Une bévue étymologique du genre de celle de Schœpfîin sur le nom de
Thannenkircb regarde, dans le voisinage, la roche du Schlüsselstein, si
bizarre, qui couronne la montagne entre notre vieux château et la ville de
Ribeauvillé. Comme son nom éveille l’idée d’une clé, M. de Golbéry, je
crois, et d’autres observateurs ont découvert l’image frappante d’une clé
dans cet objet naturel. Or le Schlüsselstein ressemble moins à une clé
qu’à une chose quelconque, et M. Kirschleger a bien mieux vu, lorsqu’il
décrit dans sa Flore «cette roche dénudée, très grande et fort curieuse,
qui, vue de loin, a l’air d’une ruine ou d’une ancienne tour démantelée».
C’est bien cela. Dans mon jeune âge, l’apercevant des crêtes en arrière
de Rodera, je crus longtemps que j’avais devant les yeux une tour féo-
dale, un quatrième château de Ribeauvillé. Nous sommes ainsi amenés sur
la voie de l’étymologie. Sans aucun doute, d’après cette ressemblance, la
roche a été nommée primitivement Schlœsselstein, Rochefort, en langage
du pays Schlèsselstein; puis, dans le cours du temps l’E ouvert s’est
changé en E fermé, Schlèsselstein, ce qui appelle l’orthographe allemande
Schlüsselstein, et l’idée d’une clé s’est ainsi logée dans les imaginations.
Ces roches de jaspe et toutes celles de même nature qu’on voit saillir
sur les pentes de la montagne, sont traversées par des filons d’améthyste.
Lorsque, par une cassure heureuse, on rencontre, adhérente sur le jaspe,
une plaque de cette pierre diaphane et pourprée, on en obtient par la
polissure un effet singulier et superbe. De ces fragments polis se voient
dans nos musées d’histoire naturelle. Il y a quarante à cinquante ans un
industriel pensa à tirer parti de ces jaspes améthysés pour en façonner
des objets d’ornement. Mais la part du hasard était trop grande dans la
recherche des morceaux de prix, et presque toujours on se trouvait avoir
brisé les plus beaux avant de les amener au jour. L’entreprise dut en
rester là.
H. Danzas.
Thannenkircb regarde, dans le voisinage, la roche du Schlüsselstein, si
bizarre, qui couronne la montagne entre notre vieux château et la ville de
Ribeauvillé. Comme son nom éveille l’idée d’une clé, M. de Golbéry, je
crois, et d’autres observateurs ont découvert l’image frappante d’une clé
dans cet objet naturel. Or le Schlüsselstein ressemble moins à une clé
qu’à une chose quelconque, et M. Kirschleger a bien mieux vu, lorsqu’il
décrit dans sa Flore «cette roche dénudée, très grande et fort curieuse,
qui, vue de loin, a l’air d’une ruine ou d’une ancienne tour démantelée».
C’est bien cela. Dans mon jeune âge, l’apercevant des crêtes en arrière
de Rodera, je crus longtemps que j’avais devant les yeux une tour féo-
dale, un quatrième château de Ribeauvillé. Nous sommes ainsi amenés sur
la voie de l’étymologie. Sans aucun doute, d’après cette ressemblance, la
roche a été nommée primitivement Schlœsselstein, Rochefort, en langage
du pays Schlèsselstein; puis, dans le cours du temps l’E ouvert s’est
changé en E fermé, Schlèsselstein, ce qui appelle l’orthographe allemande
Schlüsselstein, et l’idée d’une clé s’est ainsi logée dans les imaginations.
Ces roches de jaspe et toutes celles de même nature qu’on voit saillir
sur les pentes de la montagne, sont traversées par des filons d’améthyste.
Lorsque, par une cassure heureuse, on rencontre, adhérente sur le jaspe,
une plaque de cette pierre diaphane et pourprée, on en obtient par la
polissure un effet singulier et superbe. De ces fragments polis se voient
dans nos musées d’histoire naturelle. Il y a quarante à cinquante ans un
industriel pensa à tirer parti de ces jaspes améthysés pour en façonner
des objets d’ornement. Mais la part du hasard était trop grande dans la
recherche des morceaux de prix, et presque toujours on se trouvait avoir
brisé les plus beaux avant de les amener au jour. L’entreprise dut en
rester là.
H. Danzas.