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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Saint-Santin: M. Heim
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0043

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M. HE IM.

ous savons tous de quel poids pèsent la
mode et ses caprices sur les plus légi-
times renommées d’artistes et sur les
plus solides principes des écoles d’art;
nul n’y peut rien, qu’en rire parfois
tristement; mais il est cependant, pour
certains hommes auxquels semblent
s’être attachées le plus justementla faveur
et l’estime de leur temps, des destinées
d’une mobilité par trop cruelle, et des
dédains par trop légers de l’opinion.

En 1855, lors de ce concours à jamais mémorable, et qu’hélas! nous
ne reverrons plus, entre tous les plus fameux artistes des plus puissants
peuples du monde, l’une des dix médailles d’honneur, par lesquelles
l’assemblée générale des jurys internationaux signala les maîtres hors
pair de la peinture universelle, l’une des neuf grandes médailles d’hon-
neur alla échoir à un vieillard, j’allais dire à un revenant, que la terre
n’a recouvert que dix ans plus tard, et que cette radieuse et enivrante
réhabilitation vint illuminer un jour, entre l’oubli de la veille et l’indif-
férence du lendemain.

La mémoire de notre génération en était restée sur M. Heim à quel-
ques fâcheux tableaux d’un pinceau caduc, exposés aux Salons dix ou
quinze ans plutôt (grande pictorii œvi spatium), et dont la rancune se
perpétuait par la place qu’ils tenaient à Versailles; car, pour son malheur,
comme tant d’autres M. Heim avait eu sa part des travaux de Versailles;
comme tant d’autres il y avait été plus que médiocre, et, disons-le tout
de suite, ce n’est point à Versailles qu’il faut aller chercher M. Heim.

Mais quelques amateurs se souvenaient d’avoir vu, dans les églises
de Paris, deux vastes toiles signées de son nom et animées d’une si
rare vigueur de mouvement et d’une telle puissance de pinceau, qu’elles
effaçaient, sans effort, les autres peintures de même date dont ces
 
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