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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

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Michel, Émile: Trois tableaux de maitres italiens au Musée de Berlin
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https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0139

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ormée tardivement, la Galerie de Berlin est loin d'offrir pour les maîtres
italiens de la grande époque une réunion de chefs-d'œuvre pareille à celle
qu'on rencontre dans d'autres galeries de création moins récente : à Flo-
rence, à Madrid, à Dresde et au Louvre. Au moment où elle fut organisée,
les œuvres les plus importantes de ces maîtres déjà immobilisées, pour la
plupart, n'apparaissaient plus que rarement sur le marché européen. La
direction comprit heureusement qu'elle pouvait en quelque manière suppléer
à cette infériorité en cherchant à acquérir soit des ouvrages de premier
ordre d'artistes réputés secondaires, soit des tableaux de primitifs, à une
époque où ces tableaux étaient encore peu recherchés. Poursuivi, réalisé
avec une constance méritoire, ce programme judicieux devait assurer au
Musée de Berlin un intérêt spécial. C'est peut-être dans ce Musée, en
effet, qu'on peut le mieux étudier le développement progressif de l'art, se
renseigner sur la filiation et les rapports mutuels des diverses écoles. Pour
les quattrocentisti, surtout, l'ensemble des ressources d'instruction mises
ainsi à la portée du public est particulièrement remarquable et nulle part
ailleurs on n'en trouverait l'équivalent.

Nous avons signalé ailleurs 1 les principales peintures de cette collection. Nous nous borne-
rons aujourd'hui à parler brièvement des trois tableaux dont les reproductions accompagnent ces
lignes. Le premier, le Portrait de jeune homme, d'Antonello de Messine (n° 18 du Catalogue
de 1883), nous montre, vu presque de face, un jeune seigneur aux longs cheveux, aux traits fins et
distingués, à la physionomie aimable, coiffé d'une barrette noire à brides flottantes, vêtu d'un
costume noir bordé de fourrure, à la fois élégant et simple. Malgré ses dimensions exiguës
(om,2o sur om,i4), cette tête, qui se détache avec éclat sur un fond de ciel et de paysage très
lumineux, reste profondément gravée dans le souvenir. Le type est bien italien ; mais, avec une
exécution tout à fait personnelle, cette façon d'interpréter la figure humaine suffirait à prouver

i. Revue des Deux-Mondes du i" mai 1882 : Les Musées de Berlin.
 
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