DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Huot, Paul: Rapport sur l'ancienne cloche de Lauttenbach
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0228
RAPPORT
SUR L’ANCIENNE CLOCHE DE LAUTTENBACH
(XV“ SIECLE)
DETRUITE EN 1863.
«Messieurs,
«Une des plus interessantes vallees du Haut-Rhin est, sans contredit,
celle de Guebwiller, non-seulement au point de vue pittoresque, mais
encore, mais surtout au point de vue archeologique; lä s’elevent, en effet,
separes par une faible distance, trois edifices qui ont entre eux une sorte
de parente et presentent trois spccimen de Farchiteeture romane dont les
vestiges ne sont pas nombreux en Alsace; vous avez dejä nomme les eglises
de Murbach, de Guebwiller et de Lauttenbach. Les deux premieres sont
bien connues; la troisieme Fest moins; eile a ete remaniee ä diverses
epoques et reste bien loin de ses deux ainees; cependant eile offre un de-
tail fort curieux et que Fon chercherait vainement chez ces dernieres; au
lieu du Narthex qui precede les trois portails occidentaux de Guebwiller,
eile possede un veritable portique Supporte par des colonnes, comme les
anciennes basiliques romaines appropriees au culte lors du triomphe du
christianisme. Son clocher a ete reconstruit Fannee derniere aux frais de
la commune et dans le style de Fedifice primitif.
«Dans ce clocher existait une cloche du quinzieme siede, si bien faussee
par Fusage ou par quelque accident, que non-seulement eile etait devenue
incapable de figurer dans aucune sonnerie, mais que, meme isolee, eile
donnait une note plus que douteuse; la fabrique, desirant que son nou-
veau clocher put charmer Foreille en meme temps que le regard, fit mar-
che pour une nouvelle sonnerie, sous la condition que le fondeur repren-
drait, en deduction du prix, cette ancienne cloche qui ne pesait pas moins
de 750 kilogrammes.
«G’est toujours une chose regrettable que la destruclion d’une cloche
du moyen äge. On en a tant fondu pour en faire des gros sous qui, de-
monetises ä leur tour, ont apporte leur contingent ä nos canons rayes ou
autres, quil est bien ä desirer que Fon conserve, autant que possible,
celles qui subsistent encore.
«Ces anciennes cloches, en effet, sont ordinairement decorees d’orne-
ments interessants au point de vue de l’art, d’inscriptions qui mentionnent
SUR L’ANCIENNE CLOCHE DE LAUTTENBACH
(XV“ SIECLE)
DETRUITE EN 1863.
«Messieurs,
«Une des plus interessantes vallees du Haut-Rhin est, sans contredit,
celle de Guebwiller, non-seulement au point de vue pittoresque, mais
encore, mais surtout au point de vue archeologique; lä s’elevent, en effet,
separes par une faible distance, trois edifices qui ont entre eux une sorte
de parente et presentent trois spccimen de Farchiteeture romane dont les
vestiges ne sont pas nombreux en Alsace; vous avez dejä nomme les eglises
de Murbach, de Guebwiller et de Lauttenbach. Les deux premieres sont
bien connues; la troisieme Fest moins; eile a ete remaniee ä diverses
epoques et reste bien loin de ses deux ainees; cependant eile offre un de-
tail fort curieux et que Fon chercherait vainement chez ces dernieres; au
lieu du Narthex qui precede les trois portails occidentaux de Guebwiller,
eile possede un veritable portique Supporte par des colonnes, comme les
anciennes basiliques romaines appropriees au culte lors du triomphe du
christianisme. Son clocher a ete reconstruit Fannee derniere aux frais de
la commune et dans le style de Fedifice primitif.
«Dans ce clocher existait une cloche du quinzieme siede, si bien faussee
par Fusage ou par quelque accident, que non-seulement eile etait devenue
incapable de figurer dans aucune sonnerie, mais que, meme isolee, eile
donnait une note plus que douteuse; la fabrique, desirant que son nou-
veau clocher put charmer Foreille en meme temps que le regard, fit mar-
che pour une nouvelle sonnerie, sous la condition que le fondeur repren-
drait, en deduction du prix, cette ancienne cloche qui ne pesait pas moins
de 750 kilogrammes.
«G’est toujours une chose regrettable que la destruclion d’une cloche
du moyen äge. On en a tant fondu pour en faire des gros sous qui, de-
monetises ä leur tour, ont apporte leur contingent ä nos canons rayes ou
autres, quil est bien ä desirer que Fon conserve, autant que possible,
celles qui subsistent encore.
«Ces anciennes cloches, en effet, sont ordinairement decorees d’orne-
ments interessants au point de vue de l’art, d’inscriptions qui mentionnent