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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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Méreu, Honoré: Le dôme d'Orvieto, [XII]=Fin
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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0215

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LE DOME D’ORVIETO

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du chœur, Signorelli a peint en grisaille une série de médaillons qui font le plus grand honneur
à sa science littéraire et historique et qui prouvent que le commerce de Dante ne l’avait pas
empêché de frayer assidûment avec les maîtres de l’antiquité. Chacun de ces médaillons se
rapporte à un sujet classique, et, quoiqu'ils soient exécutés à la hâte, on y découvre, pour peu
qu'on s’amuse à les regarder de près, des beautés et des mérites égaux à ceux qui rendent
admirables les autres grandes peintures de la chapelle. Dans l'un de ces médaillons, on voit le
portrait d’Empédocle, philosophe d’Agrigente, qui croyait à la métempsycose, aux combinaisons
moléculaires des corps et des nombres, et qui professait qu’après être tombé dans le chaos le

Le Jugement dernier.

Fragment de la fresque de Luca Signorelli. (Dôme d’Orvieto.) — Dessin de L. Le Riverend.

monde se reproduirait. Le philosophe a les yeux tournés vers le tableau de la Fin du Monde et
témoigne la satisfaction de voir que ses croyances commencent à se vérifier. Viennent ensuite
les portraits d'Homère, de Dante, de Virgile, d’Ovide, d'Horace, de Lucain, et chacun de ces
médaillons est entouré de croquis se rapportant aux œuvres ou à la vie des poètes. Les scènes
principales de l’Iliade, de la Divine Comédie et de l’Enéide sont retracées ici avec un sans-façon
d autant plus remarquable que nous sommes, ne l’oublions pas, dans la chapelle de la Madone
de Saint-Brice. Quand Signorelli dessinait, le paganisme était déjà triomphant et les murs des
temples chrétiens servaient à faire renaître les légendes homériques et virgiliennes.

Signorelli n’était pas positivement un inventeur ; il avait beaucoup appris de son maître,
Piero délia Francesca, qui, dans son atelier de Borgo San Sepolcro, avait poussé déjà très loin
 
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