Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 12.1886 (Teil 2)

DOI Heft:
Notre bibliothèque
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19706#0120

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
l'avis qu'elle fut faite pour Hippolyte Ier, fils d'Hercule.

L'examen fort étendu de la collection de majoliques
provenant en partie de Ferrare, en partie de l'Académie
royale des Beaux-Arts de Modène, est non moins conscien-
cieux et instructif.

C'est à Leonello d'Esté que revient l'honneur d'avoir

Marbre d'Alessandro Vittoria. {R. Galleria Estense, à Modène.)

recherché les antiques. Les premiers humanistes, les
savants, les lettrés les plus distingués furent successivement
attirés à Ferrare qui devint, au dire de Burckhardt, « la
première entre les cités modernes de l'Europe ».

Il faudrait pouvoir citer toutes les pages de M. Adoîfo
Venturi qui décrivent cette brillante période ; elles res-
pirent le plus noble enthousiasme.

Peu de marbres du Moyen-Age sont arrivés de Ferrare
à Modène ; une tête du Rédempteur arrête seule un instant
M. Venturi qui s'attache au contraire longuement, ainsi
qu'ils le méritent, aux nombreux bronzes et marbres de la
Renaissance.

Antonio Pollaiuolo, le Riccio, Guglielmo délia Porta,
Ascanio sont les maîtres auxquels il donne quelques-uns
des bronzes, laissant anonymes tous ceux qui ne lui pré-
sentent aucun caractère de certitude ou de probabilité, et
parmi ceux-ci une Tigresse d'une allure extraordinaire.

L'espace m'est ménagé ; je dois me contenter de signa-
ler parmi les marbres un Buste d'Hercule II et un socle
exécuté pour ce buste, socle avec figures accotées qui
soutiennent un bas-relief où est symbolisée la Patience.
L'auteur y reconnaît avec raison le faire d'Alessandro
Vittoria.

III

Modène, la nouvelle capitale de la maison d'Esté, ne
possédait pas les richesses artistiques de Ferrare; M. Ven-

turi le reconnaît en ajoutant cependant — et fort juste-
ment — que les trésors d'art n'y manquaient pas pour
peupler la Galerie et il passe rapidement en revue, sans
omettre aucun artiste de sérieuse valeur, tous ceux qui
avaient des titres incontestables à être recherchés. Il cite,
entre autres, les collectionneurs des œuvres du Corrège et
nous apprend que le maître peignit à Modène les deux ta-
bleaux dont s'enorgueillit aujourd'hui le Musée de Dresde.

Puis il retrace les physionomies de Don Cesare d'Esté,
de son fils Don Alfonso que la sollicitude paternelle avait
fait élever avec « tutta la rafjinate\\a » alors requise, et
du cardinal Alessandro d'Esté, trois passionnés de mer-
veilles artistiques qui attirèrent à leur cour toute une
pléiade de peintres ; ceux-ci défilent tour à tour devant
nous, esquissés chacun d'un trait bien personnel par la
plume alerte de notre auteur.

Je recommande tout particulièrement les portraits des
Peranda et le très intéressant récit de leurs relations avec
la cour de Modène.

On ne sera pas moins captivé par le dénombrement des
richesses dont s'accrut la Galerie à la mort du cardinal
Alessandro d'Esté, décédé à Tivoli le i3 mai 1624. Le
prélat qui, lui-même, dessinait fort bien, s'était formé un
précieux cabinet de dessins, objet de ses prédilections.

L'invasion de la décadence ù Modène, qui abandonna

Socle symbolisant la Patience.
Marbre d'Alessandro Vittoria. (R. Galleria Esteiise, à Modène.)

dès lors toute influence ferraraise, résulta promptement de
la domination triomphante des Carrache à Bologne. On ne
jura plus, hélas ! que par eux, par le Guide, par le Guer-
chin, par toute leur queue, et Dieu sait si elle abondait en
peintres selon la formule, en artistes qui remplaçaient
l'originalité par la banalité de procédés d'école !

Paul L e r oi .

(La fin prochainement.)
 
Annotationen