une burette en cristal de roche, montée en vermeil, donnée par le colonel Daugny ; une char-
mante broca en porcelaine des Médicis, une figure équestre de Louis XIII, de la suite de Palissy,
et enfin la collection Davillier, comprenant près de quatre cents pièces, rien que pour les objets
d'art, voilà le bilan de l'année 1885. Sans doute le Louvre ne reçoit pas tous les ans des collec-
tions semblables, mais ne ferait-il un pareil héritage que tous les dix ou quinze ans, il est
probable que peu de musées étrangers pourraient soutenir la concurrence. Car, il ne faut pas
l'oublier, Paris est la capitale des amateurs, et d'une catégorie d'amateurs tout à fait particulière :
les amateurs qui donnent. J'ai tout lieu de croire que la race n'en est pas près de s'éteindre. Du
moins, est-ce un peu avec leur complicité que le Louvre pouvait, encore tout dernièrement, à la
Madone en marbre, par NinoPisano. ,
(Église de Santa Maria délia Spina, à Pise.) — Dessin de Charles e. Wilson.
vente de la collection Ch. Stein, acquérir à des prix des plus modestes quelques pièces qui
auraient fait le bonheur de plusieurs d'entre eux. Je n'ai pas qualité pour les en remercier ici
autrement qu'en mon nom personnel. .
Voilà en résumé le tableau d'un département du Musée du Louvre pendant quinze ans. Ce
n'est point mon rôle d'y introduire un mot de blâme, ni de terminer par un panégyrique. Au
lecteur de juger si, étant donné les ressources dont on dispose, le résultat n'est pas supérieur à
ce que l'on pouvait attendre. Pour moi, je le crois. Et je crois aussi que, dès aujourd'hui, l'on a
entre les mains les principaux éléments d'une refonte complète des salles contenant les objets
d'art, beaucoup trop étroites maintenant et dont l'arrangement est d'ailleurs bien mesquin, et
aussi des salles de sculpture de la Renaissance et du Moyen-Age.
Emile Molinier,
Attaché au Musée du Louvre.
I
mante broca en porcelaine des Médicis, une figure équestre de Louis XIII, de la suite de Palissy,
et enfin la collection Davillier, comprenant près de quatre cents pièces, rien que pour les objets
d'art, voilà le bilan de l'année 1885. Sans doute le Louvre ne reçoit pas tous les ans des collec-
tions semblables, mais ne ferait-il un pareil héritage que tous les dix ou quinze ans, il est
probable que peu de musées étrangers pourraient soutenir la concurrence. Car, il ne faut pas
l'oublier, Paris est la capitale des amateurs, et d'une catégorie d'amateurs tout à fait particulière :
les amateurs qui donnent. J'ai tout lieu de croire que la race n'en est pas près de s'éteindre. Du
moins, est-ce un peu avec leur complicité que le Louvre pouvait, encore tout dernièrement, à la
Madone en marbre, par NinoPisano. ,
(Église de Santa Maria délia Spina, à Pise.) — Dessin de Charles e. Wilson.
vente de la collection Ch. Stein, acquérir à des prix des plus modestes quelques pièces qui
auraient fait le bonheur de plusieurs d'entre eux. Je n'ai pas qualité pour les en remercier ici
autrement qu'en mon nom personnel. .
Voilà en résumé le tableau d'un département du Musée du Louvre pendant quinze ans. Ce
n'est point mon rôle d'y introduire un mot de blâme, ni de terminer par un panégyrique. Au
lecteur de juger si, étant donné les ressources dont on dispose, le résultat n'est pas supérieur à
ce que l'on pouvait attendre. Pour moi, je le crois. Et je crois aussi que, dès aujourd'hui, l'on a
entre les mains les principaux éléments d'une refonte complète des salles contenant les objets
d'art, beaucoup trop étroites maintenant et dont l'arrangement est d'ailleurs bien mesquin, et
aussi des salles de sculpture de la Renaissance et du Moyen-Age.
Emile Molinier,
Attaché au Musée du Louvre.
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