DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Gyss, Joseph: Le château impérial des Hohenstauffen a Obernai
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0336
LE CHATEAU IMPERIAL DES HOHENSTAUFFEN
A OBERNAI.
Sur la limite qui separe la ville du faubourg se trouve uu assez vaste
emplacement, recouvert de debris de murs anciens d’une epaisseur re-
marquable servant de base ou d’appui ä des constructions modernes. La
se trouve aussi un ancien bätiment communal, dans lequel la tradition
locale place le berceau de sainte Odile, et qui de nos jours encore est
connu sous le nom de Burg. C’est sur cet emplacement que s’elevait le
chäteau imperial des Hohenstauffen, dont l’existence est constatee par les
diplömes imperiaux qui en sont dates, par les fiefs castrensiens qui en re-
levaient, et enfin par la date de sa destruction, laquelle coincide avec les
graves evenements qui amenerent la chute de la maison de Souabe.
Quoique nous n’ayons aucun renseignement positif sur l’origine de
ce chäteau, il n’est cependant pas difficile de nous rendre compte de
cette origine, si nous suivons les indications qui nous sont fournies
par les documents contemporains. G’est que Fepoque, ä laquelle ce
chäteau fait son apparition, est celle dans laquelle s’effectua Fusurpation
des domaines de l’abbaye de Hohenbourg par le duc Frederic le Borgne.
Nous apprenons en effet, par un titre contemporain, que « le duc
«Frederic, pere de Fempereur Frederic (Barberousse), envahit le domaine
« de Feglise de Hohenbourg et y porla la perturbation », et que cette mai-
son religieuse «resta dans un etat voisin de la ruine jusqu’au temps de
«son fils Fempereur Frederic, qui repara Finiquite de son pere, en re-
«mettantle monastere en bon etat1». G’est dans cette perturbation vio-
lente, que Fabbaye de Hohenbourg perdit son plus riche domaine. Ehen-
heim (Obernai) echappa ä la juridiction abbatiale de Hohenbourg, pour
passer sous la juridiction ducale des Hohenstauffen et se convertir plus
1. «No bis veridicä assertione relatum est, qualiter Fredericus dux, pater Frederici
imperatoris, ecclesiam que dicitur Hohenburc.... per indiscretam rerum invasionem
disturbaverit, et usque ad tempus filii sai Frederici imperatoris, pene destructam
reliquerit,» Bulle du pape Lucius III accordee en 1185 ä la prevöte de Truttenliausen.
Schoeplliii, Alsat. diplom., n° 335.
A OBERNAI.
Sur la limite qui separe la ville du faubourg se trouve uu assez vaste
emplacement, recouvert de debris de murs anciens d’une epaisseur re-
marquable servant de base ou d’appui ä des constructions modernes. La
se trouve aussi un ancien bätiment communal, dans lequel la tradition
locale place le berceau de sainte Odile, et qui de nos jours encore est
connu sous le nom de Burg. C’est sur cet emplacement que s’elevait le
chäteau imperial des Hohenstauffen, dont l’existence est constatee par les
diplömes imperiaux qui en sont dates, par les fiefs castrensiens qui en re-
levaient, et enfin par la date de sa destruction, laquelle coincide avec les
graves evenements qui amenerent la chute de la maison de Souabe.
Quoique nous n’ayons aucun renseignement positif sur l’origine de
ce chäteau, il n’est cependant pas difficile de nous rendre compte de
cette origine, si nous suivons les indications qui nous sont fournies
par les documents contemporains. G’est que Fepoque, ä laquelle ce
chäteau fait son apparition, est celle dans laquelle s’effectua Fusurpation
des domaines de l’abbaye de Hohenbourg par le duc Frederic le Borgne.
Nous apprenons en effet, par un titre contemporain, que « le duc
«Frederic, pere de Fempereur Frederic (Barberousse), envahit le domaine
« de Feglise de Hohenbourg et y porla la perturbation », et que cette mai-
son religieuse «resta dans un etat voisin de la ruine jusqu’au temps de
«son fils Fempereur Frederic, qui repara Finiquite de son pere, en re-
«mettantle monastere en bon etat1». G’est dans cette perturbation vio-
lente, que Fabbaye de Hohenbourg perdit son plus riche domaine. Ehen-
heim (Obernai) echappa ä la juridiction abbatiale de Hohenbourg, pour
passer sous la juridiction ducale des Hohenstauffen et se convertir plus
1. «No bis veridicä assertione relatum est, qualiter Fredericus dux, pater Frederici
imperatoris, ecclesiam que dicitur Hohenburc.... per indiscretam rerum invasionem
disturbaverit, et usque ad tempus filii sai Frederici imperatoris, pene destructam
reliquerit,» Bulle du pape Lucius III accordee en 1185 ä la prevöte de Truttenliausen.
Schoeplliii, Alsat. diplom., n° 335.