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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5.1860

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Nr. 1
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Renouvier, Jules: Le Musée de Montpellier: musées de province
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https://doi.org/10.11588/diglit.16990#0020

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H

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Valentin, s'il est réellement l'auteur du Portrait <^e deux apprentis
dessinant dans un atelier, devrait, sur ce spécimen, rentrer en faveur
auprès de ceux qui ont été repoussés jusqu'ici par la brutalité de sa ma-
nière , les ombres outrées et les chairs métalliques qu'il avait apprises à
l'école de Caravage. Il n'y a ici qu'une peinture pleine de franchise et de
simplicité.

A une grande distance de Poussin, mais sur ses traces, Jacques Stella
nous montrera, dans un tableau de la Samaritaine donné au musée par
un ancien maire de la ville, la grâce et la douceur un peu froides de sa
peinture.

Sebastien Bourdon, à qui nous devons ici nous intéresser davantage, a
une Descente de croix où paraît son talent de composition facile avec ses
réminiscences classiques, un bon portrait, et un tableau de genre, scène
de reîtres et de bohémiens, que beaucoup préféreront, pour la vérité des
figures et du site, à ses grandes compositions. L'école espagnole est faci-
lement distinguée des autres par l'ascétisme de ses pensées en même
temps que par son goût de naturalisme et son sentiment prononcé de la
couleur. Sans avoir, pour le vérifier, l'un de ses tableaux que les rois se
disputent à beaux cent mille francs, le Musée produit des exemples curieux
de diverses époques. La Descente de croix de Pedro Campana, répétition
plus petite du tableau de Séville, devant lequel Pacheco tremblait de se
trouver seul, et dans la contemplation duquel s'oubliait Murillo, est une
peinture d'un aspect sombre et d'un dessin sec, où l'on ne cherchera pas
de l'agrément, mais de l'expression, de la désolation ; où l'on admirera
surtout la figure de Madeleine gémissant aux pieds du Christ. C'est une
œuvre tout espagnole, bien qu'appartenant au temps où cette école n'était
pas en possession de toutes les qualités qui lui sont propres. Campana,
qui travailla principalement à Séville, était d'origine flamande et avait,
dit-on, étudié en Italie. Mais dans ce tableau, si son originalité laisse
percer quelque influence, c'est celle des maîtres flamands, Michel Coxis
et Frans Floris , qui eurent aussi des rapports avec l'Espagne, plutôt
que celle de Raphaël, que les auteurs espagnols veulent lui donner pour
maître.

Avec Zurbaran, le peintre des moines, nous sommes bien en pleine
Espagne. M Ange Gabriel, marchant armé d'une baguette, et Sainte Aga-
the, portant ses seins dans un plat devant elle, sont deux figures en pied
provenant de la collection du maréchal Soult et semblables à celles que
nous avons vues au Musée espagnol de Louis-Philippe, et qu'a si bien dé-
crites M. Charles Blanc (Histoire des peintres de toutes les écoles) : un
doux ange au teint moresque et au pied charmant, finement ajusté d'une
 
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