Cliché Léon Doucei.
LA CATHÉDRALE DE REIMS APRÈS L’iNCENDIE
GE QU’ « ILS » ONT DÉTRUIT
Au moment où je commence cet article, la bataille de Verdun
fait rage... Combien de batailles encore, combien de ruines,
combien de morts, avant que nous puissions inscrire le nom
de la dernière victime sur la liste de deuil et de gloire? Nul ne
saurait le prévoir, et parce que l’espérance trop impatiente pourrait
troubler ou amollir les cœurs, il faut continuer la lutte, tendre nos
volontés, surveiller et entretenir notre constance et noire courage
comme si nous devions longtemps, très longtemps, attendre le jour
de la purification du sol profané et saccagé; il faut nous rendre
dignes de ce jour, boni entre les jours, en imposant silence à nos
cœurs meurtris; ou, plutôt, il faut savoir puiser jusque dans nos
douleurs des raisons de résister, de tenir et la force de vaincre. Ce
qu’ils ont voulu nous prendre, ce qu’ils ont voulu tuer ou détruire,
c’est ce qui faisait pour l’avenir la force, pour le passé le charme et
la gloire de la France; nous n’existerions plus s’ils allaient jusqu’au
bout de leur dessein de haine. Cherchons dans la contemplation
rétrospective de nos victimes sacrifiées, de nouveaux motifs d’aimer
mieux notre patrie souffrante, nos morts qui se sont donnés à elle
pour son salut, nos vieilles pierres où les ancêtres mirent l’empreinte
du génie même de la race.
Je n’entreprends pas de dresser l’inventaire exact des ruines qu’z’/s
XXI. — 4“ PÉRIODE. 23
LA CATHÉDRALE DE REIMS APRÈS L’iNCENDIE
GE QU’ « ILS » ONT DÉTRUIT
Au moment où je commence cet article, la bataille de Verdun
fait rage... Combien de batailles encore, combien de ruines,
combien de morts, avant que nous puissions inscrire le nom
de la dernière victime sur la liste de deuil et de gloire? Nul ne
saurait le prévoir, et parce que l’espérance trop impatiente pourrait
troubler ou amollir les cœurs, il faut continuer la lutte, tendre nos
volontés, surveiller et entretenir notre constance et noire courage
comme si nous devions longtemps, très longtemps, attendre le jour
de la purification du sol profané et saccagé; il faut nous rendre
dignes de ce jour, boni entre les jours, en imposant silence à nos
cœurs meurtris; ou, plutôt, il faut savoir puiser jusque dans nos
douleurs des raisons de résister, de tenir et la force de vaincre. Ce
qu’ils ont voulu nous prendre, ce qu’ils ont voulu tuer ou détruire,
c’est ce qui faisait pour l’avenir la force, pour le passé le charme et
la gloire de la France; nous n’existerions plus s’ils allaient jusqu’au
bout de leur dessein de haine. Cherchons dans la contemplation
rétrospective de nos victimes sacrifiées, de nouveaux motifs d’aimer
mieux notre patrie souffrante, nos morts qui se sont donnés à elle
pour son salut, nos vieilles pierres où les ancêtres mirent l’empreinte
du génie même de la race.
Je n’entreprends pas de dresser l’inventaire exact des ruines qu’z’/s
XXI. — 4“ PÉRIODE. 23