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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Bessières, Marc: Le musée Frédéric Spitzer et son catalogue, VIII
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Lafond, Paul: La statue d'Henri IV de Francheville au Château de Pau
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0168

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LA STATUE D'HENRI IV DE FRANCHEVILLE AU CHATEAU DE PAU.

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il faut savoir lui poser des questions. On est forcé d’avouer
que, jusqu’ici, les groupes dits de Myrina ont fort bien,
sauf un très petit nombre dont la fausseté sautait aux
yeux des amateurs les plus novices, fort bien répondu à
toutes les questions que leur ont posées les plus impi-
toyables des examinateurs; point de fautes contre les
règles de l’iconographie, du costume, etc., etc. Décidé-
ment, voilà des prévenus
bien difficiles à convaincre
de culpabilité. A la fin, on
s’est lassé de ces querelles,
mais la question n’est point
vidée, et ce que l’on a dit
pour les terres cuites de
Tanagra, on le redit pour
les terres cuites de Myrina :
ce sont des œuvres d’un
mauvais goût achevé et,
ne pouvant trouver les
faussaires, on s’en prend à
ces pauvres Grecs morts
depuis deux mille ans et
qui n’en peuvent mais.

Décidément, ils vont en-
core tomber d’un cran dans l’estime publique.

A ceux qui tiennent ce langage nous dirons : allez voir
Y Enlèvement de Ganymède, la Junon dans un bige de
paons, la Vénus traînée par des tritons, les Noces de Pan
et de Selene, de la collection Spitzer. S’il existe en Italie
ou n’importe où un sculpteur capable d’imaginer et de
modeler ces petits chefs-d’œuvre, nous demandons à
grands cris qu’on le fasse sortir de sa retraite; obscur et

anonyme aujourd’hui, il ne lui faudra pas longtemps pour
se faire entre nos artistes une belle place au soleil. Réjouis-
sons-nous au lieu de gémir, car l’art grec vient de renaître
de ses cendres.

A côté des terres cuites aux chaudes couleurs, voici de
charmants exemplaires en bronze de la Vénus de Syrie,
images destinées à des sanctuaires privés, qui donnent

des variantes très jolies
d’un type consacré ; voici
maintenant un miroir
bien connu, Persée cheq
les Grées. Le héros vient
d’enlever aux sœurs des
Gorgones l’œil et la dent
qu’elles possèdent en com-
mun, et en échange de la
restitution de ces objets
on ne peut plus précieux,
ces gracieuses personnes
vont faire connaître à Per-
sée le secret dont il a be-
soin pour réussir dans son
expédition contre les Gor-
gones.

Voilà pour l’art proprement grec.

La grande ciste latine de Palestrina, dont les dessins
se rapprochent tant des vases athéniens du ve siècle, est un
exemple superbe de l’art italien, qui clôt dignement, avec
quelques beaux verres antiques, le premier chapitre du
catalogue monumental dont M. Spitzer a doté sa collec-
tion.

(A suivre.) MaRC BeSSIERES.

LA STATUE

D’HENRI IV DE FRANCHEVILLE

AU CHATEAU DE PAU

Jean de Bologne, né dans les Flandres, à Douai,
en 1524, peut être considéré comme un sculpteur italien,
car il passa la plus grande partie de sa vie dans la pénin-
sule et suivit les leçons de maîtres italiens. Il est l’auteur
de la célèbre statue équestre d’Henri IV, élevée sur le
Pont-Neuf en 1614 et renversée le 1 r août 1792. Pour ce
travail énorme, il dut s’entourer de collaborateurs, parmi
lesquels on cite particulièrement Francheville. Pierre
Tacca l’aida pour le cheval; Francheville exécuta, avec le
concours de Tremblay et de Bordone, dit-on, quoique la
chose ne soit pas certaine, les quatre figures d’esclaves
qui entouraient le piédestal. Ces quatre figures sont pla-
cées aujourd’hui dans la salle de la Sculpture française du
Musée du Louvre.

La statue équestre d’Henri IV, plus généralement con-
nue sous la dénomination du Cheval de bronze, était une
œuvre colossale pour l’époque, la première de cette impor-
tance fondue en France. Elle avait demandé sept ans de
labeurs non interrompus. Des sculpteurs qui y avaient
travaillé, Francheville seul assista à son inauguration ;

Jean de Bologne était mort en 1608 et le monument, com-
mencé en 1604, ne fut achevé qu’en 161 1.

Ainsi que Jean de Bologne, son maître, Francheville
ou Francoville, né à Cambrai en 048, était originaire
des Flandres et, malgré cela, peut être considéré égale-
ment comme un artiste italien. Il passa, en effet, une
grande partie de sa vie en Italie, et même changea la dési-
nence de son nom afin de lui donner une tournure plus
locale ; au delà des Alpes, il s’appela Francavilla. Après
avoir résidé longtemps à Pise, il se fixa ensuite à Flo-
rence ; il fut même nommé membre de l’Académie de
sculpture de cette dernière ville. Enfin, rappelé par
Henri IV, qui le nomma sculpteur du roi, il revint en
France où il resta jusqu’à sa mort.

En plus des quatre captifs dont nous venons de parler
ci-dessus, le Louvre possède de lui encore deux groupes :
le Temps enlevant la Vérité et David vainqueur de
Goliath.

Il existe au château de Pau une œuvre de Francheville
des plus intéressantes, c’est une statue d’Henri IV.
 
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