Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (4. Pér. 12.1914-1916)

PEINTRES-GRAVEURS CONTEMPORAINS

LESTER G. HORNBY

jeune encore, en 1906, M. Lester

G. Hornby nous arriva d’Amé-
rique et, sans tarder, son talent
s’affirma. Versatile à l’extrême,
passant sans crainte du vieux thème
architectural à l’inspiration paysa-
giste, doué d’une vitalité peu com-
mune, même pour un Américain,
Hornby tâte de tout, goûte de tout.
L’Angleterre et l’Amérique raffo-
lent de ses productions et Paris,

où if montre ses œuvres depuis 1907, — il est membre de la Société
des Amis de l’eau-forte, — l’apprécie et l’encourage.

Donc, M. Hornby est avant tout Américain. La vision rapide et
l’exécution concise sont ses caractéristiques. 11 est resté le brillant
dessinateur d’il y a huit ans, qui enlevait de si charmants « mono-
types » aux soirées de l’American Art Association. Depuis, son talent
s’est développé, mais ses qualités naturelles n’ont pas changé : com-
préhension décisive des grandes lignes du sujet, transformation
immédiate du thème en œuvre d’art, sans la moindre superfluité
de détails. On peut s’effrayer, il est vrai, de cette légèreté de touche
peut-être excessive, de cette pénurie apparente de matière. M. Ho mby,
dans sa verve, ne rend pas toujours pleine justice à la majesté de
nos vieux monuments, à la signification de la pierre. Mais là où
son idéal et sa manière le servent à merveille (sauf dans quelques
scènes parisiennes, qu’il exagère ou dénature), c’est dans le traite-
ment artistique de la vie affairée et bruyante des grandes cités. Son
œil vif est exercé à en suivre les manifestations multiples et son