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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

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Bapst, Germain: Les Germain, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0224

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LES GERMAIN

L'orfèvrerie est le plus noble des métiers, non parce
qu'elle met en oeuvre les matières les plus précieuses,
mais surtout par les connaissances multiples qu'exige la
pratique de cet art.

Les orfèvres en France eurent pendant tout le Moyen-
Age la prépondérance dans le monde des arts, à cause de
la science pour ainsi dire universelle, qu'ils possédèrent.
Ils laissaient souvent les métaux précieux pour la pierre et
le bois ou pour l'érection de plans et la construction des
grands monuments de l'époque. Ils abandonnaient les
dessins de bijoux ou de ciboires, pour jeter les plans des

Guéridon

exécuté par Loir, les frères Deviller et Pierre I" Germain,
d'après un dessin d'Alexis Loir. (Collection de M. Beurdeley.)

plus grands édifices. La Renaissance vint changer ces tra-
ditions, elle amena la perfection de L'outil, le métier à son
apogée, mais l'art y perdit en élévation ce qu'il y gagna en
finesse.

Les connaissances jusqu'alors si étendues des artistes
industriels se réduisirent aux éléments de leur métier.

i. L'article sur Pierre Germain que nous publions ici est
emprunté à un travail de M. Germain Bapst sur l'orfèvrerie au
xvin° siècle.

On sait avec quelle impatience est attendue depuis longtemps
l'histoire de l'orfèvrerie que M. le baron Pichon prépare depuis de
longues années.

M. le baron Pichon s'est adjoint M. Germain Bapst comme col-
laborateur pour la publication de cet ouvrage considérable, et c'est
avec ses papiers, ses conseils et ses nombreux renseignements qu'a
été composé le livre dont nous donnons aujourd'hui la primeur à
nos lecteurs. (Note de la Rédaction.)

Aussi est-ce avec bonheur que nous retrouvons, au
xvme siècle, les orfèvres conservant les traditions de leurs
devanciers du Moyen-Age, et produisant également avec
succès des œuvres d'architecture, de sculpture, de gravure
et d'orfèvrerie.

Au premier rang de cette phalange, se trouvent les
Germain, c'est à rechercher tout ce qui se rapporte à cette
famille d'orfèvres que nous consacrons cette étude.

On a trop négligé les artistes industriels des xvne et
xvme siècles ; tandis qu'on publiait les moindres docu-
ments de la vie privée des peintres et sculpteurs de second
ordre, on laissait dans l'oubli les noms des auteurs des
objets que les musées et les gens du monde achètent dans
les ventes publiques à des prix qu'atteignent rarement des
tableaux et des marbres.

M. le comte Ferdinand de Lasteyrie et M. Alfred
Darcel ont seuls traité l'histoire de l'orfèvrerie française
d'une façon sommaire, mais avec une connaissance com-
plète de la question.

On peut encore trouver des renseignements dans deux

Flambeau de bureau,
par Thomas Germain. (Collection de M. le baron Jérôme Pichon.)

ouvrages remarquables, l'un de M. Courajod, intitulé
l'Introduction au Livre-Journal de Lazare Duvaux, publié
par la Société des Bibliophiles français, et l'autre de
M. Guiffrey, sur la famille des Caffiéri.

L'engouement des amateurs d'orfèvrerie 1 pour le nom
de Germain, le désir immodéré des collectionneurs de
posséder quelque œuvre sortie de l'atelier de la famille,
l'abus que l'on a fait de ce nom pour l'appliquer à un
grand nombre d'objets qui sont authentiquement signés
d'un autre nom-, tout nous indiquait la famille des Ger-
main comme le but de nos recherches.

j. On se rappelle les prix des objets de la vente Hamilton : une
aiguière sans signature d'orfèvre y atteignit le prix de 60,000 fr.

Les deux surtouts de table de Meissonnier, qui appartiennent à
S. E. M. Polovtzoff, ont été l'objet d'une offre énorme de la part d'un
grand banquier de Paris. On pourrait citer nombre d'objets, même
des plus simples, qui ont atteint dans des ventes ou dans des mar-
chés particuliers des prix supérieurs à 20,000 fr.

A la vente de M. le baron Pichon, une soupière s'est vendue
40,000 fr. Nous ne parlons pas ici des nombreuses pièces fausses
fabriquées par des ciseleurs fort adroits, qui sont entrées depuis
quelques années dans de riches collections pour des prix non moins
élevés.

2. Dans un livre de M. R. Ménard, Histoire artistique du métal,
page 85, on lit sous la gravure d'une soupière Louis XVI : « Sou-
pière commandée à Pierre Germain par Catherine II ; collection de
M. le baron Gustave de Rothschild. » Nous affirmons que cette sou-
pière n'est pas de Pierre Germain.
 
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