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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

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Jullien, Adolphe: Un musicien prêcheur: de "Mors et Vita" a "Héloїse et Abélard"
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Leroi, Paul: Salon de 1886, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0040

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venu ! » C'est là un bien gros mot, surtout venant d'un homme aussi policé que M. Gounod.
Il n'est pas difficile de deviner quel compositeur il vise, étant donné le dépit qu'il dut ressentir
en voyant Parsifal occuper l'attention de tout le monde musical au détriment de Rédemption,
mais il n'est si grand dépit qui puisse excuser une telle expression. Que M. Gounod m'en croie
et qu'il retire charlatan ! Il est des idées qu'il vaut mieux ne jamais évoquer.

Dans tout ce verbiage, une seule vérité, que voici : « Qui placera sa force et sa joie dans
le succès trouvera sa faiblesse et son découragement dans un échec. » C'est absolument vrai, et
M. Gounod l'a trop souvent vérifié lui-même en ces derniers temps pour s'y tromper.

Adolphe Jullikn.

(suite)

A M. W. E. Henley,
Rédacteur en chef du « Magazine of Art », à Londres.

IX

J'ai dit que la Société des Artistes français, dont la situation matérielle est très prospère, se
trouve naturellement désignée, sinon pour mettre fin à la décadence de l'école française de
peinture, du moins pour enrayer sérieusement ce grave commencement de déchéance. Je l'ai dit
et je le répète parce que c'est ma conviction profonde, mais Dieu me garde d'ajouter que
ma confiance aille jusqu'à croire cette société capable de prendre la virile décision qui l'hono-
rerait cependant au plus haut degré! C'est que, si cette réunion d'hommes de talent très
largement émaillée de fruits secs, est, sans l'ombre d'un doute, animée, en principe, des
meilleures intentions du monde, elle est tellement hantée de constantes préoccupations financières
que les questions d'art se trouvent inconsciemment reléguées chez elle à l'arrière-plan ; il leur
faut céder le pas à la fondation d'une caisse de secours, à la création d'une maison de retraite,
à une foule d'autres considérations auxquelles l'art est en réalité parfaitement étranger ; les
considérations de ce genre ne devraient relever que de la très utile Association-Taylor aux destinées
de laquelle préside maintenant M. Bouguereau.

Si cependant M. Edmond Turquet qui, lors de son premier sous-secrétariat d'Etat, eut la
très heureuse inspiration de débarrasser le gouvernement de la folle corvée d'organiser le Salon
annuel, si M. Turquet signifiait aux artistes associés que l'Etat cesse désormais de leur louer,
pour vingt sous pendant quelques mois, le Palais de l'Industrie, ces messieurs, se voyant acculés,
comprendraient la nécessité de bâtir, et leur brillante encaisse, renforcée du concours du Crédit
foncier, le leur permettrait dans les conditions les plus favorables aux véritables intérêts de
l'art. Par ce seul fait, le problème de régénération serait en excellente voie de solution féconde.

Il est évident en effet que nul ne songerait à construire une Galerie, interminable rivale du
kilométrique Palais auquel on serait forcé de renoncer. Dès lors, on se trouverait dans l'impossi-

i. Voir l'Art, 12" année, tome Ior, pages 202, 232 et 242, et tome U, page 14.
 
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