LE PORTRAIT RE “ LA SCHIAVONA” PAR TITIEN
e doit être une aventure assez rare,
dans l’histoire de la critique d’art,
de voir un écrivain de renom, après
être intervenu dans une controverse
au sujet de la paternité d’un tableau
— d’abord faisant partie de la plus
fameuse collection privée d’Italie,
puis passé à l’étranger, — en deve-
nir ensuite le possesseur, pour l’an-
nexer à sa propre collection. Tel est le
cas cependant du portrait de femme
vénitien traditionnellement connu sous le titre « La Schiavona »
(L Esclavonne) et regardé comme étantle portraitde Catarina Cornaro,
reine de Chypre. Ce tableau, après avoir appartenu à la collection
Grespi de Milan, a été acquis il y a deux ans de M. Wildenstein, l’ama-
teur parisien bien connu, par M. Herbert Cook. 11 arriva à Londres
en 1914, à temps pour figurer à l’exposition de tableaux de l’école véni-
tienne,au Burlington Club, où on lui accorda une place d’honneur.
On sait que M. Cook a acquis ce portrait avec l’intention de
l’ajouter à la collection de son père, sir Frederick Cook, dont les
richesses d’art à Doughty House, Richmond, sont si hautement esti-
mées et si libéralement accessibles au public.
Ce portrait, dont parle M. Paul Bourget dans son livre La Dame
qui a perdu son peintre ’, est cité dès 1641 comme étant en la posses-
sion du comte Alessandro Martinengo, au château de Cavernago. Le
comte eut une jeunesse plutôt aventureuse; cependant, au début du
dix-neuvième siècle, le tableau était encore au palais des comtes
Martinengo Colleoni, à Brescia. Plus tard, il passa dans la collection
de M. Riccardi, beau-frère du comte Venceslas Martinengo di
1. T. I, p. 110.
e doit être une aventure assez rare,
dans l’histoire de la critique d’art,
de voir un écrivain de renom, après
être intervenu dans une controverse
au sujet de la paternité d’un tableau
— d’abord faisant partie de la plus
fameuse collection privée d’Italie,
puis passé à l’étranger, — en deve-
nir ensuite le possesseur, pour l’an-
nexer à sa propre collection. Tel est le
cas cependant du portrait de femme
vénitien traditionnellement connu sous le titre « La Schiavona »
(L Esclavonne) et regardé comme étantle portraitde Catarina Cornaro,
reine de Chypre. Ce tableau, après avoir appartenu à la collection
Grespi de Milan, a été acquis il y a deux ans de M. Wildenstein, l’ama-
teur parisien bien connu, par M. Herbert Cook. 11 arriva à Londres
en 1914, à temps pour figurer à l’exposition de tableaux de l’école véni-
tienne,au Burlington Club, où on lui accorda une place d’honneur.
On sait que M. Cook a acquis ce portrait avec l’intention de
l’ajouter à la collection de son père, sir Frederick Cook, dont les
richesses d’art à Doughty House, Richmond, sont si hautement esti-
mées et si libéralement accessibles au public.
Ce portrait, dont parle M. Paul Bourget dans son livre La Dame
qui a perdu son peintre ’, est cité dès 1641 comme étant en la posses-
sion du comte Alessandro Martinengo, au château de Cavernago. Le
comte eut une jeunesse plutôt aventureuse; cependant, au début du
dix-neuvième siècle, le tableau était encore au palais des comtes
Martinengo Colleoni, à Brescia. Plus tard, il passa dans la collection
de M. Riccardi, beau-frère du comte Venceslas Martinengo di
1. T. I, p. 110.