses leçons. Après la mort de celle-ci, les
sœurs du même monastère, ignorant quel trésor elles,
avaient entre les mains, ne craignaient pas de s'en servir
pour allumer le feu, quand un connaisseur sauva les
m
feuilles qui restaient. Les unes furent achetées par le
grand-duc de Toscane, les autres furent transportées en
Angleterre et ailleurs. Sir Thomas Lawrence posséda
deux volumes de ces croquis, qu'acheta le roi de Hol-
lande et qui appartiennent maintenant au musée de Wei-
mar(. C'est à la galerie des Offices, au musée de Weimar,
au musée Wicar à Lille, au Louvre, et dans la collection
Albertine à Vienne que se trouvent les plus importants
dessins du Frate. Mais le British Muséum, les musées
de Berlin, de Vienne et de Dresde, et l'École des Beaux-
Arts de Paris en conservent aussi de précieux. Parmi les
collections particulières dans lesquelles Baccio délia Porta
ligure avec le plus d'honneur, il convient de citer celles
(Site.
Etude de Fra Bartolommeo
Pour le saint François et le saint Dominique qui figurent dans le Mariage de sainte Catherine du Louvre.
(Musée Wicar, à Lille.) — D'après une photographie de liraun.
de M. Malcolm et de M. John Postle Heseltine, à Londres,
et surtout la collection de M. Bonnat, à Paris. Sur les
trente et un dessins dont se composait la célèbre col-
lection Ottolini, à Lucques, dessins qui provenaient sans
doute du monastère des dominicaines de cette ville
auxquelles les héritières de la sœur Plautilla Nelli les
avaient probablement donnés, M. Bonnat, déjà pos-
sesseur de plusieurs remarquables croquis du Frate, en
a acquis une vingtaine2, pendant que les autres entraient
i • « Tu es plein de douceur, ô Dieu, Seigneur éternel, lumière,
consolation etvie de mon cœur. Quand je m'approche saintement
de toi, je reconnais que sans toi l'allégresse n'est que douleur.
Le Ciel, si tu n'y étais pas, ressemblerait à l'Enfer, Celui-là meurt
qui ne vit pas sans cesse avec toi. Tu es le vrai et souverain bien,
le bien parfait, en dehors duquel tous les plaisirs sont bientôt suivis
de larmes. »
2. M. Bonnat a bien voulu nous permettre de reproduire deux
des dessins de Fra Bartolommeo qu'il possède.
au musée de Berlin et chez M. J. P. Heseltine. Il est à
croire que les dessins de la collection Ottolini firent
partie des douze « petits livres de croquis » mentionnés
dans l'inventaire dressé au couvent de Saint-Marc après
la mort de Fra Bartolommeo-, car chaque feuille porte
un petit numéro tracé dans l'angle supérieur avec les
caractères et l'encre du temps 3.
Gustave Gruyer.
t. Les principaux de ces croquis ont été gravés dans l'ouvrage
de Méty, intitulé : Imitations of drawings.
i. Cet inventaire, trouvé par le Père Ceslas Bayonne, a été publié
par M. Ridolfi, dans le Giornale Ligustico (mars 1878), p. 12^, et par
le Père Marchese, t. Il, p. 184.
3. M. Ridolfi a décrit tous les dessins de la collection Ottolini
dans le Giornale Ligustico (mars 1878).
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
Quel che non vive teco sempre, more.
Tu se' quel vero c sommo ben perfetto,
Senza il quai torna in pianto ogni diletto >.
Les dessins laissés par Fra Bartolommeo passèrent
à son principal élève Fra Paolino da Pistoia, qui les
utilisa dans ses propres tableaux. Vers la fin de sa vie,
Fra Paolino en fit présent à une religieuse dominicaine,
Plautilla Nelli, qui pratiquait la peinture et qui avait
peut-être reçu ses leçons. Après la mort de celle-ci, les
sœurs du même monastère, ignorant quel trésor elles,
avaient entre les mains, ne craignaient pas de s'en servir
pour allumer le feu, quand un connaisseur sauva les
m
feuilles qui restaient. Les unes furent achetées par le
grand-duc de Toscane, les autres furent transportées en
Angleterre et ailleurs. Sir Thomas Lawrence posséda
deux volumes de ces croquis, qu'acheta le roi de Hol-
lande et qui appartiennent maintenant au musée de Wei-
mar(. C'est à la galerie des Offices, au musée de Weimar,
au musée Wicar à Lille, au Louvre, et dans la collection
Albertine à Vienne que se trouvent les plus importants
dessins du Frate. Mais le British Muséum, les musées
de Berlin, de Vienne et de Dresde, et l'École des Beaux-
Arts de Paris en conservent aussi de précieux. Parmi les
collections particulières dans lesquelles Baccio délia Porta
ligure avec le plus d'honneur, il convient de citer celles
(Site.
Etude de Fra Bartolommeo
Pour le saint François et le saint Dominique qui figurent dans le Mariage de sainte Catherine du Louvre.
(Musée Wicar, à Lille.) — D'après une photographie de liraun.
de M. Malcolm et de M. John Postle Heseltine, à Londres,
et surtout la collection de M. Bonnat, à Paris. Sur les
trente et un dessins dont se composait la célèbre col-
lection Ottolini, à Lucques, dessins qui provenaient sans
doute du monastère des dominicaines de cette ville
auxquelles les héritières de la sœur Plautilla Nelli les
avaient probablement donnés, M. Bonnat, déjà pos-
sesseur de plusieurs remarquables croquis du Frate, en
a acquis une vingtaine2, pendant que les autres entraient
i • « Tu es plein de douceur, ô Dieu, Seigneur éternel, lumière,
consolation etvie de mon cœur. Quand je m'approche saintement
de toi, je reconnais que sans toi l'allégresse n'est que douleur.
Le Ciel, si tu n'y étais pas, ressemblerait à l'Enfer, Celui-là meurt
qui ne vit pas sans cesse avec toi. Tu es le vrai et souverain bien,
le bien parfait, en dehors duquel tous les plaisirs sont bientôt suivis
de larmes. »
2. M. Bonnat a bien voulu nous permettre de reproduire deux
des dessins de Fra Bartolommeo qu'il possède.
au musée de Berlin et chez M. J. P. Heseltine. Il est à
croire que les dessins de la collection Ottolini firent
partie des douze « petits livres de croquis » mentionnés
dans l'inventaire dressé au couvent de Saint-Marc après
la mort de Fra Bartolommeo-, car chaque feuille porte
un petit numéro tracé dans l'angle supérieur avec les
caractères et l'encre du temps 3.
Gustave Gruyer.
t. Les principaux de ces croquis ont été gravés dans l'ouvrage
de Méty, intitulé : Imitations of drawings.
i. Cet inventaire, trouvé par le Père Ceslas Bayonne, a été publié
par M. Ridolfi, dans le Giornale Ligustico (mars 1878), p. 12^, et par
le Père Marchese, t. Il, p. 184.
3. M. Ridolfi a décrit tous les dessins de la collection Ottolini
dans le Giornale Ligustico (mars 1878).
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.