DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Heitz, Friedrich Carl: Ancienne gravure représentant la cathédrale et l'horloge astronomique de Strasbourg
DOI Artikel:Nanton, Sabourin: L'abbaye de Saint-Apollinaire
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0248
L’ABBAYE BE SAINT-APOLLINAIBE.
A peu de distance de Folgensbourg, village situe ä 12 kilometres de Bäle,
sur une eminence, d’oü Fon jouit d’une vue magnifiqae et tres-eten-
due, sur la jonction des roules du Doubs ä Bäle et de Moulins ä Bäle, lieu
dont le nora reveille le Souvenir des longs commentaires que plusieurs
auteurs ont faits sur le point oü peutavoir eie livree la bataille entre Arioviste
et Jules Cesar, il existe une portion de sol assez considerable, une plaine
solitaire, qu’une ceinture de forets environne de tous cötes d’ombre et de
silence; cä et lä on rencontre sous Fherbe quelques pierres moussues,
quelques informes vestiges de materiaux de construction.
C’est qu’il y a sept cent vingt ans, ä eette place, s’elevait le prieure de
Saint-Apollinaire, dans Fanden decanat du Leymentbal du diocese de Bäle.
Ge prieure existait dejä en 1144, comme le prouve une bulle du pape
Lucius II de eette date, qui confirme ses possessions et affranchit ses pro-
pres cultures de toute espece de dirae1.
On ne connait point d’autre document qui fasse menlion de ce prieure,
anterieur au couvent de Benedictines qui parait lui avoir succede; on ignore
egalement Fepoque de son origine, de meme que celle oü il fit place au
couvent de nonnes sur lequel les comtes de Ferretle exercaient le droit
d’avocatie.
Ge n’etait pas une de ces riches et grasses abbayes, sejours de luxe et
de bonne chere; mais un assemblage de bätiments bas et humides, la plu-
part dans un etat complet de degradation, oü tous les styles d’architecture
se trouvaient confondus. De loin, on aurait ete tente de prendre ces bäti-
ments pour une ferme que le proprietaire laissait tomber en ruines, si
Fon n’avait remarque sur le sommet de la grille d’entree une grande croix
de fer rouille, d’un travail assez curieux, et oü apparaissaient encore au
soleil quelques vestiges de dorures. Aux bätiments altenait un jardin dont
la culture et le dessin attristaient Foeil; un peu plus loin, au nord de
Feglise, un humble et etroit cimetiere; et pourtant ce jardin avait ete plante
t. Codex diplomatiQus ecclesice basiliensis (folio 3. B), 26 octobre 1144. — Monuments
de l’histoire de fanden eveche de Bäle, par Trouillat, conservatenr des archives ä Porren-
truy, t. Ier, p. 286.
A peu de distance de Folgensbourg, village situe ä 12 kilometres de Bäle,
sur une eminence, d’oü Fon jouit d’une vue magnifiqae et tres-eten-
due, sur la jonction des roules du Doubs ä Bäle et de Moulins ä Bäle, lieu
dont le nora reveille le Souvenir des longs commentaires que plusieurs
auteurs ont faits sur le point oü peutavoir eie livree la bataille entre Arioviste
et Jules Cesar, il existe une portion de sol assez considerable, une plaine
solitaire, qu’une ceinture de forets environne de tous cötes d’ombre et de
silence; cä et lä on rencontre sous Fherbe quelques pierres moussues,
quelques informes vestiges de materiaux de construction.
C’est qu’il y a sept cent vingt ans, ä eette place, s’elevait le prieure de
Saint-Apollinaire, dans Fanden decanat du Leymentbal du diocese de Bäle.
Ge prieure existait dejä en 1144, comme le prouve une bulle du pape
Lucius II de eette date, qui confirme ses possessions et affranchit ses pro-
pres cultures de toute espece de dirae1.
On ne connait point d’autre document qui fasse menlion de ce prieure,
anterieur au couvent de Benedictines qui parait lui avoir succede; on ignore
egalement Fepoque de son origine, de meme que celle oü il fit place au
couvent de nonnes sur lequel les comtes de Ferretle exercaient le droit
d’avocatie.
Ge n’etait pas une de ces riches et grasses abbayes, sejours de luxe et
de bonne chere; mais un assemblage de bätiments bas et humides, la plu-
part dans un etat complet de degradation, oü tous les styles d’architecture
se trouvaient confondus. De loin, on aurait ete tente de prendre ces bäti-
ments pour une ferme que le proprietaire laissait tomber en ruines, si
Fon n’avait remarque sur le sommet de la grille d’entree une grande croix
de fer rouille, d’un travail assez curieux, et oü apparaissaient encore au
soleil quelques vestiges de dorures. Aux bätiments altenait un jardin dont
la culture et le dessin attristaient Foeil; un peu plus loin, au nord de
Feglise, un humble et etroit cimetiere; et pourtant ce jardin avait ete plante
t. Codex diplomatiQus ecclesice basiliensis (folio 3. B), 26 octobre 1144. — Monuments
de l’histoire de fanden eveche de Bäle, par Trouillat, conservatenr des archives ä Porren-
truy, t. Ier, p. 286.