Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin de la Société pour la Conservation des Monuments Historiques d'Alsace — 2.Sér. 3.1864-1865

DOI Heft:
[Mémoires]
DOI Artikel:
Siffer, Jér. Ans.: Notice sur un autel épigraphique d'origine païenne
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19861#0273

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
96

n’est point, depourvue d’interet, et eile meriterait bien d’etre etudiee sur
place par l’un ou l’autre des honorables membres de la Societe bistorique
d’Alsace.

Les lettres dont nous donnons la transcription, ne se refusent pas ä
l’interpretation: DIIS MAN1BVS IN MEMORIAM (aux dieux mänes, en me-
moire de...). En est-ce lä le sens? Dans ce cas, c’esl. une inscription mor-
tuaire, par consequent, un autel funeraire, dresse aux dieux mänes, en
Souvenir d’une celebrite quelconque.

Le caractere funeraire de la pierre ne ressort pas seulement de l’inscrip-
tion qui s’y prete, mais aussi de l’agencement de ses parties superieures.
Le monument est encadre par en haut d’un couronnement qui en fait le
tour, en formant saillie; ce couronnement est decore d’un petit fronton
qui se termine en rouleau sur les cötes, cornme les cippes funeraires de
Lyon; de plus, la face du dessus presente dans son centre une cavite,
creusee ä l’inslar d’une ecuelle, sans doute pour recevoir le repas mor-
tuaire, les libations, le sang des victirnes, les ohlations, l’encens que l’on
brülait pour apaiser les dieux des enfers: ce sont ces particularites qui me
decident principalement ä considerer cette pierre comme un autel consacre
aux mänes.

Si j’osais faire ici une induction, ce serait celle-ci: de meine que l’his-
toire biblique de Moi'se et d’Aaron se retrouve en bonne partie dans la
fable de Mercure, ainsi nous voyons conserve, quoique altere, le dogme
de prier pour les morts, dans les autels eleves aux mänes: l’usage de faire
des aumönes, des offrandes, des sacrilices, des suffrages pour les defunls
est anterieur aux plus anciens monuments ecrits, et remonte, dans le
sens vrai du mot, ä l’origine de l’homme; cette pratique a passe des pa-
triarches au paganisme; nous la trouvons chez tous les anciens peuples
que nous connaissons; eile est fondee sur la croyance ä fimmortalite
de l’äme et ä une vie future, oü chacun sera recompense ou puni selon
qu’il aura bien ou mal vecu dans celle-ci. — L’idolälrie tout entiere n’est
qu’une alteration des doctrines revelees, mais c’est surtout ä la reve-
lation quelle a emprunte sa croyance touchant l’etat des ämes apres la
mort. Les poetes et les philosophes sont d’accord ä partager en trois
classes les hommes apres le trepas: les justes qui jouissent de la felicite
dans les Champs-Elysees, les imparfaits qui sont purifies par des rites ex-
piatoires, et les impies qui sont tourmentes dans le noir Tartare par toutes
sortes de supplices. Ne sont-ce pas lä autant de poinls pris de l’idee que le
paganisme avait traditionnellement conservee des premieres revelations
sur le ciel, le purgatoire et l’enfer? On peut donc in lerer des cippes dres-
 
Annotationen