ACADÉMIE ROYALE
DE BELGIQUE
EXPOSITION DE TABLEAUX DE MAITRES ANCIENS
organisée au profit de la caisse centrale des artistes belges par la classe des beaux-arts
(suite)
III
Qu'à Londres, la Royal Academy — pour choisir
comme exemple l'institution qui s'est fait une célébrité
légendaire par l'ignorance de ses Comités d'admission —
que la Royal Academy réunisse chaque hiver à Burlington
House un amalgame d'oeuvres anciennes de premier ordre,
de faux tableaux et de croûtes lamentables, cela nuit
lorsque l'ivraie l'emporte sur le bon grain, aux seuls inté-
rêts de cette richissime association privée, qu'une erreur
commune incline à prendre pour une institution publique,
erreur que la Royal Academy aime à laisser propager au
lieu d'élever la voix pour la rectifier.
Le cas de la Classe des Beaux-Arts de l'Académie
Royale de Belgique est tout différent. L'Académie belge
est une création d'Etat; ses fautes, lorsqu'elle en commet,
nuisent à la renommée nationale. Cette situation s'aggrave
encore, lorsque, ayant charge d'àmes — et c'est sa situa-
tion à l'égard de la Caisse centrale des Artistes belges —
elle méconnaît l'importance de ce noble devoir en agissant
avec une légèreté telle qu'elle diminue très largement par
ce seul fait les revenus des infortunes qu'elle a pour
mission de soulager, tandis qu'elle devrait s'appliquer à ne
prendre que les mesures le plus intelligemment, le plus
sûrement combinées en vue de l'augmentation constante
du capital de la fondation, qu'elle administre.
i. Voir l'Art, 12" année, tome II, page 180
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que si
la Classe des Beaux-Arts de l'Académie royale de Belgique
organise des Concerts ou des Expositions au profit de la
Caisse centrale des Artistes belges, celle-ci n'en profite
sérieusement que si Concerts et Expositions ont pour
ordonnateurs des hommes de la plus réelle compétence,
ou, si cette compétence leur manque, assez dévoués à la
prospérité de la Caisse centrale pour commencer par
s'assurer le concours nécessaire, indispensable, de la per-
sonne reconnue la plus capable de mener l'entreprise à
bonne fin.
IV
Un Concert historique, c'est-à-dire composé de mor-
ceaux de musique rétrospective, a récemment eu lieu à
Bruxelles dans le même but que la fâcheuse Exposition de
Tableaux de Maîtres anciens, pour laquelle on a fait réson-
ner en tous pays les complaisantes trompettes de la réclame.
Quant au concert, on s'est contenté de l'annoncer modeste-
ment, mais il ne lui en a pas fallu davantage pour que
son succès fût aussi complet et aussi fructueux que pos-
sible ; on avait, il est vrai, eu soin de n'en pas confier
l'organisation à une commission, mais de s'adresser exclu-
sivement au musicien d'élite qui préside aux destinées
du Conservatoire de Musique ; nous avons nommé
M. Gevaert, c'est tout dire.
Noël Gehuzac.
(La suite prochainement.)
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
DE BELGIQUE
EXPOSITION DE TABLEAUX DE MAITRES ANCIENS
organisée au profit de la caisse centrale des artistes belges par la classe des beaux-arts
(suite)
III
Qu'à Londres, la Royal Academy — pour choisir
comme exemple l'institution qui s'est fait une célébrité
légendaire par l'ignorance de ses Comités d'admission —
que la Royal Academy réunisse chaque hiver à Burlington
House un amalgame d'oeuvres anciennes de premier ordre,
de faux tableaux et de croûtes lamentables, cela nuit
lorsque l'ivraie l'emporte sur le bon grain, aux seuls inté-
rêts de cette richissime association privée, qu'une erreur
commune incline à prendre pour une institution publique,
erreur que la Royal Academy aime à laisser propager au
lieu d'élever la voix pour la rectifier.
Le cas de la Classe des Beaux-Arts de l'Académie
Royale de Belgique est tout différent. L'Académie belge
est une création d'Etat; ses fautes, lorsqu'elle en commet,
nuisent à la renommée nationale. Cette situation s'aggrave
encore, lorsque, ayant charge d'àmes — et c'est sa situa-
tion à l'égard de la Caisse centrale des Artistes belges —
elle méconnaît l'importance de ce noble devoir en agissant
avec une légèreté telle qu'elle diminue très largement par
ce seul fait les revenus des infortunes qu'elle a pour
mission de soulager, tandis qu'elle devrait s'appliquer à ne
prendre que les mesures le plus intelligemment, le plus
sûrement combinées en vue de l'augmentation constante
du capital de la fondation, qu'elle administre.
i. Voir l'Art, 12" année, tome II, page 180
Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que si
la Classe des Beaux-Arts de l'Académie royale de Belgique
organise des Concerts ou des Expositions au profit de la
Caisse centrale des Artistes belges, celle-ci n'en profite
sérieusement que si Concerts et Expositions ont pour
ordonnateurs des hommes de la plus réelle compétence,
ou, si cette compétence leur manque, assez dévoués à la
prospérité de la Caisse centrale pour commencer par
s'assurer le concours nécessaire, indispensable, de la per-
sonne reconnue la plus capable de mener l'entreprise à
bonne fin.
IV
Un Concert historique, c'est-à-dire composé de mor-
ceaux de musique rétrospective, a récemment eu lieu à
Bruxelles dans le même but que la fâcheuse Exposition de
Tableaux de Maîtres anciens, pour laquelle on a fait réson-
ner en tous pays les complaisantes trompettes de la réclame.
Quant au concert, on s'est contenté de l'annoncer modeste-
ment, mais il ne lui en a pas fallu davantage pour que
son succès fût aussi complet et aussi fructueux que pos-
sible ; on avait, il est vrai, eu soin de n'en pas confier
l'organisation à une commission, mais de s'adresser exclu-
sivement au musicien d'élite qui préside aux destinées
du Conservatoire de Musique ; nous avons nommé
M. Gevaert, c'est tout dire.
Noël Gehuzac.
(La suite prochainement.)
Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.