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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 16.1890 (Teil 2)

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https://doi.org/10.11588/diglit.25870#0301

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268

L’ART.

du i5 décembre de la Revue des Deux-Mondes, un travail
absolument magistral de M. Émile Michel; il y traite des
Tableaux de Corporations militaires en Hollande. Je sais
peu d’enseignement plus fécond que ces pages si savantes
dans leur vif attrait d’une indéniable actualité pour les
artistes de valeur, ceux aux yeux desquels la pensée doit
guider les habiletés de la main.

Les artistes vraiment dignes d’un tel nom, qui ne
devrait caractériser qu’une élite, se rendent depuis long-
temps parfaitement compte de la désastreuse influence
exercée par la folie de l’impressionnisme, du luminisme,
voire du japonisme et de quelques autres barbarismes non
moins ineptes. Les artistes qui n’appartiennent pas au
vulgum pecus savent que toutes ces sottes inventions —
ceci n’est nullement à l’adresse des artistes du Japon —
n’ont pour les prôner que l’inguérissable ignorance des im-
puissants incapables de rien produire de viable, mais très
adroits à tabler perpétuellement sur l’inépuisable badau-
derie humaine. En art, comme en toutes choses, rien
n’existe qui ne soit basé sur le savoir; aussi l’école de la
pure tache, ainsi que toutes les insanités de même acabit,
est-elle tout uniment la négation même de l’art dont les
réels fervents admirent et étudient une foule de maîtres
pour qui tout ce qui touche au jeu de la lumière, pour
qui les questions soit de plein air, soit de clair-obscur
n’ont point eu de secrets. Les Hollandais suffisent à le

démontrer, et, parmi eux, Van der Meer de Delft1, ce pro-
digieux magicien du pinceau, ne constitue-t-il pas à lui
seul un argument sans réplique ?

Ce que la démocratie a fait de l’art hollandais pourquoi
ne le réaliserait-elle pas aujourd’hui en France? Qu’un
maître tel qu’Elie Delaunay, qui se délasse de ses grandes
conceptions décoratives en peignant le portrait, lise
attentivement cette belle étude de M. Émile Michel dont
la Revue des Deux-Mondes a eu la bonne fortune d’offrir
la primeur à ses abonnés, et je serais très surpris si elle
ne le mettait pas en goût de tixer sur la toile, ainsi que le
firent si glorieusement Frans Hais, Rembrandt et leurs
principaux disciples, l’une ou l’autre réunion de ministres,
d’administrateurs, d’officiers, de membres du clergé, etc.
Ce serait de l’histoire et de la meilleure au gré de la posté-
rité. L'exemple venant d’un tel maître ne tarderait pas à
trouver de sérieux imitateurs.

P. L.

r. Une publication fort remarquable éditée à Vienne et dont
l’Art rendra prochainement compte a reproduit en photogravure un
chef-d’œuvre de Van der Meer de Delft, le plus précieux joyau de la
précieuse galerie du comte de Czernin dont tout visiteur de la capi-
tale de l’empire d’Autriche fait le pèlerinage. Nous sommes heureux
d’avoir été autorisés à publier l'excellente photogravure de l’Artiste
dans son atelier.

(Note des éditeurs.)

NOS CONCOURS

C’est le cas ou jamais de rééditer un vieux cliché : le combat finit faute de combattants.

Nos lecteurs se rappelleront qu’à la page i3o du tome Ier de cette année nous avons
annoncé aux artistes dessinateurs et graveurs que nous ouvrions, dans des conditions très libé-
rales pour eux, trois concours ; le premier pour une eau-forte originale ; le second pour une
eau-forte d’après un maître ancien ou moderne ; le troisième pour un titre destiné au présent
volume.

Nous n'avons pas eu à convoquer le jury qui, ainsi que nous l’avions annoncé, était composé
des artistes les plus éminents. Il paraît qu’il est absolument inutile de s’imposer des sacrifices
pour les artistes qui semblent s’être fait une loi de la plus singulière apathie. Pour le premier
et le troisième concours aucun concurrent n'a daigné se présenter; un seul, M. Quarante a
envoyé, pour le second, une planche d’après le tableau de Chaplin exposé au Musée du Luxem-
bourg.

On conçoit qu’en présence d'un semblable effort, nous ne soyons pas saisi d’une recon-
naissance sans borne. Les graveurs ont tous probablement fait un héritage, puisqu’ils refusent
aussi allègrement les avances qui leur sont ainsi faites. Nous souhaitons de tout cœur que
notre supposition se réalise et nous prenons gaillardement notre parti de cette abstention en
masse. Pour une fois, nous ferons des économies.

La planche de M. Quarante paraîtra prochainement dans Y Art.

Le Gérant : É. MÉNARD.
 
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