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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

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Gruyer, Gustave: Les dessins de Fra Bartolommeo
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https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0079

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LES DESSINS DE FRA BARTOLOMMEO.

5g

analogies avec Filippino Lippi Ailleurs, la liberté de la
main et la grâce des contours fontpresque songer à Raphaël.
Mais on sent partout que le désir de rendre fidèlement
la nature sous ses plus nobles aspects est la préoccupation
dominante du maître. Vers la fin de sa vie, sa manière
devient malheureusement plus expéditive et plus lâchée.
Quant aux draperies très élégantes sous lesquelles on sent
que la structure du corps humain est scrupuleusement
respectée, les plus anciennes ont des plis tourmentés qui
ressemblent aux remous d'un ruisseau, mais, plus tard,
elles acquièrent cette simplicité et ce naturel, dont un
dessin du musée Wicar, à Lille, dessin représentant un
moine vu de dos, fournit, entre autres, un admirable

spécimen '. Rien de plus varié, d'ailleurs, que le choix
des sujets traités par Fra Bartolommeo. Le plus souvent,
ce sont des Vierges, des saints et des saintes, des anges
et des archanges, des enfants, des têtes de moines; la
Sainte Famille et l'Annonciation reviennent fréquem-
ment aussi; mais on rencontre, en outre, des esquisses
d'après le nu, des études anatomiques et ostéologiques
et jusqu'à des paysages.

Chose curieuse ! Fra Bartolommeo a subi l'engoue-
ment qu'inspirèrent quelque temps, en Italie, les gra-
vures des maîtres allemands : c'est ce que prouvent un
dessin du Louvre représentant deux saintes en costume
tudesque 2, un autre dessin du Louvre exécuté d'après le

Portement de croix dû à Martin Schongauer3, et un
dessin appartenant à M. Bonnat, dans lequel est textuel-
lement reproduit le paysage qui sert de fond au Grand
Satyre d'Albert Durer3. Un autre genre d'intérêt s'attache
à une feuille de la galerie des Offices (12??) : on n'y voit
pas seulement un vieillard enveloppé d'un long manteau,
la tête nue, la main droite appuyée sur un bâton, et un
enfant avec une petite tunique et une écharpe flottante,

1. Voyez, le dessin à la plume qui se trouve dans la collection
du château de Windsor. Il représente la Vierge assise avec l'Enfant
Jésus qui embrasse un ange agenouillé devant lui. A droite, un
autre ange, à peine indiqué, joue de la mandoline. Il existe une
bonne photographie au charbon de ce dessin.

2. Dessins donnés par M. His de la Salle, n" i5.

3. C'est à M. Ephrussi que nous devons cette remarque.

mais la transcription d'une hymne composée par Savo-
narole 3. N'est-il pas touchant de constater comment
Baccio délia Porta associait le culte de l'art au culte du
réformateur de Saint-Marc ? Que de fois, en consultant
les croquis rassemblés dans ses cartons, le peintre domi-
nicain n'aura-t-il pas relu avec l'émotion du disciple et
la ferveur du chrétien cette belle strophe :

Tutto sei dolce, Idio signor eterno,
Lume, conforto e vita del mio cuorc :
Quando ben mi t' acosto, alor discerno
Che l'alegrezza è, senza te, dolore.

1. Phot. par Braùn, n° 29.

2. Dessins donnés par M. His de la Salle, 11" 16.

3. Ce dessin a été photographié par Braun, n" 1 o.î.
 
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