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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

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Nr. 2
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Desprez, Louis: Les grands collectionneurs
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https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0192

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Rémy, Julliot, Silvestre, Glomy, Joullain, Hucquier. Le total de leurs achats est con-
sidérable et suppose un grand mouvement d’atfaires... »

Dans un autre chapitre qui débute par cette question : Qu’est-ce qu’un curieux?
M. Bonnaffé constate que ce mot n’a d’équivalent ni chez les Grecs, ni chez les Latins.
« Le Curieux fait sa première apparition, encore incomplète, dans le dictionnaire de
Robert Estienne (153-I) : ung homme curieux d’auuoir ou sçauoir choses antiques,
qu’il traduit faute de mieux par antiquarius. A partir de Lacroix du Maine le mot est
fait : gentillesses ou gentilles curiositez. » Après le mot, l’auteur aborde la défini-
tion de la chose, fait une classification des curieux et clôt le chapitre par le curieux
contemporain.

Puis vient un Appendice dont nous devons signaler l'importance réelle. Tous les
documents qui composent cet appendice sont du plus haut intérêt, et nous regrettons
que ces pièces, au lieu d’être rejetées à la fin, n’aient pas été placées, suivant leur
date, dans le corps même de l’ouvrage. Les notes sont au nombre de dix, et pour
prouver combien elles ont de valeur en elles-mêmes, nous n’en rappellerons qu’une :
dans la note C, nous trouvons une liste de Curieux des diverses villes. Cette liste,
reproduite « in extenso », M. Bonnaffé a eu la bonne fortune de la rencontrer manu-
scrite à la Bibliothèque nationale. Grâce à ce document qui n’avait jamais été publié,
nous connaissons les noms de tous les curieux de France en 1648. Ajoutons que cette
liste est antérieure de vingt-cinq années aux Noms des curieux de Paris en 1673
publiés en 1866 par l’Académie des Bibliophiles. Ce simple rapprochement de dates
suffit pour démontrer tout l’intérêt des pièces. cachées sous le titre d'Appendice.

M. Edmond Bonnaffé nous a paru, dans cette nouvelle publication, continuer deux
idées principales : 10 la recherche, la généalogie, pour ainsi dire, des collectionneurs ;
2° l’étude de l’art industriel d’autrefois, comparé principalement à l’art industriel
moderne. Nous ne saurions trop l’engager à poursuivre le but qu’il s’est proposé et à
ne pas trop nous faire désirer la suite de ses études. Les Collectionneurs de l’ancienne
France ne tarderont pas à être dans les mains de tous leurs arrière-petits-neveux.

Un autre'ouvrage qui se range tout naturellement à côté de celui que nous venons
de fermer, et qui s’adresse non moins directement aux collectionneurs, aux amis des
livres, aux bibliothécaires, est Y Armorial du Bibliophile, de M. Joannis Guigard.
Les livres sont devenus l’objet d’une véritable passion ; il suffit, pour s’en con-
vaincre, de suivre les ventes ou de parcourir les catalogues « cum pretiis » des biblio-
thèques qui ont passé sous le feu des enchères depuis quelque vingt ans.

Parmi ces livres, souvent recherchés à cause de leur riche reliure, il en est un
grand nombre avec des emblèmes qui demeurent une lettre morte pour les col
lectionneurs, faute d’un guide sûr les leur faisant connaître. Ces énigmes, M. Gui
gard s’est valeureusement chargé de les expliquer. C’est surtout la France qui 1 a
préoccupé et qui a été le but de ses longues et laborieuses investigations. Néanmoins
il a accordé le droit de cité à quelques étrangers « -tels que Maioli, Laurin, la Gru-
thuyse, d’Hoym et autres dont les noms sont si connus des bibliophiles que c eût été
en quelque sorte une faute que de les omettre ». Grâce à cette œuvre, qui est une
œuvre d’actualité, on a maintenant l’énonciation des devises, l’explication des chiffres
 
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