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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0223

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aura-t-il des imitateurs? Espérons-le; il faudrait que des
jeunes se missent courageusement à la besogne et nous
donnent enfin un tableau un peu complet de ce Bas-
Empire si mal connu, dont tout le monde parle néan-
moins, exactement comme si tous les problèmes le con-
cernant étaient résolus.

Mais ce n’est point des campagnes victorieuses de
Nicéphore, ni des intrigues de la cour de Byzance que
nous voulons entretenir les lecteurs de l’Art; s’ils nous en

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croient, ils iront tout droit au livre de M. Schlumberger
pour y lire l’histoire de ce bonhomme, de ce vieux guer-
rier vieilli sous le harnais, pas plus scrupuleux que ses
contemporains au demeurant, un usurpateur en somme,
enjôlé et câliné par une drôlesse de première force, au
point d’oublier, lui qui couchait roulé dans le vêtement
d’un saint, ses devoirs religieux. Toute chose a son côté
comique, et ce barbon auquel le patriarche, le jour de son
mariage, joue des tours pendables, sans quelle Basileus,

L’Empereur Romain Diogène et l’Impératrice Eudoxie couronnés par le Christ.

Ivoire byzantin conservé au Cabinet des Médailles de France. (Gravure extraite de : Un Empereur byzantin aie Xe siècle. Nicéphore Phocas.)

qui ronge son frein, n’ose souffler mot de peur de froisser
des pratiques religieuses poussées à l’absurde, est ma foi
un personnage fort réjouissant. Veuf, il s’est remarié : d’un
an il ne communiera pas ; il est, au point de vue spirituel,
le compère de Théophano, donc son mariage est nul.
Heureusement que la finasserie byzantine va le tirer de ce
mauvais pas et que les évêques, rassemblés sur-le-champ
par le roi des rois qui commence à perdre patience, vont
déclarer que la constitution sous laquelle il tombe ne vaut
rien : elle est le fait d’un empereur iconoclaste. Nicéphore
pourra donc, sans être excommunié par cet affreux trouble-
tête de patriarche, s'unir à Théophano et couler des jours

heureux jusqu’au moment où sa femme le fera assommer.
C’est une opérette qui finit par un drame.

Mais ce n’est point de tout cela que l’on peut parler
ici. A côté de son intérêt historique, le livre de M. Schlum-
berger en a un autre qui nous intéresse plus particulière-
ment. Il y a longtemps qu’on a eu l’occasion de réunir en
un volume tant de monuments de l’art byzantin, et c’est
dommage. D’abord, parce que cet art est trop décrié;
ensuite, parce que sa connaissance complète serait très
utile pour l’étude du nôtre pendant les premiers siècles du
Moyen-Age.

Ce que l’on a émis de théories plus ou moins justes
 
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