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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Méreu, Honoré: Le dôme d'Orvieto, [XII]=Fin
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0213

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LE DOME D’ORVIETO.

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embarcation à grands coups de rames, poursuit imperturbablement sa tâche avec un sourire
cynique. La pensée de représenter l’enfer catholique, d’après la légende païenne, et de faire
paraître au lieu de damnation le personnage mythologique de Caron, a sans doute été inspirée à
Signorelli par la lecture de Dante, qui avait fait ce choix parce qu’il se prête davantage aux
développements poétiques, aux inventions grandioses et aux descriptions pittoresques. L’enfer
païen est à coup sûr plus pictural que le nôtre, et le talent d’un artiste peut certainement
s'exercer avec plus d’éclat à représenter tous les genres de supplices au milieu d’un vaste
paysage qu'à montrer un incendie où grille l'humanité déchue. Même dans leur manière d’être
superstitieux, Virgile et ses coreligionnaires nous étaient supérieurs.

Fragment du chœur du Dôme d’Orvieto.
Dessin de S. Hugard.

De l’autre côté de l’arcade de la fenêtre, commence le tableau des élus, dont la scène prin-
cipale occupe le panneau suivant qui fait face à celui des Damnés et se trouve par conséquent à
côté de celui de l’Antéchrist.

Ce dernier tableau prouve une fois de plus qu’il est difficile à un artiste qui n’est pas mira-
culeusement doué d’exceller en tous les genres. Dès qu’il aborde le style pathétique, Signorelli
hésite, tâtonne et tombe au-dessous de lui-même. Il est toujours sûr de sa main, le dessin ne
cesse pas d’être impeccable, mais l'expression manque à ses types qui ne sont heureux que d'une
manière un peu niaise et guindée. Ceux qui sont réussis, les hommes surtout, semblent se
retrouver là comme par hasard, et se montrent plus préoccupés de faire pompe de leur robuste
 
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