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Méreu, Honoré: Le dôme d'Orvieto, [XII]=Fin
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0219
LE DOME D’ORVIETO.
191
Au xve siècle, la tendance à traiter les artistes avec moins de parcimonie commence à
s'affirmer. Pietro Guido da Firenze, qui continue les travaux du baptistère, reçoit i3e florins par
an; Sano di Matteo ne touche que 120 florins, mais il a en plus le logement, pour lui et pour
sa famille, la liberté de porter des armes pour sa propre défense et le droit de s'absenter pendant
quinze jours une fois par an. Domenico de Niccolô, de Sienne, sculpteur en marbre et en bois,
ne consentit à venir que lorsqu'il eut obtenu des appointements de 200 florins par an; il est vrai
que c’était un artiste de haut rang. C'est lui qui a exécuté, d'après le dessin de Taddeo Bartoli,
le choeur de la chapelle au palais public de Sienne, ainsi qu’un certain nombre des sujets gravés
qui ornent le pavé du Dôme de Sienne, entre autres la scène du Triomphe de David. Gentile da
Fabriano ne put obtenir que 106 livres et 4 sous pour sa Madone.
Chœur des Apôtres.
Fresque de Luca Signorelli, exécutée d’après le dessin de Fra Angelico da Fiesole. (Dôme d’Orvieto.) — Dessin de L. Le]Riverend.
Je ne veux pas pousser plus loin cette nomenclature, qui est cependant intéressante pour
ceux qui désirent se rendre compte de la condition sociale des artistes à l’époque où l’art
commençait à fleurir et à jouer un rôle prépondérant dans la vie publique italienne. Je me
bornerai maintenant à parler des récompenses pécuniaires, honneurs et avantages de toute sorte
accordés ensuite aux artistes en renom qui ont été appelés à contribuer à la décoration de la
cathédrale d’Orvieto.
Au mois de juin 1358 on songea à faire venir Andrea Orcagna, qui travaillait alors à Or San
Michèle. Il lui fut alloué un traitement de 3oo florins par an, et il reçut en arrivant un accueil
très flatteur. On lui offrit un banquet auquel assistaient les dignitaires et les notabilités artis-
tiques d’Orvieto. Le banquet coûta un florin d’argent.
On ne sait pas au juste quel prix fut convenu avec Donatello pour le saint Jean-Baptiste en
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Au xve siècle, la tendance à traiter les artistes avec moins de parcimonie commence à
s'affirmer. Pietro Guido da Firenze, qui continue les travaux du baptistère, reçoit i3e florins par
an; Sano di Matteo ne touche que 120 florins, mais il a en plus le logement, pour lui et pour
sa famille, la liberté de porter des armes pour sa propre défense et le droit de s'absenter pendant
quinze jours une fois par an. Domenico de Niccolô, de Sienne, sculpteur en marbre et en bois,
ne consentit à venir que lorsqu'il eut obtenu des appointements de 200 florins par an; il est vrai
que c’était un artiste de haut rang. C'est lui qui a exécuté, d'après le dessin de Taddeo Bartoli,
le choeur de la chapelle au palais public de Sienne, ainsi qu’un certain nombre des sujets gravés
qui ornent le pavé du Dôme de Sienne, entre autres la scène du Triomphe de David. Gentile da
Fabriano ne put obtenir que 106 livres et 4 sous pour sa Madone.
Chœur des Apôtres.
Fresque de Luca Signorelli, exécutée d’après le dessin de Fra Angelico da Fiesole. (Dôme d’Orvieto.) — Dessin de L. Le]Riverend.
Je ne veux pas pousser plus loin cette nomenclature, qui est cependant intéressante pour
ceux qui désirent se rendre compte de la condition sociale des artistes à l’époque où l’art
commençait à fleurir et à jouer un rôle prépondérant dans la vie publique italienne. Je me
bornerai maintenant à parler des récompenses pécuniaires, honneurs et avantages de toute sorte
accordés ensuite aux artistes en renom qui ont été appelés à contribuer à la décoration de la
cathédrale d’Orvieto.
Au mois de juin 1358 on songea à faire venir Andrea Orcagna, qui travaillait alors à Or San
Michèle. Il lui fut alloué un traitement de 3oo florins par an, et il reçut en arrivant un accueil
très flatteur. On lui offrit un banquet auquel assistaient les dignitaires et les notabilités artis-
tiques d’Orvieto. Le banquet coûta un florin d’argent.
On ne sait pas au juste quel prix fut convenu avec Donatello pour le saint Jean-Baptiste en