DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:Quiquerez, Auguste: Notice sur le château de Liebstein
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0241
N0J1CE
SUR LE CHATEAU DE LIEBSTEIN.
Vers Fex trennte meridionale de la Haute-Alsace, enlre les viilages de
Liebsdorf, Winckel et Oberlarg, sur le versant septentrional d’un des der-
niers contre-forts du Jura, on voit les restes d’un chäteau dont l’edifice
primitif etait une petite tour ronde dominant toute la vallee de la Largue
et une vaste etendue de la plaine d’Alsace. G’est un de ces points culmi-
nants que les Romains savaient si bien choisir pour y placer des postes
d’observation et verlier de lä ä la defense du pays en meme temps qu’ä la
protection speciale de leurs etablissements civils et militaires. La vigie de
Liebstein commandait ces vieilles routes gauloises longeant le revers du
Jura, qui se transformerent ensuite en voies romaines. Elle dominait les
nombreux etablissements romains dont on retrouve les vestiges de chaquc
cote de la colline. A Liebstein meme on a recueilli des monnaies romaines,
et nous ne doutons pas que la tour ronde ait ete assise sur une specula
romaine, ou tout au moins qu’elle se soit elevee sur les restes d’un edifice
de cette epoque, comme tant d’autres chäteaux du moyen äge qui n’ont
pas eu d’autre commencement. Plus tard, sans doute, eile devint trop
petite pour y loger une famille noble, et lorsque le tremblement de terre
de 1356 eut ebranle le manoir feodal d’alors, on construisit une autre tour
carree qui a subsiste jusqu’au siede dernier, ainsi qu’on peut le voir sur
une Vignette d’un manuscrit de l’abbaye de Lucelle, avec la date de 1712.
Depuis lors, la main des hommes, plus funeste aux monuments que celle
du temps, a passe sur Liebstein, et il n’y reste plus que des ruines.
Ge chäteau, avec ses domaines, droits et dependances, appartenait aux
comtes de Ferrette, qui le donnerent en lief ä diverses familles nobles.
Ges princes sundgoviens le comprirent dans la vente de leur comte ä
l’eveche de Bäle, en 1271, mais le reprirent en meme temps ä tilre de lief1.
Des l’annee 1218, on voit un Bourcard de Liebstein figurer comme lemoin
dans un accord entre Bourcard d’Asuel et l’abbaye de Lucelle dans une
nombreuse assemblee siegeant devant l’eglise de Saint-Vincent de Cornol\
Ge Bourcard, ou peut-etre son fils de meme nom, etait un des mediateurs
1. Archives de fanden evechede Beile. •—Histoire des comtes de Ferrette, par A. Quiquerez.
2. Meme lieu et Bourcard d’Asuel, par A. Quinquerez.
SUR LE CHATEAU DE LIEBSTEIN.
Vers Fex trennte meridionale de la Haute-Alsace, enlre les viilages de
Liebsdorf, Winckel et Oberlarg, sur le versant septentrional d’un des der-
niers contre-forts du Jura, on voit les restes d’un chäteau dont l’edifice
primitif etait une petite tour ronde dominant toute la vallee de la Largue
et une vaste etendue de la plaine d’Alsace. G’est un de ces points culmi-
nants que les Romains savaient si bien choisir pour y placer des postes
d’observation et verlier de lä ä la defense du pays en meme temps qu’ä la
protection speciale de leurs etablissements civils et militaires. La vigie de
Liebstein commandait ces vieilles routes gauloises longeant le revers du
Jura, qui se transformerent ensuite en voies romaines. Elle dominait les
nombreux etablissements romains dont on retrouve les vestiges de chaquc
cote de la colline. A Liebstein meme on a recueilli des monnaies romaines,
et nous ne doutons pas que la tour ronde ait ete assise sur une specula
romaine, ou tout au moins qu’elle se soit elevee sur les restes d’un edifice
de cette epoque, comme tant d’autres chäteaux du moyen äge qui n’ont
pas eu d’autre commencement. Plus tard, sans doute, eile devint trop
petite pour y loger une famille noble, et lorsque le tremblement de terre
de 1356 eut ebranle le manoir feodal d’alors, on construisit une autre tour
carree qui a subsiste jusqu’au siede dernier, ainsi qu’on peut le voir sur
une Vignette d’un manuscrit de l’abbaye de Lucelle, avec la date de 1712.
Depuis lors, la main des hommes, plus funeste aux monuments que celle
du temps, a passe sur Liebstein, et il n’y reste plus que des ruines.
Ge chäteau, avec ses domaines, droits et dependances, appartenait aux
comtes de Ferrette, qui le donnerent en lief ä diverses familles nobles.
Ges princes sundgoviens le comprirent dans la vente de leur comte ä
l’eveche de Bäle, en 1271, mais le reprirent en meme temps ä tilre de lief1.
Des l’annee 1218, on voit un Bourcard de Liebstein figurer comme lemoin
dans un accord entre Bourcard d’Asuel et l’abbaye de Lucelle dans une
nombreuse assemblee siegeant devant l’eglise de Saint-Vincent de Cornol\
Ge Bourcard, ou peut-etre son fils de meme nom, etait un des mediateurs
1. Archives de fanden evechede Beile. •—Histoire des comtes de Ferrette, par A. Quiquerez.
2. Meme lieu et Bourcard d’Asuel, par A. Quinquerez.