Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 8.1873

DOI Heft:
Nr. 3
DOI Artikel:
Darcel, Alfred: Exposition rétrospective de Tours, [1]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.21410#0244

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
232

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

vente Pourtàlès et dont on doit certainement se souvenir. L’un est celui
d’une vieille femme coiffée d’une haute cornette blanche dont les ailes
ramenées sous le menton encadrent des traits d’un modelé si fin que
l’usure l’a fait disparaître par places : il est attribué à Holbein. L’autre
est celui de Maximilien, que l'on prête à Albrecht Durer avec assez de vrai-
semblance. C’est à Mantegna que l’on fait honneur du troisième, qui est
celui d’un vieillard vu de face. Nous le croirions plutôt de l’école alle-
mande. Nous renverrons du reste, pour l’appréciation de ces œuvres, à
l’excellent article de notre ami Paul Mantz sur la galerie Pourtàlès1.

On compte de fort remarquables portraits dans le legs très-impor-
tant que M. de Tarade a fait au musée de Tours. Parmi les tableaux qui
le composent et qui couvrent tout un vaste panneau, nous en signalerons
seulement ici trois de femmes, uniformément habillées de noir, à la mode
hollandaise du xvnc siècle, dont les figures austères, même quand elles
sont jeunes, émergent de magnifiques collerettes de guipures empesées
qui par leurs dessins géométriques ajoutent encore à la gravité de l’image.
Ils seraient signés de Mierevelt, de Yan der Helst, 16A6, et de Yan der
Vliet, 1638. Un portrait qui les efface tous est celui d’un.homme en buste,
coiffé d’une toque plate à plume, regardant à droite et vu de trois quarts,
la moustache en croc, le poing sur la hanche et portant un drapeau blanc
sur l’épaule. La lumière frappe surtout la joue, laissant presque tout le
reste dans une lumineuse demi-teinte. On attribue ce portrait à Rem-
brandt, et en effet l’œuvre est magnifique et digne du maître.

Une Chute, petit panneau de Ruysdaël, une Porte de ville, où passent
de tout petits personnages par Yan der Ilufst et une Noce de village,
tableau un peu pâle de 1). Teniers, complètent ce qu'il y a dé plus remar-
quable parmi les écoles du Nord dans le legs Tarade.

David Teniers, que nous venons de nommer, était en outre représenté
par une Briqueterie, appartenant à Mme la marquise de Castellane, et par
plusieurs de ces petits panneaux qu’il devait brosser à la douzaine, que
nous admirons aujourd’hui et qui auraient indisposé contre lui ses con-
temporains, s’il avait eu le malheur de vivre en un temps de Salons
et de critiques d’art.

Nous avons dit qu’en leurs portraits les dames hollandaises du
xvuc siècle étaient toujours vêtues de noir; il y a pourtant des exceptions,
ainsi que le montre M. Brian, d’Amboise, avec l’image presque en pied
d’une jeune femme en robe rouge à moitié recouverte par un grand col
rabattu et par un tablier de batiste, tous deux garnis de nombreuses

4

4. Voir Gazelle des Beaux-Arts, t. XVIII, p. 100.
 
Annotationen