FRA ANGELICO
DE FIESOLE
A ceux qui, dans les temps
compliqués où nous sommes,
ont beaucoup vécu de la vie
de la pensée, il est bien
difficile d'être toujours d'ac-
cord avec eux-mêmes et de
garder, au milieu de tant de
théories contraires, une par-
faite tranquillité d'âme, une
foi invariable et sereine. De
là, pour beaucoup de ces
chercheurs, d'autant plus in-
quiets qu'ils sont plus sin-
cères, le besoin de revenir
parfois en arrière et de com-
munier, dans l'histoire, avec
ûAsWlk ceux qui, venus en des jours
plus calmes, ont été moins tourmentés et conséquemment plus simples.
Ainsi s'explique, à l'heure où tant d'écoles diverses ont exposé devant
nous leurs formules et sont parvenues à faire le chaos dans nos intelli-
gences troublées, le sentiment qui a poussé tant d'excellents esprits à se
retirer loin de la mêlée contemporaine, et à aller chercher dans le passé
le calme et la certitude que leur refuse le présent.
Nul doute — en nous renfermant ici dans la question d'art — que
cet état maladif des âmes ne soit pour beaucoup dans le mouvement
qu'on a vu se produire, il y a quelques années, en faveur des maîtres,
DE FIESOLE
A ceux qui, dans les temps
compliqués où nous sommes,
ont beaucoup vécu de la vie
de la pensée, il est bien
difficile d'être toujours d'ac-
cord avec eux-mêmes et de
garder, au milieu de tant de
théories contraires, une par-
faite tranquillité d'âme, une
foi invariable et sereine. De
là, pour beaucoup de ces
chercheurs, d'autant plus in-
quiets qu'ils sont plus sin-
cères, le besoin de revenir
parfois en arrière et de com-
munier, dans l'histoire, avec
ûAsWlk ceux qui, venus en des jours
plus calmes, ont été moins tourmentés et conséquemment plus simples.
Ainsi s'explique, à l'heure où tant d'écoles diverses ont exposé devant
nous leurs formules et sont parvenues à faire le chaos dans nos intelli-
gences troublées, le sentiment qui a poussé tant d'excellents esprits à se
retirer loin de la mêlée contemporaine, et à aller chercher dans le passé
le calme et la certitude que leur refuse le présent.
Nul doute — en nous renfermant ici dans la question d'art — que
cet état maladif des âmes ne soit pour beaucoup dans le mouvement
qu'on a vu se produire, il y a quelques années, en faveur des maîtres,