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Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 3.1864-1865

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[Mémoires]
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Huot, Paul: Frédéric II et ses fils en Alsace
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https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0324

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FREDERIC II ET SES FILS

EN ALSACE.

Une des plus grandes et des plus etranges figures du treizieme siede
est, ä coup sür, celle de l’empereur Frederic II.

Sa naissance comme sa mort furent accompagnees de circonstances
myslerieuses auxquelles le temps et les passions ont donne un caractere
legendaire. Sa mere ägee de quarante ans et longtemps sterile, surprise
par les douleurs de Fenfantement au milieu d’un voyage, lui donna le
jour dans une miserable bourgade de la marche d’Ancöne. En vain
soumit-elle sa pudeur aux blessantes necessites que la politique impose
en pareil cas aux femmes et filles de souverain, en vain, malgre la ri-
gueur de la saison (26 decembre 1194) sa couche fut-eile dressee au
milieu de la place d’Iesi, sous un pavillon oü la foule fut adinise, en vain
quinze prelats, tant eveques que cardinaux, furent-ils les temoins authen-
tiques de sa delivrance, Frederic, comme le fondateur de la seconde race
des rois de France, n’en passa pas moins, parmi ses ennemis, pour un
enfant suppose, pour le fils d’un boucher.

Ce fut egalement au milieu d’un voyage, en se rendant de Foggio ä
Lucera, qu’il fut oblige de s’arreter dans un lieu isole, au chäteau de Fio-
rentino, oü il expira le 13 decembre 1250, sans autre temoin de sa mort
que les gens de sa suite; aussi Fimagination populaire eut-elle peine ä
admettre qu’un prince qui avait tant et si longtemps occupe la renommee,
eüt si obscurement quitte le monde encore plein de son nom. En Italie
comme en Allemagne divers imposteurs usurperent ce nom et trouverent
de nombreux partisans. Sept ans apres sa mort, dans un acte notarie eite
par M. Bonaini dans ses notes sur Roncioni, on trouve cette singuliere
condition de payement: cum constiterit, vel notorium fuerit imperatorem
Frederigum qui mortuus esse dicitur, vivum esse.

Quant ä sa vie, on peut le dire de lui plus que d’aucun autre, si les
princes savent rarement la verite, on la sait encore moins en ce qui les
 
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