DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Du Bus, Charles: Deux aspects de l'art urbain
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24914#0405
« BEECHLAW », P U T T E N H A. M , PAR MM. FORSYTH ET M A U L E
DEUX ASPECTS DE L’ART URBAIN
En ces lieux où la Convention siégea, les Parisiens de la grande
guerre méditent, de nos jours, devant des projets d’archi-
tectes. Trois mois avant l’orage, les maîtres d’outre-Manche
nous exposaient leurs conceptions d’insulaires; et voici qu’en pleine
bataille, quand déjà le ciel semble s’éclaircir par endroits, le conti-
nent ravagé songe à réparer ses désastres. L’esprit compare et cherche
à conclure, ceci lui opposant cela; et, comme l’orateur sacré, le
curieux de ce qui fut, le prophète interrogeant l’avenir, répètent,
étonnés de changements probables : « Quel état, et quel état! »
Essayons, nous aussi, d’entrevoir ce qui vient, à la lueur d’un
passé encore vivant.
I. —- Architectures anglaises d’avant-guerre
Paul Sédille, jadis, étudia chez nous l’architecture anglaise de
son temps1. Ce novateur, notre Suger, venait d’édifier, boulevard
Haussmann, la première cathédrale française de l’àge mercantile :
les magasins du Printemps. On s’attendait, sans doute, à le recon-
naître, et son œuvre, dans son écrit. C’était compter sans l’acadé-
misme officiel et la tradition. L’admiration du technicien alla droit
aux gothiques de l’ère victorienne, à Pugin, aux dévots de la reine
Anne. Des clubs de Pall Mail et de la rue Saint-James, prétentieux
1. P. Sédiile, L'Architecture moderne en Angleterre (Gazette des Beaux-Arts,
1886, t. 1, p. 89 et 194; 1886, t. II, p. 89 et 441 ; 1887, t. 1, p. 273).
DEUX ASPECTS DE L’ART URBAIN
En ces lieux où la Convention siégea, les Parisiens de la grande
guerre méditent, de nos jours, devant des projets d’archi-
tectes. Trois mois avant l’orage, les maîtres d’outre-Manche
nous exposaient leurs conceptions d’insulaires; et voici qu’en pleine
bataille, quand déjà le ciel semble s’éclaircir par endroits, le conti-
nent ravagé songe à réparer ses désastres. L’esprit compare et cherche
à conclure, ceci lui opposant cela; et, comme l’orateur sacré, le
curieux de ce qui fut, le prophète interrogeant l’avenir, répètent,
étonnés de changements probables : « Quel état, et quel état! »
Essayons, nous aussi, d’entrevoir ce qui vient, à la lueur d’un
passé encore vivant.
I. —- Architectures anglaises d’avant-guerre
Paul Sédille, jadis, étudia chez nous l’architecture anglaise de
son temps1. Ce novateur, notre Suger, venait d’édifier, boulevard
Haussmann, la première cathédrale française de l’àge mercantile :
les magasins du Printemps. On s’attendait, sans doute, à le recon-
naître, et son œuvre, dans son écrit. C’était compter sans l’acadé-
misme officiel et la tradition. L’admiration du technicien alla droit
aux gothiques de l’ère victorienne, à Pugin, aux dévots de la reine
Anne. Des clubs de Pall Mail et de la rue Saint-James, prétentieux
1. P. Sédiile, L'Architecture moderne en Angleterre (Gazette des Beaux-Arts,
1886, t. 1, p. 89 et 194; 1886, t. II, p. 89 et 441 ; 1887, t. 1, p. 273).