nos projets. Permettez-moi donc de vous rendre la parole que vous m'avez donnée en dernier
lieu pour la place de chef du chant, et conservez-moi vos bonnes intentions et votre amitié.
Disposez de moi, en outre, pour tout ce dont je serai capable qui puisse vous être agréable. »
Il convient d'ajouter que les deux directeurs n'abusèrent pas de cette offre ironique. Ils étaient
clans la place : ils n'avaient donc rien à désirer de plus.
Mais aussi quelle singulière idée Berlioz avait-il eue et que serait-il allé faire dans cette
galère ? Voyez-vous un homme de ce caractère et jugeant aussi mal toute la musique qu'on jouait
alors à l'Opéra ; voyez-vous l'artiste qui avait encore sur le cœur l'échec de Benvenuto, mettant
son zèle, son savoir, son fanatisme artistique au service d'Adam pour la Bouquetière, de Verdi
pour Jérusalem, de Benoist pour VApparition, de Clapisson pour Jeanne la Folle, avant d'arriver
au Prophète, car tels sont les opéras qu'on monta durant les deux années qui suivirent la lettre
de Berlioz, en un temps où l'Opéra donnait force ballets d'Adam, de Gide et surtout de Pugni ?
Berlioz, par trois fois dans sa vie, consacra tout son temps, tout son zèle à la mise en scène,
aux répétitions d'ouvrages qui, s'ils n'étaient pas de lui, émanaient d'un des dieux qu'il adorait en
musique : il se donna tout entier d'abord à la restauration du Freischût{ à l'Opéra, puis à la
restitution d'Orphée au Théâtre-Lyrique et à'Alceste à l'Opéra; mais Gluck et Weber, toute
ferveur religieuse mise à part, n'étaient pas les premiers venus et puis il n'était pas à craindre,
si grand fût le succès, qu'ils revinssent au monde pour composer quelque autre ouvrage et barrer
la route aux Troyens à Carthage : ils l'auraient plutôt frayée à leur ardent admirateur.
Adolphe Jullien.
(l.a fin prochainement.)
LE CORPS DE GARDE
mmm de teniers
\3êÊÊw!Ê^ Le maître s'est plu à représenter maintes fois
ce genre de sujet et toujours avec d'importantes
variantes. Le tableau, qui appartient à Mrae la prin-
cesse Démidoff de San Donato et dont l'eau-forte
de M. Daniel Mordant interprète à merveille les harmonies
argentines, est une des perles du richissime écrin de Teniers.
lieu pour la place de chef du chant, et conservez-moi vos bonnes intentions et votre amitié.
Disposez de moi, en outre, pour tout ce dont je serai capable qui puisse vous être agréable. »
Il convient d'ajouter que les deux directeurs n'abusèrent pas de cette offre ironique. Ils étaient
clans la place : ils n'avaient donc rien à désirer de plus.
Mais aussi quelle singulière idée Berlioz avait-il eue et que serait-il allé faire dans cette
galère ? Voyez-vous un homme de ce caractère et jugeant aussi mal toute la musique qu'on jouait
alors à l'Opéra ; voyez-vous l'artiste qui avait encore sur le cœur l'échec de Benvenuto, mettant
son zèle, son savoir, son fanatisme artistique au service d'Adam pour la Bouquetière, de Verdi
pour Jérusalem, de Benoist pour VApparition, de Clapisson pour Jeanne la Folle, avant d'arriver
au Prophète, car tels sont les opéras qu'on monta durant les deux années qui suivirent la lettre
de Berlioz, en un temps où l'Opéra donnait force ballets d'Adam, de Gide et surtout de Pugni ?
Berlioz, par trois fois dans sa vie, consacra tout son temps, tout son zèle à la mise en scène,
aux répétitions d'ouvrages qui, s'ils n'étaient pas de lui, émanaient d'un des dieux qu'il adorait en
musique : il se donna tout entier d'abord à la restauration du Freischût{ à l'Opéra, puis à la
restitution d'Orphée au Théâtre-Lyrique et à'Alceste à l'Opéra; mais Gluck et Weber, toute
ferveur religieuse mise à part, n'étaient pas les premiers venus et puis il n'était pas à craindre,
si grand fût le succès, qu'ils revinssent au monde pour composer quelque autre ouvrage et barrer
la route aux Troyens à Carthage : ils l'auraient plutôt frayée à leur ardent admirateur.
Adolphe Jullien.
(l.a fin prochainement.)
LE CORPS DE GARDE
mmm de teniers
\3êÊÊw!Ê^ Le maître s'est plu à représenter maintes fois
ce genre de sujet et toujours avec d'importantes
variantes. Le tableau, qui appartient à Mrae la prin-
cesse Démidoff de San Donato et dont l'eau-forte
de M. Daniel Mordant interprète à merveille les harmonies
argentines, est une des perles du richissime écrin de Teniers.